Ebtisam Al-Saegh torturée et agressée sexuellement
Le 26 mai 2017, la défenseuse des droits humains Ebtisam Al-Saegh a été convoquée par la National Security Agency (NSA) au poste de police de Muharraq, dans le nord du pays. Elle a été agressée sexuellement par ses interrogateurs. Elle a également été victime d'insultes verbales et les interrogateurs ont menacé de la violer si elle ne mettait pas fin à ses activités en faveur des droits humains. Ebtisam Al-Saegh a été libérée vers 23h et immédiatement conduite à l'hôpital.
Ebtisam Al-Saegh est une défenseuse des droits humains bahreinie qui travaille pour l'organisation SALAM pour la démocratie et les droits humains.
Le 26 mai 2017, la défenseuse des droits humains Ebtisam Al-Saegh a été convoquée par la National Security Agency (NSA) au poste de police de Muharraq, dans le nord du pays. Elle a été agressée sexuellement par ses interrogateurs. Elle a également été victime d'insultes verbales et les interrogateurs ont menacé de la violer si elle ne mettait pas fin à ses activités en faveur des droits humains. Ebtisam Al-Saegh a été libérée vers 23h et immédiatement conduite à l'hôpital.
Le 26 mai 2017 vers 16h, Ebtisam Al-Saegh s'est présentée dans les bureaux de la NSA à Muharraq, suite à une convocation reçue la veille. La défenseuse a indiqué avoir été frappée sur tout le corps, et avoir reçu des coups de pieds à la tête et au ventre pendant sept heures. Les interrogateurs l'ont également insultée et lui ont infligée des violences sexuelles, et ont menacé de la violer si elle ne mettait pas fin à ses activités en faveur des droits humains. Ebtisam Al-Saegh avait les yeux bandés et a du rester debout pendant tout ce temps. La NSA a aussi eu recours à la torture psychologique en essayant de faire pression sur elle en menaçant son mari ou ses enfants, pour qu'elle annonce sur Twitter qu'elle cesserait son travail et qu'elle démissionnerait de SALAM. Pendant l'interrogatoire, les agents ont posé des questions à Ebtisam Al-Saegh sur son travail de militante au Bahreïn et à l'étranger, ainsi que sur sa participation au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève en mars 2017, où elle avait dénoncé les exactions perpétrées au Bahreïn. Elle a aussi était interrogée à propos des évènements de Duraz, lors desquels les forces de sécurité ont attaqué une manifestation pacifique, tuant cinq personnes le 23 mai 2017, et à propos d'autres défenseur-ses des droits humains qu'elle connait. Lorsqu'elle a enfin été libérée vers 23h, Ebtisam Al-Saegh était en état de choc et n'était pas capable de marcher. Elle a immédiatement été conduite à l'hôpital.
Ebtisam Al-Saegh a déjà été harcelée par les autorités bahreïnies. Le 20 mars 2017, elle a été placée en détention pendant sept heures à l'aéroport international du Bahreïn, à son retour de la 34e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. La défenseuse a été minutieusement fouillée, interrogée pendant 5 heures et son passeport a été saisi. Le 22 janvier 2017, elle a été interrogée avant de quitter le Bahreïn, au sujet d'une déclaration qu'elle a fait contre l'usage de la peine de mort au Bahreïn. Pendant cette enquête, l'interrogateur avait mis en garde Ebtisam Al-Saegh de ne pas "franchir la ligne rouge". Elle avait déjà été interrogée par le parquet le 23 novembre 2016 à propos de messages qu'elle a postés sur Twitter, et elle avait été accusée d'incitation à la haine contre le régime bahreini et de menaces contre la sécurité publique. Elle avait ensuite été interdite de voyager à l'étranger pendant un certain temps, avant d'y être de nouveau autorisée le 22 janvier 2017.
Le gouvernement bahreini accentue sa répression contre les défenseur-ses des droits humains et il a désormais recours à la torture dans le but de les forcer à stopper leurs activités. D'autres défenseur-ses des droits humains interrogés par la NSA pourraient avoir été torturés ou maltraités au cours des dernières semaines. Depuis, certains ont annoncé sur Twitter qu'ils mettaient fin à leurs activités. Les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn sont toujours exposés à des interrogatoires, des accusations criminelles, l'acharnement judiciaire et aux interdictions de voyager.
Front Line Defenders condamne fermement la torture et les violences sexuelles contre Ebtisam Al-Saegh par des agents de la NSA, ainsi que les menaces proférées contre elle et sa famille, car tout cela a un lien direct avec son travail légitime pour dénoncer les violations des droits humains au Bahreïn. Front Line Defenders appelle aussi les autorités bahreïnies à mettre immédiatement fin à toute forme de harcèlement contre Ebtisam Al-Saegh.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Bahreïn à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les actes de torture et l'agression sexuelle d'Ebtisam Al-Saegh, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Ebtisam Al-Saegh et de sa famille;
3. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Bahreïn et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.