Hoang Duc Binh pris pour cible pour avoir couvert les manifestations contre l'épandage des déchets de Formosa
Le 24 avril 2018, la cour d'appel de la province centrale de Nghe An a rejeté l'appel de Hoang Duc Binh, et a confirmé la peine de 14 ans de prison prononcée contre lui par le tribunal populaire, le 6 février 2018.
Hoang Duc Binh est défenseur des droits humains et membre de Viet Labour, une organisation de groupes travaillistes au Vietnam et en dehors, qui protège les droits des travailleurs. Il est aussi un blogueur actif et il a couvert le désastre environnemental causé par l'aciérie Formosa en avril 2016, son impact sur les populations locales, ainsi que les manifestations contre l'entreprise pollueuse.
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- À propos de
- 29 Avril 2018 : Confirmation de la peine de 14 ans de prison de Hoang Duc Binh
- 8 Février 2018 : Hoang Duc Binh condamné à 14 ans de prison
- 22 Mai 2017 : Les autorités portent une nouvelle accusation contre Hoang Duc Binh
- 15 Mai 2017 : Des défenseurs de l'environnement pris pour cible pour avoir couvert les manifestations contre l'épandage des déchets de Formosa
Le 24 avril 2018, la cour d'appel de la province centrale de Nghe An a rejeté l'appel de Hoang Duc Binh, et a confirmé la peine de 14 ans de prison prononcée contre lui par le tribunal populaire, le 6 février 2018.
Lors de l'audience en appel, il est apparu que Hoang Duc Binh a été contraint de partager une cellule avec des prisonniers condamnés à mort, qui l'ont agressé physiquement à plusieurs reprises.
Les autorités avaient promis oralement à la famille de Hoang Duc Binh que les cinq membres de la famille seraient autorisés à participer à l'audience, mais quelques minutes avant l'audience, les forces de sécurité ont dit aux parents du défenseur qu'ils seraient les seuls à entrer. Au Vietnam, les amis et membres de la famille des défenseur-ses des droits humains qui attendent à l'extérieur du tribunal peuvent être victimes de violences policières. Les parents de Hoang Duc Binh, craignant que leurs trois fils soient attaqués pendant l'audience, ont décidé qu'il était plus prudent que la famille reste rassemblée.
Front Line Defenders condamne la décision du tribunal de confirmer la peine du défenseur des droits humains Hoang Duc Binh, exhorte les autorités vietnamiennes à infirmer cette inculpation et réclame sa libération immédiate et inconditionnelle.
Le 6 février 2018, le tribunal populaire du district de Dien Chau, dans la province de Nghe An, a condamné Hoang Duc Binh à 14 ans de prison pour avoir violé l'article 330 et l'article 331 du Code pénal de 2015.
Hoang Duc Binh est défenseur des droits humains et membre de Viet Labour, une organisation de groupes travaillistes au Vietnam et à l'étranger, qui protège les droits des travailleurs, qui défend les droits des travailleurs. En tant que blogueur, il a couvert la catastrophe environnementale causée par l'aciérie Formosa en avril 2016, son impact sur les populations locales et les manifestations contre l'entreprise responsable de la pollution. Il a été arrêté le 15 mai 2017 alors qu'il escortait un groupe de militants écologistes dans la ville de Vinh.
Le 7 février 2017, lors du procès qui n'a duré qu'une journée, le tribunal populaire a inculpé Hoang Duc Binh pour abus de libertés démocratiques dans le but d'empiéter sur les intérêts de l'État, les droits et les intérêts des organisations et/ou des citoyens", ainsi que pour avoir résisté à des officiers en fonction. Les parents d'Hoang Duc Binh ont été autorisés à entrer dans la salle d'audience, mais la police a obligé son frère à rester dehors et l'a frappé.
Le déversement toxique de l'aciérie taïwanaise Formosa en 2016 a détruit les moyens de subsistance de la population dans quatre zones du centre du Vietnam et a entrainé des protestations dans tout le pays. De nombreux journalistes et défenseurs de l'environnement qui couvraient les manifestations ou qui y participaient activement, ont été emprisonnés. Plus récemment, Nguyen Van Hoa a été condamné à 7 ans de prison et trois défenseurs ont été arrêtés après avoir parlé de cette question avec une délégation de l'Union européenne à Hanoï.
Front Line Defenders condamne fermement l'inculpation du défenseur Hoang Duc Binh, car elle semble uniquement motivée par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Vietnam, et appelle les autorités vietnamiennes à infirmer cette inculpation et à libérer immédiatement le défenseur des droits humains.
Le 22 mai 2017, les autorités vietnamiennes ont porté une 3e accusation criminelle contre Hoang Duc Binh: "destruction ou dommages volontaire d'un bien". Le défenseur avait déjà été accusé d'avoir "résisté à des personnes dans l'exercice de leurs fonctions officielles" et "d'abus des libertés démocratiques". Ces accusations sont liées aux actions du défenseur contre l'épandage des déchets toxiques par Formosa et aux reportages qu'il a faits sur le sujet. Bien que le défenseur soit emprisonné depuis plus de trois mois, aucune date de procès n'a été fixée. S'il est reconnu coupable, Hoang Duc Binh encourt jusqu'à 13 ans de prison.
Le 22 mai 2017, l'avocat de Hoang Duc Binh, M. Ha Huy Son, a été informé que les autorités de la province de Nghe An, dans le centre-nord du Vietnam, accusent le défenseur d'avoir "détruit ou délibérément endommagé un bien", en vertu de la section 143 du Code pénal vietnamien. Cette accusation s'ajoute à deux précédentes accusations portées contre Hoang Duc Binh après son arrestation. Le 15 mai 2017, Hoang Duc Binh a été arrêté par la police et accusé d'avoir "résisté à des personnes dans l'exercice de leurs fonctions officielles", en vertu de l'article 257, et d'avoir "abusé des libertés démocratiques pour empiéter sur les intérêts de l'État, les droits et les intérêts légitimes des organisations et/ou des citoyens" en vertu de l'article 258 du Code pénal. S'il est reconnu coupable il risque jusqu'à ans 13 ans de prison.
Plusieurs défenseur-ses des droits humains sont pris pour cible par les autorités vietnamiennes pour avoir parlé de l'épandage de déchets toxiques par Formosa en avril 2016, et pour les manifestations qui s'en sont suivies contre l'aciérie taïwanaise. Cette catastrophe environnementale a provoqué la mort de très nombreux poissons, laissant les pêcheurs de quatre provinces côtières sans emploi.
Front Line Defenders condamne l'arrestation, la détention et l'acharnement judiciaire contre le défenseur des droits humains Hoang Duc Binh, car tout cela semble uniquement motivé par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains, et nous exhortons les autorités vietnamiennes à le libérer immédiatement et sans condition.
Le 15 mai 2017, le défenseur de l'environnement Hoang Duc Binh a été arrêté par la police et accusé d'avoir "résisté à des personnes dans l'exercice de leurs fonctions" et "d'abus de libertés démocratiques" par les autorités de la province de Nghe An, dans le centre-nord du Vietnam. Le défenseur de l'environnement Bach Hong Quyen est aussi accusé de "trouble de l'ordre public", pour avoir organisé une manifestation en faveur de l'environnement. Il se cache actuellement en raison d'une chasse à l'homme lancée au niveau national par les autorités de la province d'Ha Thinh le 12 mai 2017.
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Hoang Duc Binh est défenseur de l'environnement et membre de Viet Labour, une organisation de groupes travaillistes au Vietnam et en dehors, qui protège les droits des travailleurs. Bach Hong Quyen est défenseur de l'environnement et membre du Vietnam Path Movement, un groupe de défense des droits humains dirigé par le prisonnier de conscience Tran Huynh Duy Thuc, et l'avocat en droits humains, Le Cong Dinh. Bach Hong Quyen est sous surveillance depuis qu'il a organisé une marche le 3 avril 2017 pour marquer le premier anniversaire de l'épandage des déchets par Formosa. Hoang Duc Binh et Bach Hong Quyen sont des blogeurs actifs et ils ont couvert la catastrophe environnementale causée par l'aciérie taïwanaise Formosa en avril 2016, son impact sur les populations locales, ainsi que les manifestations contre l'entreprise suite à cette pollution.
Dans la matinée du 15 mai 2017, Hoang Duc Binh se rendait à Vinh ville avec un groupe de militants écologistes, dont le prêtre catholique Nguyen Dinh Thuc, bien connu au Vietnam pour son travail en faveur de l'environnement, lorsque leur voiture a été stoppée au centre du district de Dien Chau par des policiers en uniforme et des inconnus en civil. La police a fait sortir Hoang Duc Binh de la voiture avec violence, l'a fait monter dans un autre véhicule avant de quitter les lieux. Pendant l'arrestation, la police avait mis en place des bloqueurs de téléphones portables afin que les témoins de la scène ne puissent pas poster de vidéo en direct ou prendre des photo. Plus tard dans la journée, les autorités de la province de Nghe An ont rendu public un mandat d'arrêt contre Hoang Duc Binh qui avait été lancé deux jours plus tôt par le procureur populaire de la province. Selon le mandat d'arrêt, le défenseur est accusé d'avoir "résisté à des personnes dans l'exercice de leurs fonctions", en vertu de l'article 257, et "d'abus de libertés démocratiques dans le but de contrecarrer les intérêts de l'État, les droits légitimes et les intérêts des organisations et/ou citoyens", en vertu de l'article 258 du Code pénal. S'il est reconnu coupable, il risque de six mois à trois ans de prison pour la première accusation et jusqu'à sept ans pour la seconde accusation. Étant donné que les mauvais traitements et la torture sont toujours des pratiques répandues dans les prisons et les centres de détention vietnamiens, nous craignons que Hoang Duc Binh soit victime de mauvais traitements pendant sa détention. Les autorités le détiendront le temps de l'enquête pendant 90 jours.
Le 12 mai 2017, la police de la province d'Ha Tinh, dans le centre du pays, a officiellement lancé un mandat d'arrêt national contre le défenseur Bach Hong Quyen, l'accusant de "trouble de l'ordre public", en vertu de l'article 245 du Code pénal. Cette accusation est passible de sept ans de prison. Bach Hong Quyen est actuellement recherché par les autorités et il se cache après que les médias publics ont diffusé une photo de lui afin qu'il soit arrêté.
Plusieurs défenseur-ses des droits humains sont harcelés par les autorités vietnamiennes pour avoir couvert l'épandage de déchets toxiques causé par Formosa et qui a provoqué la mort de nombreux poissons; laissant les pêcheurs sans emploi dans quatre provinces côtières. Les défenseur-ses des droits humains sont également persécutés pour avoir manifesté contre l'aciérie taïwanaise Formosa. Le 2 mai 2017, la défenseuse Le My Hanh a été violemment agressée à Ho Chi Minh Ville par cinq personnes; un mois plus tard, elle a été brutalement passée à tabac alors qu'elle couvrait une manifestation en faveur de l'environnement. Le 10 octobre 2016, le blogueur et défenseur des droits humains Nguyen Ngoc Nhu Quynh a été arrêté et accusé de possession de "documents contre le gouvernement" liés à l'épandage de Formosa.
Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention de Hoang Duc Binh ainsi que le mandat d'arrêt lancé contre Bach Hong Quyen, car cela semble directement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Vietnam.
Front Line Defenders exhorte les autorités vietnamiennes à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Hoang Duc Binh et Bach Hong Quyen, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Libérer immédiatement et sans condition Hoang Duc Binh, et révoquer le mandat d'arrêt contre Bach Hong Quyen;
3. Assurer que le traitement de Hoang Duc Binh pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
4. Donner immédiatement à Hoang Duc Binh un accès sans entrave à sa famille et à son avocat;
5. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseurs et défenseuses des droits humains au Vietnam et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.