Les défenseur·ses des droits humains Ulvi Hasanli et Sevinc Vaqifqizi placés en détention provisoire pour quatre mois
Le 21 novembre 2023, le tribunal du district de Khatai à Bakou a placé le défenseur des droits humains et journaliste Ulvi Hasanli, et la défenseuse et journaliste Sevinc Vaqifqizi, en détention provisoire pour 4 mois. Les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) font l’objet d’une enquête pour « complot en vue d’introduire illégalement de l’argent dans le pays », une infraction pénale en vertu de l’article 206.3.2 du Code pénal de la République d’Azerbaïdjan. S’ils sont accusés, ils risquent jusqu’à huit ans de prison.
Sevinc Vaqifqizi est défenseuse des droits humains et journaliste ; elle est aussi rédactrice en chef d’Abzas Media. Elle documente et dénonce la corruption des dignitaires, y compris en portant des allégations contre des fonctionnaires de haut rang — même le président et des membres de sa famille. Auparavant, elle a travaillé pendant neuf ans en tant que journaliste locale pour Meydan TV, un média indépendant exilé à l’étranger. Abzas Media est un média en ligne spécialisé dans les droits humains en Azerbaïdjan. Son travail consiste principalement à enquêter sur la corruption au sein des autorités azerbaïdjanaises.
Le 21 novembre 2023, le tribunal du district de Khatai à Bakou a placé le défenseur des droits humains et journaliste Ulvi Hasanli, et la défenseuse et journaliste Sevinc Vaqifqizi, en détention provisoire pour 4 mois. Les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) font l’objet d’une enquête pour « complot en vue d’introduire illégalement de l’argent dans le pays », une infraction pénale en vertu de l’article 206.3.2 du Code pénal de la République d’Azerbaïdjan. S’ils sont accusés, ils risquent jusqu’à huit ans de prison.
Abzas Media est un média en ligne spécialisé dans les droits humains en Azerbaïdjan. Son travail consiste principalement à enquêter sur la corruption au sein des autorités azerbaïdjanaises. Ulvi Hasanli est défenseur des droits humains et journaliste ; il est directeur d’Abzas Media depuis 2016. Il s’efforce d’exposer l’impact négatif de la corruption dans la société et de montrer comment elle aggrave les déséquilibres de pouvoir et les inégalités socio-économiques dans l’Azerbaïdjan postsoviétique. Auparavant, Ulvi Hasanli a dirigé de nombreuses organisations de jeunesse pour la démocratie, notamment Dalga, Free Youth Movement et NIDA. Ces organisations œuvrent en faveur du changement démocratique et social en Azerbaïdjan. Sevinc Vaqifqizi est une défenseuse des droits humains et journaliste ; elle est aussi rédactrice en chef d’Abzas Media. Elle documente et dénonce la corruption des dignitaires, y compris en portant des allégations contre des fonctionnaires de haut rang — même le président et des membres de sa famille. Auparavant, elle a travaillé pendant neuf ans en tant que journaliste locale pour Meydan TV, un média indépendant exilé à l’étranger.
Le 20 novembre 2023, des agents des forces de l’ordre ont arrêté Ulvi Hasanli alors qu’il se rendait à l’aéroport de Bakou et l’ont conduit au commissariat de police de la ville. Les autorités ont également perquisitionné son domicile et les locaux de la salle de rédaction d’Abzas Media, et ont affirmé avoir trouvé 40 000 euros au cours de la perquisition qui a duré cinq heures. Abzas Media a indiqué que l’argent avait été placé spécifiquement dans le but de cibler le défenseur des droits humains. Les autorités ont interrogé Ulvi Hasanli, en premier lieu au sujet des enquêtes d’Abzas Media sur des allégations de corruption au sein des autorités. Pendant l’interrogatoire, des policiers auraient frappé le défenseur des droits humains.
Lorsqu’elle a commenté la détention d’Ulvi Hasani, Sevinc Vaqifqizi, rédactrice en chef d’Abzas Media, a déclaré que l’arrestation du défenseur est directement liée au travail d’investigation du média sur les systèmes de corruption liés aux autorités de l’État et aux entreprises du Haut-Karabagh. Le 21 novembre 2023, à 1 h 30 du matin, les forces de l’ordre ont arrêté Sevinc Vaqifqizi alors qu’elle rentrait à Bakou en provenance d’Istanbul. Les autorités ont également perquisitionné son domicile.
Ce n’est pas la première fois que la défenseuse et journaliste est prise pour cible ces dernières années. Les autorités azerbaïdjanaises ont déjà empêché Sevinc Vaqifqizi de se rendre à l’étranger en la soumettant à une interdiction de voyager entre 2015 et 2019. En 2021, elle a fait partie des journalistes dont les appareils ont été pris pour cible lors d’une cyberattaque « Pegasus » — un logiciel espion utilisé par divers gouvernements, dont l’Azerbaïdjan, pour surveiller et perturber le travail des défenseur⸱ses des droits humains, des organisations et des journalistes.
Au cours de la dernière décennie, les autorités azerbaïdjanaises ont systématiquement pris pour cible les défenseur⸱ses des droits humains dans le pays, en menant une répression majeure des libertés et des droits fondamentaux. Plusieurs amendements législatifs ont été adoptés au cours des dernières années, restreignant le travail des défenseur⸱ses des droits humains et plaçant leurs activités sous strict contrôle gouvernemental. La rafle des plus éminents défenseur⸱ses des droits humains, leurs procès et leur emprisonnement tout au long des années 2010 ont contribué à la montée de l’autoritarisme en Azerbaïdjan. Ces dernières années, les autorités ont orchestré plusieurs mesures de répression à l’encontre d’avocats en droits humains, de défenseur⸱ses des droits des personnes LGBTQI+ et des droits des femmes et contre des journalistes d’investigation.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’arrestation injustifiée et la détention préventive des défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Ulvi Hasanli et Sevinc Vaqifqizi, sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces qui, selon l’organisation, sont utilisées pour cibler les DDH à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Front Line Defenders condamne cette violente répression contre les défenseur⸱ses des droits humains, car elle pourrait avoir un effet dissuasif sur la société civile, et saper les espoirs de parvenir à un environnement sûr et propice à la réalisation du travail des DDH en Azerbaïdjan.
Front Line Defenders exhorte les autorités d’autorités d’Azerbaïdjan à :
- Libérer immédiatement et sans condition les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes Ulvi Hasanli et Sevinc Vaqifqizi et garantir leur intégrité physique et psychologique ;
- Abandonner toutes les charges portées contre Ulvi Hasanli et Sevinc Vaqifqizi ;
- Mener une enquête immédiate, approfondie et impartiale sur les allégations de violence physique à l’encontre d’Ulvi Hasanli, en vue de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
- Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains en Azerbaïdjan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire.