Assassinat du défenseur autochtone du droit à la terre Sebastian Alonso Juan
Le 17 janvier 2017, le défenseur autochtone du droit à la terre Sebastian Alonso Juan est mort de ses blessures par balles infligées par des individus armés au cours d'une manifestation pacifique contre un projet hydroélectrique à Ixquisis, à Huehuetenango.
Sebastian Alonso Juan était défenseur des droits à la terre et des droits des populations autochtones à Yulchen, à Huehuetenango. Comme d'autres parmi les populations Chuj et Q'anjob', il dirigeait des initiatives pour la suspension des activités de l'entreprise Promoción y Desarrollos Hídricos SA, responsable de la construction des projets hydroélectriques Pojom I et Pojom II. Les peuples autochtones de la région ont dénoncé les destructions de l'environnement dues à ces projets gigantesques ainsi que l'absence de consultation des populations autochtones par les pouvoirs publics avant l'octroi des permis de construire, conformément à leur droit au consentement libre, préalable et informé inscrit dans la Convention 169 de l'OIT et la Déclaration des droits des populations autochtones de l'ONU.
Le 17 janvier 2017, le défenseur autochtone du droit à la terre Sebastian Alonso Juan est mort de ses blessures par balles infligées par des individus armés au cours d'une manifestation pacifique contre un projet hydroélectrique à Ixquisis, à Huehuetenango.
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Le 17 janvier 2017, les communautés affectées de Huehuetenango ont organisé une manifestation pacifique devant l'entreprise PDH S.A. à Ixquisis pour exprimer leur rejet des projets hydroélectriques Pojom I et Pojom II. Vers 14 h, des individus armés ont commencé à tirer sur la foule des manifestants, blessant mortellement le défenseur autochtone du droit à la terre Sebastian Alonso Juan.
Les communautés affectées par les projets Pojom I et Pojom II se sont déjà mobilisées à plusieurs reprises pour dénoncer le détournement du cours des rivières Yalwitz, Pojom et Río Negro en raison des activités menées par PDH S.A. Les projets hydroélectriques en question ont été autorisés malgré une série d'irrégularités, dont l'utilisation d'explosifs sans autorisation du ministère de la Défense. Les pouvoirs publics, tant municipaux que locaux et nationaux, étaient informés de la situation, comme en témoignent les nombreux rappels au respect du droit au consentement libre, préalable et informé des populations autochtones Chuj et Q'anjob'.
Front Line Defenders condamne le meurtre du défenseur autochtone du droit à la terre Sebastian Alonso Juan, ainsi que la violence aveugle exercée à l'encontre des populations autochtones exerçant leurs droits à protéger leurs terres et leur environnement.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à:
1. condamner fermement le meurtre de Sebastian Alonso Juan ;
2. ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la mort de Sebastian Alonso Juan et la violence aveugle dont ont été victimes les manifestants d'Ixquisis, dans le but d'en publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
3. garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Guatemala puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.
