Harcèlement contre les membres de l'association Central Campesina Ch'ortí Nuevo Día
Les membres de la Central Campesina Cho'rtí Nuevo Día, sont la cible de harcèlement et de menaces, et les maisons des défenseur-ses des droits humains Omar Jerónimo, Norma Sánchez et Ubaldino García ont été perquisitionnées à plusieurs reprises.
La Coordinadora Central Campesina Ch'ortí Nuevo Día travaille avec les communautés autochtones Ch'ortí dans la région de Chiquimula au Guatemala. L'organisation apporte une aide juridique et une visibilité aux communautés de Jocotén, Olopa et Camotan, qui sont menacées et dont le droit à la terre, l'environnement et les droits culturels sont bafoués depuis la construction de projets hydroélectriques et miniers sur leurs territoires.
Les membres de la Central Campesina Ch'ortí Nuevo Día sont la cible de harcèlement et de menaces, et les maisons des défenseur-ses des droits humains Omar Jerónimo, Norma Sánchez et Ubaldino García ont été perquisitionnées à plusieurs reprises.
La Central Campesina Ch'ortí Nuevo Día travaille avec les communautés autochtones Ch'ortí dans la région de Chiquimula au Guatemala. L'organisation apporte une aide juridique et une visibilité aux communautés de Jocotén, Olopa et Camotan, qui sont menacées et dont le droit à la terre, l'environnement et les droits culturels sont bafoués depuis la construction de projets hydroélectriques et miniers sur leurs territoires.
En octobre 2018, la CCCND a commencé à manifester contre la Cantera los Manantiales, une mine de sulfure d'antimoine à Olopa liée aux entreprises Encamin, Minera Andinc, Construcciones Totales, et Puerto Santo Tomás. La mine poursuit ses activités sans tenir compte d'un accord municipal qui interdit les activités minières dans la zone où vit la communauté Maya-Ch'ortí, et n'a pas respecté le droit à un consentement libre, préalable et informé. En outre, l'organisation a trouvé des signes de blanchiment d'argent dans les procédures des entreprises et réclame sans succès sa fermeture par les autorités.
Le 18 novembre, la CCCND a organisé un rassemblement pour demander à la municipalité de les aider dans les pourparlers avec les compagnies minières. Ce jour-là, un témoin a appris que des informateurs des entreprises parlaient de l'endroit où se trouvent les membres de la CCCND par téléphone. Avant cela, le 10 novembre, la CCCND a organisé une marche depuis la communauté vers la mine, et une voiture non identifiée suivait le cortège. Le même jour, un homme lié à la compagnie minière Encamin a été vu en train d'offrir 25000 quetzales à quiconque acceptait de tuer Ubaldino Garcia, membre de la CCCND.
Le 5 novembre 2018, alors qu'elle revenait à Camotan après une réunion avec le ministère de l'Energie et de l'environnement dans la capitale, lors de laquelle la CCCND a demandé la fin des activités minières dans la région, la coordinatrice de la CCCND, Norma Sancir, a remarqué une personne qui circulait autour de sa maison, qu'elle partage avec Ubaldino Garcia. Pendant la nuit, une moto n'a cessé de tourner autour de la maison. Ce n'est pas la première fois que la maison des défenseur-ses est visée. Le 1er novembre 2018, les autorités ont mené un raid pendant qu'ils dormaient et leurs téléphones et leur argent ont été volés. Ils ont porté plainte devant la division des droits humains du parquet.
Le directeur de la CCCND, Omar Jerónimo, a été la cible de tentatives d'intimidation à plusieurs occasions en 2018. En mars 2018, des coups de feu ont été tirés contre le véhicule de l'organisation qu'il utilisait. Il a aussi été la cible de raids et il y a eu des problèmes de sécurité au travail. Ces incidents ont été signalés à la police nationale qui a établi des mesures de protection pour le défendre.
Le 21 novembre 2018, Elizandro Pérez, défenseur, leader communautaire et membre de la CCCND a été retrouvé mort dans sa chambre. On ignore toujours les circonstances de sa mort. Selon des témoins, il était suivi par des personnes armées qui se trouvaient près de chez lui au moment de sa mort. Le défenseur avait aussi reçu des appels et des messages qui menaçaient sa vie. L'affaire est aux mains du parquet qui enquête sur les circonstances de la mort d'Elizandro Pérez.
La CCCND fait partie du Frente Campesino, un réseau qui permet aux défenseur-ses et organisations locales de mettre en place et appliquer des stratégies pour défendre les droits humains au Guatemala. Le CODECA et la CCDA font aussi partie du réseau, dont sept membres ont été assassinés entre le 9 mai et le 8 juin 2018. L'escalade récente de ce harcèlement est très dangereuse pour la CCCND et ses membres.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par le harcèlement des défenseur-ses des droits humains et membres de la CCCND, car il semble que cela soit lié à leur travail légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est également préoccupée par la criminalisation constante des défenseur-ses des droits des populations autochtones, du droit à la terre et de l'environnement, car il œuvrent pour la protection de la terre et des moyens de subsistance au Guatemala.