Jolovan Wham sous le coup d'une enquête pour avoir pris une photo devant le tribunal
Le 23 novembre 2020, le tribunal d'État de Singapour a accusé le défenseur des droits humains Jolovan Wham d'avoir organisé une manifestation illégale devant l'ancien tribunal.
Jolovan Wham est défenseur des droits humains ; il milite pour de nombreuses questions, telles que l'abolition de la peine de mort, les droits des travailleurs et les droits des personnes LGBTI. Il travaille avec d'autres membres de la société civile pour mettre en lumière les questions relatives à la liberté d'expression et à la liberté de réunion.
Le 23 novembre 2020, le tribunal d'État de Singapour a accusé le défenseur des droits humains Jolovan Wham d'avoir organisé une manifestation illégale devant l'ancien tribunal. Lors de la manifestation présumée, le défenseur des droits humains se prenait en photo devant le tribunal d'État (le 13 décembre 2018), avec un panneau exhortant le gouvernement à abandonner les poursuites contre les journalistes et les défenseurs des droits humains, Terry Xu et Daniel De Costa.
Le 2 mars 2019, le défenseur des droits humains Jolovan Wham a été convoqué à un interrogatoire par la police locale, et son téléphone portable personnel a été confisqué pour avoir soi-disant participé à un "rassemblement illégal" le 13 décembre 2018. Le "rassemblement" en question est en fait le défenseur se prenant lui-même en photo devant la cour, avec une pancarte exhortant le gouvernement à abandonner les charges portées contre les journalistes et les défenseurs des droits humains Terry Xu et Daniel De Costa.
Jolovan Wham est défenseur des droits humains ; il milite pour de nombreuses questions, telles que l'abolition de la peine de mort, les droits des travailleurs et les droits des personnes LGBTI. Il travaille avec d'autres membres de la société civile pour mettre en lumière les questions relatives à la liberté d'expression et à la liberté de réunion.
Le 13 décembre 2018, Jolovan Wham a pris une photo de lui-même devant le tribunal, en train de brandir une feuille de papier au format A4 sur laquelle on pouvait lire : "abandonnez les charges contre Terry Xu et Daniel De Costa". Il a immédiatement quitté les lieux après avoir pris la photo et l'a partagée sur les réseaux sociaux en signe de solidarité avec les deux défenseurs des droits humains qui sont accusés de diffamation.
La police se sert du prétexte qu'il s'agit d'une zone interdite en vertu de la loi sur l'ordre public pour s'en prendre à Jolovan Wham et elle propage des informations fausses quant à son action et à ses intentions. Des articles publiés dans plusieurs médias indiquent que selon la police, en novembre 2018, le défenseur avait demandé la permission d'organiser une manifestation devant le tribunal le 13 décembre, et qu'il l'avait fait bien que sa demande ait été rejetée. La police a accusé Jolovan Wham de "mépriser obstinément le droit singapourien".
Selon le défenseur, les allégations ci-dessus sont fausses. La demande qu'il a soumise en novembre 2018 était liée à un évènement qu'il voulait organiser le 10 décembre, pour la Journée des droits humains, devant le tribunal. La demande pour cet évènement n'était en aucun cas liée à la photo prise le 13 décembre 2018. En outre, sa photo devant le tribunal n'était pas une manifestation publique, mais un acte de solidarité avec deux défenseurs des droits humains accusés de diffamation.
Depuis 2017, Jolovan Wham est la cible d'acharnement judiciaire à cause de son travail pacifique en faveur des droits humains. Plus récemment, le 21 février 2019, le défenseur a été condamné à 16 jours de prison pour défaut de paiement d'une amende de 3200 SGD (2096€) pour avoir organisé un évènement dans une salle, intitulé "désobéissance civile et mouvements sociaux" le 26 novembre 2016 et pour avoir refusé de signer une déclaration de police lorsque la police a refusé de lui remettre une copie.
Le 29 novembre 2017, le procureur général a accusé le défenseur en vertu de la loi sur l'ordre public pour avoir organisé des rassemblements publics sans autorisation de la police, en vertu de la loi sur le vandalisme et en vertu du code pénal pour avoir refusé de signer sa déclaration.
Front Line Defenders pense que taxer l'action individuelle de solidarité de Jolovan Wham de "rassemblement" est une mauvaise interprétation grave de son acte. Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire continu contre le défenseur Jolovan Wham, qui semble uniquement motivé par son travail en faveur des droits humains, ainsi que par son exercice légitime de la liberté de réunion pacifique et de la liberté d'expression.