Emil Kurbedinov condamné à dix jours de détention administrative
Le défenseur des droits humains Emil Kurbedinov a été libéré le 5 février 2017.
Le 26 janvier 2017, l'avocat spécialiste des droits humains Emil Kurbedinov avait été arrêté par un groupe d'individus masqués représentant le Centre de Crimée de lutte contre l'extrémisme à Simferopol. Il avait été emmené à un bureau local des Services de sécurité fédéraux russes (FSB) pour interrogatoire. Le même jour, le tribunal du district de Zheleznodorozhny de Simferopol le jugeait coupable de « propagande en faveur d'organisations extrémistes » et le condamnait à une détention administrative de dix jours.
Emil Kurbedinov est un avocat qui défend à grands cris les droits humains en Crimée. Depuis l'occupation de la Crimée par la Fédération russe, il milite pour la défense des Tatars de Crimée, qui sont devenus une des principales cibles des autorités, de même que les journalistes et les militants de la société civile. Emil Kurbedinov apporte une assistance juridique en se posant comme observateur dans le cas de fouille des domiciles de militants. Il met par ailleurs en avant les violations des droits humains en Crimée par le moyen de médias sociaux, de conférences internationales et de rapports aux mécanismes internationaux de défense des droits humains.
Le 26 janvier 2017, l'avocat spécialiste des droits humains Emil Kurbedinov a été arrêté par un groupe d'individus masqués représentant le Centre de Crimée de lutte contre l'extrémisme à Simferopol. Il a été emmené à un bureau local des Services de sécurité fédéraux russes (FSB) pour interrogatoire. Le même jour, le tribunal du district de Zheleznodorozhny de Simferopol le jugeait coupable de « propagande en faveur d'organisations extrémistes » et le condamnait à une détention administrative de dix jours.
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Le matin du 26 janvier 2017, les avocats spécialistes des droits Emil Kurbedinov et Edem Semedliaev ont été informés qu'une fouille venait de commencer au domicile du militant tatar de Crimée Seyran Saliev. Sur la route du domicile en question, à Bakhchisaray, le véhicule au bord duquel se trouvaient les avocats des droits humains a été arrêtée par un groupe d'individus masqués et armés qui se sont présentés comme des représentants du Centre de Crimée de lutte contre l'extrémisme à Simferopol. Le groupe a encerclé le véhicule et affirmé qu'Emil Kurbedinov était placé en détention administrative.
Plus tard ce même jour, le tribunal du district de Zheleznodorozhny de Simferopol a jugé Emil Kurbedinov coupable au titre de l'article 20.3 du code des infractions administratives de la Fédération russe (propagande en faveur d'organisations extrémistes) et condamné à dix jours de détention administrative. La sentence fait référence à un post d'Emil Kurbedinov sur le réseau social Vkontakte en date du 6 juin 2013, qui, selon le tribunal, comporte des « symboles de l'organisation terroriste “Hizb ut Tahrir”. » Emil Kurbedinov n'a pas nié avoir couvert en 2013 les manifestations de “Hizb ut Tahrir” qui ont eu lieu en Crimée et avoir publié des vidéos sur le sujet sur sa page personnelle. La législation ukrainienne ne considère pas “Hizb ut Tahrir” comme une organisation interdite ; la Cour suprême de Russie l'a toutefois inscrite à la liste des organisation terroristes en 2003.
Après cette arrestation, des fouilles ont eu lieu aux bureaux d'Emil Kurbedinov et Edem Semedliaev et l'ensemble du matériel électronique a été saisi.
Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par l'arrestation et la condamnation administrative d'Emil Kurbedinov et considère qu'elles sont en lien direct avec son action de défense des droits humains et la dénonciation publique qu'il fait des violations des droits humains en Crimée.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la Fédération de Russie à :
1. libérer immédiatement Emil Kurbedinov de sa détention administrative et cesser toutes formes de surveillance et de harcèlement son encontre.
2. garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseurs et défenseuses des droits humains en Crimée, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.