Condamnation de la défenseuse des droits humains Eren Keskin
Le 13 janvier 2020, le procureur a présenté son avis final lors du "procès principal" d'Özgür Gündem devant le 23e tribunal correctionnel d'Istanbul et a requis la condamnation d'Eren Keskin pour "appartenance à un groupe terroriste".
Eren Keskin est une éminente défenseuse des droits humains, avocate,vice-présidente de la Turkish Human Rights Association. Elle a également fondé Gözaltında Cinsel Taciz ve Tecavüze Karşı Hukuki Yardım Bürosu (Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en garde à vue) et coprésidente de l'Association des droits humains en Turquie. Elle a été arrêtée, emprisonnée et elle fait l'objet de nombreuses poursuites à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. En 2004, elle a reçu le prix Aachen Peace, et le prix Theodor Haecker pour le courage civique et l'intégrité politique en 2005. En 2018, elle a reçu le prix de la société civile d'Helsinki.
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- À propos de
- 25 Février 2021 : Condamnation de la défenseuse des droits humains Eren Keskin
- 13 Janvier 2020 : Le procureur requiert l’inculpation d'Eren Keskin
- 10 Octobre 2018 : Eren Keskin’s travel ban lifted and next hearing scheduled for January
- 5 Juin 2018 : Eren Keskin’s travel ban upheld and next hearing scheduled for October
Le 15 février 2021, le 23e tribunal correctionnel d'Istanbul a condamné la défenseuse des droits humains Eren Keskin à six ans et trois mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste armée » dans le cadre du « procès principal » du journal Özgür Gündem. L'éditeur du journal et le rédacteur en chef ont également été condamnés à six ans et trois mois pour « appartenance à une organisation terroriste », tandis que le co-rédacteur en chef a été condamné à une peine d'un an et treize mois [sic] pour « apologie d'une organisation terroriste ». Le tribunal a déclaré Eren Keskin et d'autres accusés non coupables de « troubles de l'unité et de l'intégrité de l'État ».
Eren Keskin est une défenseuse des droits humains de longue date, avocate, fondatrice de Gözaltında Cinsel Taciz ve Tecavüze Karşı Hukuki Yardım Bürosu (Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en garde à vue) et coprésidente de l'Association des droits humains en Turquie. Elle est récipiendaire de plusieurs prix pour les droits humains, dont le prix Aachen Peace, le prix Theodor Haecker pour le courage civique et l'intégrité politique, le prix de la société civile d'Helsinki et elle a été finaliste du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits humains.
La défenseuse des droits humains a occupé le poste de rédactrice en chef du journal Özgür Gündem entre 2014 et 2015, à une période où de nombreuses poursuites étaient engagées contre les rédacteurs en chef, les écrivains et les journalistes du journal. En 2016, le gouvernement turc a fait fermer le journal et a engagé des poursuites pénales contre neuf de ses rédacteurs en chef, reporters et membres du conseil consultatif.
Le 23e tribunal correctionnel d'Istanbul a rejeté la demande du 13e tribunal correctionnel d'Istanbul de fusionner l'affaire susmentionnée avec les dossiers de trois défenseur-ses des droits humains, Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoğlu et Ahmet Nesin, qui sont rejugés pour avoir participé à une campagne de solidarité avec le journal Özgür Gündem. Les trois défenseur-ses ont été acquitté des charges d'« apologie du terrorisme » par le 13e tribunal correctionnel d'Istanbul, mais la cour d'appel a infirmé ce verdict, affirmant que l'affaire devait être incluse au procès principal d'Ozgur Gundem.
Eren Keskin a fait face à une multitude d'accusations et à un intense acharnement judiciaire en raison de son travail en faveur des droits humains. En raison de son poste de co-rédactrice en chef du quotidien Özgür Gündem, elle est impliquée dans plusieurs affaires pour lesquelles elle a été condamnée à plus de 15 ans de prison et à une amende de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Front Line Defenders condamne le ciblage persistant d'Eren Keskin et des défenseur-ses des droits humains qui ont soutenu le journal Özgür Gündem. Front Line Defenders est vivement préoccupée par le fait que l'affaire contre Eren Keskin ait des motifs politiques et qu'elle vise à punir la défenseuse des droits humains pour avoir défendu la liberté d'expression et la liberté des médias pendant plus de trois décennies.
Le 13 janvier 2020, le procureur a présenté son avis final lors du "procès principal" d'Özgür Gündem devant le 23e tribunal correctionnel d'Istanbul et a requis la condamnation d'Eren Keskin pour "appartenance à un groupe terroriste". La défenseuse des droits humains encourt jusqu'à 10 ans de prison si elle est reconnue coupable. La Cour a ajourné l'audience jusqu'au 14 février 2020, date à laquelle le jugement définitif devrait être prononcé.
Eren Keskin, ainsi que huit anciens rédacteurs en chef du journal Özgür Gündem, sont jugés pour "atteinte à l'unité et à l'intégrité de l'État", "création d'une organisation en vue de commettre des délits" et "appartenance à une organisation armée" , ainsi que pour propagande terroriste en vertu de divers articles du code antiterroriste turc.
On 10 October 2018, the 10th hearing of the Özgür Gündem “Main Trial” was held in Istanbul’s 23rd High Criminal Court. Former editor-in-chief of the newspaper Özgür Gündem, Eren Keskin is one of the nine defendants in the case. The Court lifted the travel ban on Eren Keskin but she is still facing up to 24 years in prison on various charges. The next hearing is scheduled for 17 January 2019.
Eren Keskin is among nine Özgür Gündem journalists, editors, and advisory board members who are facing charges in this case. All nine are being charged with “disrupting the unity and integrity of the State” under Article 302, “establishing an organisation for the purpose of committing crime” under Article 220 and “being a member of an armed organisation” under Article 314 of the Turkish Criminal Code, as well as charges of terrorist propaganda under various articles of the Turkish Anti-Terror Code. Kemal Sancılı, one of the defendants facing charges in this case, remains in detention.
Until now, more than 100 lawsuits have been filed against Eren Keskin for her work as editor-in-chief of Özgür Gündem. On 30 March 2018 she was charged with "degrading the Turkish nation, the Republic, institutions and organs of the state" under Article 301 of the Turkish Criminal Code, and with "insulting the President of the Republic of Turkey" under Article 299 of the Turkish Criminal Code. She was sentenced to seven and a half years in prison, which her lawyer has appealed. Should her appeal be unsuccessful she will be detained to begin serving her sentence. She has also been ordered to pay a cumulative amount of 72 000 Turkish Liras (approximately 10 000 Euro), and an additional amount of 460 000 (approximately 65 000 Euro) remains under review before the Court of Appeals and the Supreme Court.
On 4 June 2018, the ninth hearing of the Özgür Gündem “Main Trial” was held. Former editor-in-chief of Özgür Gündem, Eren Keskin is one of nine defendants in the case. During the hearing the court requested that the prosecutor prepare a statement for the next hearing, which is scheduled for 20 October 2018. Her lawyer’s request to lift the travel ban on the human rights defender was refused by the court.
By now, 143 lawsuits have been filed against Eren Keskin for her work as editor-in-chief of Özgür Gündem. On 30 March 2018 she was charged with "degrading the Turkish nation, the Republic, institutions and organs of the state" under Article 301 of the Turkish Criminal Code, and with "insulting the President of the Republic of Turkey" under Article 299 of the Turkish Criminal Code and sentenced to 7.5 years in prison, which her lawyer has appealed. She has also been ordered to pay a cumulative amount of 355.000 Turkish Liras (approximately 72,000 Euro), nearly 105.920 of which remains under review before the Court of Appeals and the Supreme Court .
Eren Keskin is among nine Özgür Gündem journalists, editors, and advisory board members who are facing charges in this case. All nine are facing charges of “disrupting the unity and integrity of the State” under Article 302, “establishing an organisation for the purpose of committing crime” under Article 220 and “being a member of an armed organisation” under Article 314 of the Turkish Criminal Code, as well as charges of terrorist propaganda under various articles of the Turkish Anti-Terror Code.