Le défenseur des droits humains Dzmitry Salauyou condamné à 12 jours de détention administrative

Le 18 février 2021, le défenseur des droits humains Dzmitry Salauyou a été condamné à 12 jours de détention administrative pour « violation de la procédure établie relative à la tenue d’une réunion, d’un rassemblement, d’une procession, d’une manifestation, d’un piquet de grève ou d’un autre événement de masse, commis par une personne participant à de tels événements ». Deux jours plus tôt, le défenseur a été passé à tabac et arrêté chez lui dans le village de Kasyn, près de Minsk.

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Dzmitry Salauyou est défenseur des droits humains et membre du conseil de l’Human Rights Centre Viasna (HRC Viasna). Dzmitry Salauyou œuvre pour les droits humains depuis plus de 20 ans ; il a dirigé la branche du HRC Viasna à Novopolotstk. Dzmitry Salauyou est l’un des organisateurs de l’observation électorale indépendante en Biélorussie dans le cadre de la campagne « les défenseurs des droits humains pour des élections libres », notamment lors les élections de 2020, et il a participé à de nombreuses missions internationales indépendantes d’observation électorale. Il participe également aux travaux de l’Eastern Partnership Civil Society Forum.

Le 16 février 2021 vers 7 heures du matin, les agents de la Direction principale de la lutte contre le crime organisé et la corruption du ministère de l’Intérieur (GUBOPiK) et le détachement de police spéciale ont perquisitionné la maison de Dzmitri Salauyou dans le cadre d’une enquête sur une affaire pénale ouverte en vertu de l’article 342 du Code pénal (organisation et préparation d’actions violant gravement l’ordre public, ou participation active à celles-ci). Les officiers des forces de l’ordre ont enfoncé la porte d’entrée et ont pris d’assaut la maison sans avertissement préalable, et ont frappé le défenseur. Les policiers ont saisi des ordinateurs portables, des documents et de l’argent liquide. Dzmitry Salauyou a été arrêté et placé en détention préventive dans le centre de Minsk.

Le 18 février 2021, le tribunal de district de Minsk a déclaré Dzmitry Salauyou coupable de « violation de la procédure établie relative à la tenue d’une réunion, d’un rassemblement, d’une procession, d’une manifestation, d’un piquet de grève ou d’un autre événement de masse, commis par une personne participant à de tels événements » en vertu de la partie 1 de article 23.34 du Code administratif et l’a condamné à 12 jours de détention administrative. Selon la juge Anzhalika Kazlova, une sculpture de l’emblème de la Pahonie sur le mur de la maison de Dzmitry Salauyou est considérée comme un symbole des manifestations et pourrait être la preuve de « l’organisation d’un piquet de grève individuel ». Le défenseur a dit à la cour que la sculpture a été installée pendant la construction de la maison il y a huit ans. En outre, l’emblème de la Pahonie est reconnu pour sa valeur historique et culturelle en Biélorussie dans le registre de l’État.

La détention de Dzmitry Salauyou et la perquisition de son domicile font partie d’une action menée au niveau national contre la commission d’enquête le 16 février 2021. En une journée, des agents des forces de l’ordre à Minsk et dans d’autres villes de Biélorussie ont mené des dizaines de perquisitions dans les bureaux et domiciles de défenseur-ses des droits humains et de journalistes, notamment des membres du HRC Viasna, de la Belarusian Association of Journalists, de l’Independent Trade Union REP et d’autres ONG. Selon les données de la commission d’enquête, les recherches ciblaient des groupes « se positionnant comme des organisations de défense des droits humains », dans le but avoué « d’établir les circonstances du financement des manifestations ».

Depuis début mai 2020, les membres du HRC Viasna sont sous pression. Dix-huit membres de l’organisation, dont des représentants locaux, ont été arbitrairement arrêtés et victimes d’acharnement judiciaire à cause de leur travail actif en faveur des droits humains. Cinq membres de l’organisation et des bénévoles sont actuellement en prison : Dzmitry Salauyou, Maria Rabkova, Andrey Chapyuk, Leanid Sudalenka et Taciana Lasica.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’arrestation de Dzmitry Salauyou et par les poursuites judiciaires et le harcèlement continu des défenseur-ses des droits humains et des membres du HRC Viasna, car il semble qu’ils soient ciblés uniquement en raison de leur travail de promotion et de protection des droits humains en Biélorussie. Front Line Defenders craint que les actes de représailles et le harcèlement judiciaire des défenseur-ses des droits humains puissent avoir un effet dissuasif sur la promotion et la protection des droits humains en Biélorussie et qu’ils menacent la création d’un environnement sûr et propice pour accomplir ce travail.