Le défenseur des droits humains Gregory Chifire condamné à six ans de prison
Le 23 novembre 2018, la cour suprême de Zambie a condamné le militant anti-corruption Gregory Chifire à six ans de prison pour mépris envers la cour. Le défenseur des droits humains avait appelé à l'ouverture d'une enquête sur une possible affaire de corruption impliquant la plus grande banque du pays, et il semble qu'il soit pris pour cible à cause de cela.
Gregory Chifire est directeur de Southern Africa Network Against Corruption - SANAC (Réseau d’Afrique australe contre la corruption). Il est régulièrement harcelé par les autorités et les cadres du parti au pouvoir, le Patriotic Front (PF), à cause de son engagement en faveur des droits humains et de ses actions pour dénoncer la corruption dans les hautes sphères.
Le 23 novembre 2018, la cour suprême de Zambie a condamné le militant anti-corruption Gregory Chifire à six ans de prison pour mépris envers la cour. Le défenseur des droits humains avait appelé à l'ouverture d'une enquête sur une possible affaire de corruption impliquant la plus grande banque du pays, et il semble qu'il soit pris pour cible à cause de cela.
Gregory Chifire est directeur de Southern Africa Network Against Corruption - SANAC (Réseau d’Afrique australe contre la corruption). Il est régulièrement harcelé par les autorités et les cadres du parti au pouvoir, le Patriotic Front (PF), à cause de son engagement en faveur des droits humains et de ses actions pour dénoncer la corruption dans les hautes sphères.
Les accusations contre Gregory Chifire ont été portées après un article qu'il a écrit au lendemain d'une décision juridique prise en mars 2018 dans une affaire où la Stanbic Bank (la plus grande banque de Zambie) attaquait Savenda, un bureau de crédit, pour l'avoir mise sur liste noire. La décision infirme le verdict d'un tribunal de première instance qui accordait 20 millions de dollars US de dommages et intérêts à Savenda. Le 9 mai, dans un article publié par The Zambian Eye, un portail d'information en ligne, le défenseur critiquait cette décision car les juges de l'affaire entre les deux entreprises n'ont pas suivi la loi et il se demandait implicitement s'il y avait une forme ou une autre de corruption. Dans d'autres articles de presse, des journalistes d'investigation ont indiqué qu'il y avait des preuves que la Stanbic avait versé des pots de vins à des juges de la cour suprême.
Après la publication de son article, Gregory Chifire a écrit une lettre à la juge de la cour suprême Irene Mambilima à propos de l'affaire. Suite à cela, des charges ont été portées contre le défenseur et contre l'évêque John Mambo, président de la Chikondi Foundation (une organisation caritative de l'église qui soutient les plus pauvres), qui avait également écrit une lettre sur la question à la juge Irene Mambilina. Les deux hommes ont été accusés de mépris envers la cour à cause de ces lettres. Gregory Chifire a démenti ces accusations dans un procès qui a commencé le 17 juillet et qu s'est achevé le 19 septembre.
Dans le verdict rendu le 23 novembre, la cour suprême a condamné Gregory Chifire à six ans de prison, au terme d'un procès que la société civile du pays considère comme inéquitable et basé sur des accusations fabriquées de toutes pièces. Selon les défenseur-ses des droits humains, l'affaire a été intentée contre Gregory Chifire afin de l'empêcher de parler des questions de corruption. Six autres activistes, dont les défenseur-ses des droits humains Laura Miti et Chama Fumba (appelé Pilato), sont actuellement jugés pour avoir violé la loi sur l'ordre public, pour avoir protesté contre une dépense de 42 millions de dollars US pour l'achat de camions de pompiers en 2017.
Le 19 novembre, Front Line Defenders a publié le rapport Creeping Towards Authoritarianism?: Impacts on Human Rights Defenders and Civil Society in Zambia, (Sur la pente glissante de l'autoritarisme: l'impact des défenseur-ses des droits humains et de la société civile en Zambie), qui documente les efforts de plus en plus grands du gouvernement pour intimider et réduire au silence les défenseur-ses des droits humains, par le biais de procédures judiciaires, d'intimidations et de harcèlement. Les campagnes de diffamation sont également utilisées pour cibler la société civile dans les médias pro-gouvernement ou contrôlés par l'État, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Front Line Defenders condamne la peine prononcée contre Gregory Chifire dans le cadre de la campagne des autorités zambiennes contre les défenseur-ses des droits humains qui dénoncent la corruption et réclament des comptes dans le pays.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Zambie à :
1. Libérer immédiatement Gregory Chifire et infirmer la peine prononcée contre lui ;
2. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.