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Le défenseur des droits humains Y Quynh Bdap risque d’être extradé vers le Vietnam par les autorités thaïlandaises sur la base d’accusations de terrorisme fabriquées de toutes pièces

Statut: 
Arrêté
À propos de la situation

Le 15 juillet 2024, l’enquête sur l’extradition du défenseur des droits humains vietnamien Y Quynh Bdap a été reportée par la Cour pénale de Bangkok au 1er et au 19 août 2024. Il a été arrêté le 11 juin 2024 pour avoir dépassé la durée de validité de son visa, ce qui l’expose à un risque d’expulsion vers le Vietnam, où il pourrait faire l’objet de graves persécutions. Il est actuellement détenu à la prison de Bangkok dans l’attente du procès d’extradition demandée par le gouvernement vietnamien. 

À propos d'Y Quynh Bdap

Y Quynh Bdap est un défenseur des droits humains vietnamien et un membre éminent du groupe ethnique Ede, qui plaide pour la liberté religieuse parmi les groupes ethniques minoritaires. Il a co-fondé l’association Montagnards Stand for Justice (MSFJ) qui vise à former les Montagnards au droit vietnamien et international, à la société civile, à la collecte et à la communication d’informations relatives à la liberté de religion aux Nations unies et à la communauté internationale. Le terme « Montagnards » désigne une trentaine de groupes autochtones vivant dans les hauts plateaux du centre du Vietnam, qui luttent depuis de nombreuses années pour leurs droits religieux et le droit à la terre. Y Quynh Bdap participe à la préparation de rapports destinés aux Nations unies sur la persécution religieuse au Vietnam. Après avoir demandé l’asile en Thaïlande en 2018, il s’est vu accorder le statut de réfugié par le HCR.

25 Juillet 2024
Le défenseur des droits humains Y Quynh Bdap risque d’être extradé vers le Vietnam par les autorités thaïlandaises sur la base d’accusations de terrorisme fabriquées de toutes pièces

Le 15 juillet 2024, l’enquête sur l’extradition du défenseur des droits humains vietnamien Y Quynh Bdap a été reportée par la Cour pénale de Bangkok au 1er et au 19 août 2024. Il a été arrêté le 11 juin 2024 pour avoir dépassé la durée de validité de son visa, ce qui l’expose à un risque d’expulsion vers le Vietnam, où il pourrait faire l’objet de graves persécutions. Il est actuellement détenu à la prison de Bangkok dans l’attente du procès d’extradition demandée par le gouvernement vietnamien. 

Y Quynh Bdap est un défenseur des droits humains vietnamien et un membre éminent du groupe ethnique Ede, qui plaide pour la liberté religieuse parmi les groupes ethniques minoritaires. Il a co-fondé l’association Montagnards Stand for Justice (MSFJ) qui vise à former les Montagnards au droit vietnamien et international, à la société civile, à la collecte et à la communication d’informations relatives à la liberté de religion aux Nations unies et à la communauté internationale. Le terme « Montagnards » désigne une trentaine de groupes autochtones vivant dans les hauts plateaux du centre du Vietnam, qui luttent depuis de nombreuses années pour leurs droits religieux et le droit à la terre. Y Quynh Bdap participe à la préparation de rapports destinés aux Nations unies sur la persécution religieuse au Vietnam. Après avoir demandé l’asile en Thaïlande en 2018, il s’est vu accorder le statut de réfugié par le HCR.

Le 1er août 2024, quatre témoins seront présentés par les requérants, et quatre par les défendeurs le 19 août 2024, à la Cour pénale de Bangkok. Les audiences à venir détermineront si l’extradition de Y Quynh Bdap vers le Vietnam sera appliquée ou non. Le 15 juillet 2024, l’enquête sur l’extradition a été reportée, car l’avocat de Y Quyn Bdap a indiqué avoir reçu tardivement la demande d’extradition ; il a également demandé que les documents soient mis à disposition dans une langue que le défenseur puisse comprendre.

Le 11 juin 2024, Y Quyn Bdap a été arrêté par les autorités thaïlandaises au motif qu’il avait dépassé la durée de validité de son visa à la suite d’une demande d’extradition émanant des autorités vietnamiennes ; il réside dans le pays depuis 2018. Le défenseur a été condamné par contumace à 10 ans d’emprisonnement en janvier 2024 par le tribunal populaire de la province de Dak Lak, dans le cadre d’une affaire d’attentat perpétré dans la province en juin 2023. Y Quyn Bdap s’inquiète des risques accrus de torture, de mauvais traitements et de disparition forcée en cas d’extradition vers le Vietnam.

Pendant l’audience, la Cour a déplacé les débats de la salle 807 à la salle 701 pour accueillir environ 50 observateurs du procès, dont des représentants d’organisations de la société civile, de la Commission nationale des droits de l’homme de Thaïlande et de la communauté internationale, y compris des représentants de plusieurs ambassades, de l’Union européenne et du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. L’accusation a également informé le tribunal de la présence de neuf hauts responsables de la sécurité de l’État vietnamien lors du procès.

Front Line Defenders exprime sa profonde inquiétude concernant l’arrestation et la détention du défenseur des droits humains Y Quyn Bdap. L’organisation souligne également le risque d’expulsion vers le Vietnam, car elle pense qu’il pourrait être persécuté à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Ce cas s’ajoute à une liste croissante de cas de refoulement de défenseur⸱ses des droits humains d’un pays à l’autre en Asie.

Front Line Defenders exhorte les autorités thaïlandaises à :

Libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Y Quynh Bdap ;

Cesser le procès relatif à l’extradition demandée par le gouvernement vietnamien, car cela contreviendrait au principe de non-refoulement et l’exposerait à de potentiels préjudices et persécutions.

Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à :

Abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges retenues contre le défenseur des droits humains Y Quynh Bdap ;

Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains au Vietnam puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.