Eduard Balanchuk emprisonné

Le 28 mars 2017, le tribunal du district de Molodechno dans la région de Minsk a reconnu coupable le défenseur des droits humains Eduard Balanchuk de ne pas avoir respecté les obligations légales lors de l'organisation d'un évènement de grande importance. Il a été condamné à 15 jours de prison.

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Le 28 mars 2017, le tribunal du district de Molodechno dans la région de Minsk a examiné une inculpation prononcée par le département de police du même district contre Eduard Balanchuk, qui est accusé d'avoir enfreint l'article 23.34 partie 1 du Code des délits administratifs (non respect des obligations juridiques requises lors de l'organisation d'un évènement de grande ampleur), en représailles au suivi qu'il a effectué lors d'une manifestation pacifique organisée le 10 mars 2017 à Molodechno. Ce rassemblement était organisé pour protester contre le décret présidentiel n°3 sur la "prévention de la dépendance sociale". Il a suivi le rassemblement en tant que représentant officiel du Comité d'Helsinki biélorusse. Il a été condamné à 15 jours de prison.

Le 23 mars 2017, Eduard Balanchuk a été convoqué devant le département de police de Molodechno, en tant qu'accusé d'une affaire administrative. Après sa convocation au département de police, le 28 mars 2017, Eduard Balanchuk n'a plus contacté sa famille et ses amis. Il est apparu plus tard qu'il a été arrêté, jugé, reconnu coupable et condamné à 15 jours de prison.

Le 26 mars 2017, le défenseur des droits humains Pavel Levinov a été arrêté pour avoir participé à un rassemblement pacifique non autorisé, avant d'être placé dans un centre de détention temporaire. Plus tard ce jour-là, il a été hospitalisé suite à une crise d'hypertension et il comparaitra devant un juge dès qu'il sortira de l'hôpital. Le 21 mars 2017, le tribunal du district de Frunzensky à Minsk a reconnu le défenseur des droits humains Oleg Volchek coupable d'avoir participé à un rassemblement pacifique non autorisé et l'a condamné à 13 jours de prison. Le 17 mars, les avocats en droits humains Leonid Sudalenko et Anatoly Poplavnyi ont été reconnus coupables de ne pas avoir respecté les obligations juridiques requises lors de l'organisation d'un évènement de grande ampleur, à savoir une manifestation pacifique contre le décret n°3. Leonid Sudalenko a reçu un avertissement et Anatoly Poplavnyi a été condamné à 10 jours de détention administrative. Le 25 mars 2017, au moins 58 observateurs ont été arrêtés dans les bureaux du centre pour les droits humains Viasna à la veille d'une manifestation pacifique.

Depuis début février 2017, des milliers de personnes manifestent pacifiquement dans plusieurs villes de Biélorussie contre ce décret qui viole la constitution et le droit international relatif aux droits humains, car il sanctionne les personnes qui ont travaillé moins de 183 jours par an en leur imposant une pénalité sous la forme d'une taxe et/ou d'une arrestation administrative. Les manifestations n'ont pas été autorisées par les autorités Biélorusses qui utilisent différents prétextes pour restreindre le droit de se rassembler pacifiquement. Plus de 700 personnes ont été arrêtées par la police après ces manifestations pacifiques. Parmi ces personnes placées en détention se trouvent des défenseur-ses des droits humains, des journalistes et des militants pour les droits civils et politiques de tout le pays.

Front Line Defenders est préoccupée par la détention des défenseurs des droits humains Eduard Balanchuk, Pavel Levinov, Oleg Volchek, Leonid Sudalenko et Anatoly Poplavnyi car il semble que cela soit lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Biélorussie.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Biélorussie à:

1. Abandonner immédiatement sans condition toutes les charges portées contre Eduard Balanchuk, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la libération immédiate et inconditionnelle d'Eduard Balanchuk, et garantir son intégrité physique et psychologique et sa sécurité;

3. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Pavel Levinov, Oleg Volchek, Leonid Sudalenko, Anatoly Poplavnyi et tous les autres défenseur-ses des droits humains détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté de rassemblement, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Biélorussie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.