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Détention arbitraire du défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa

Statut: 
Libéré
À propos de la situation

Le 5 décembre 2017, le défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa a été libéré après sept jours de détention, et toutes les charges qui pesaient contre lui ont été abandonnées.

À propos de Ghislain Muhiwa

ghislain_muhiwa.jpgGhislain Muhiwa est défenseur des droits humains et membre de Lutte pour le changement - LUCHA. LUCHA est un mouvement citoyen, non violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le mouvement plaide pour la justice sociale et la responsabilité en RDC par le biais de campagnes et encourage les citoyens congolais à lutter pour la promotion et le respect des droits humains. En octobre 2016, le Président Joseph Kabila a annoncé que les élections présidentielles seraient reportées, prolongeant par là même son mandant de deux ans au-delà de la limite fixée par la constitution. LUCHA et ses membres jouent un rôle important afin d'organiser la société civile pour appeler le Président Kabila à respecter la constitution.

7 Décembre 2017
Abandon des charges et libération du défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa

Le 5 décembre 2017, le défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa a été libéré après sept jours de détention, et toutes les charges qui pesaient contre lui ont été abandonnées.

Ghislain Muhiwa est défenseur des droits humains et membre de Lutte pour le changement - LUCHA. LUCHA est un mouvement citoyen, non violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le mouvement plaide pour la justice sociale et la responsabilité en RDC par le biais de campagnes et encourage les citoyens congolais à lutter pour la promotion et le respect des droits humains. En octobre 2016, le Président Joseph Kabila a annoncé que les élections présidentielles seraient reportées, prolongeant par là même son mandant de deux ans au-delà de la limite fixée par la constitution. LUCHA et ses membres jouent un rôle important afin d'organiser la société civile pour appeler le Président Kabila à respecter la constitution.

Ghislain Muhiwa a été libéré de prison le 5 décembre 2017. Il était détenu depuis le 28 novembre 2017. Selon d'autres défenseur-ses des droits humains présents, Ghislain Muhiwa avait été arrêté lors d'une manifestation pacifique en raison de son rôle d'organisateur. La manifestation pacifique appelait le président Joseph Kabila à mettre un terme à sa présidence car son mandat constitutionnel s'est achevé en 2016. Le défenseur était accusé de "troubles de l'ordre public", "appartenance à un mouvement insurgé", "insulte à l'encontre du chef de l'État" et "désobéissance civile et révolte persistantes".

Front Line Defenders salue la libération de Ghislain Muhiwa, toutefois elle reste préoccupée par la tendance générale contre les défenseur-ses des droits humains liés aux mouvements de la société civile, en particulier par le biais d'acharnement judiciaire.

5 Décembre 2017
Détention arbitraire du défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa

Le 28 novembre 2017, le défenseur des droits humains Ghislain Muhiwa a été arrêté et placé en détention avec 21 autres personnes, lors d'une manifestation pacifique.

Téléchargez l'appel urgent (PDF)

Le 28 novembre 2017, Ghislain Muhiwa a été arrêté et placé en détention par les autorités congolaises, alors qu'il participait à une manifestation pacifique. Le défenseur est l'un des principaux organisateurs des manifestations pacifiques appelant le président Joseph Kabila à quitter le pouvoir, son mandat ayant pris fin en 2016. Pendant la manifestation, la police a attaqué les manifestants avec du gaz lacrymogène et arrêté 22 personnes, dont Ghislain Muhiwa. Selon certains défenseur-ses des droits humains présents à la manifestation, la police a ciblé Ghislain Muhiwa en l'arrêtant et en le frappant, car il est l'un des leaders de la manifestation. Il est accusé de "troubles de l'ordre public", "appartenance à un mouvement insurgé", "insulte à l'encontre du chef de l'État" et "désobéissance civile et révolte persistantes". Il a été traduit devant un juge le 2 décembre 2017.

Cet incident fait partie d'une plus vaste série d'actions ciblées et d'actes de harcèlement contre les mouvements de la société civile organisés par la jeunesse en RDC. Le 30 septembre 2017, trente-trois membres de LUCHA ont été arrêtés lors d'une manifestation pacifique et détenus pendant cinq jours. Le 19 septembre 2017, onze défenseur-ses des droits humains affiliés à Filimbi, un mouvement de la société civile prodémocratie qui plaide contre la mauvaise gouvernance et les violations des droits humains, ont été arrêtés alors qu'ils planifiaient une manifestation pacifique, et détenus pendant quatre jours. Entre le 24 et le 24 octobre 2016, quatorze membres de LUCHA avaient été arrêtés pour avoir incité des étudiants à participer aux manifestations pacifiques organisées dans toute la RDC. Un autre militant de LUCHA, Nicolas Mbiya, a été arrêté le 14 juillet 2017 et placé en détention jusqu'au 29 septembre 2017.

Les défenseur-ses des droits humains en République Démocratique du Congo sont victimes de détentions arbitraires et d'agressions violentes, dont des assassinats. En 2017, Front Line Defenders signalé les assassinats des défenseurs des droits humains Tsongo Sikuliwako Alex, Alphonse Luanda Kalyamba, Marcel Tengeneza, la tentative d'assassinat de Butoto Kiza et les menaces de mort contre Philippe Busimba.

Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention arbitraires de Ghislain Muhiwa, car il semble qu'il ait été pris pour cible à cause de son exercice légitime de la liberté de réunion pacifique et d'association;

Front Line Defenders exhorte les autorités de RDC à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Ghislain Muhiwa et abandonner toutes les charges portées contre lui, car il semble qu'il soit détenu uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Assurer que le traitement de Ghislain Muhiwa pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;

3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en RDC et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.