Disparition du défenseur des droits humains Huang Qi
Pu Wenqing (蒲文清), la mère âgée du défenseur des droits humains emprisonné Huang Qi (黄琦), est gravement malade et a fait part de ses inquiétudes concernant le manque d'informations sur l'état de santé de son fils. Huang Qi a été condamné en juillet 2019 à 12 ans de prison pour des allégations de "divulgation intentionnelle de secrets d'État" et pour "communication illégale de secrets d'État à des entités étrangères".
Le 29 juillet 2019, le tribunal intermédiaire de Mianyang, dans la province du Sichuan, a reconnu Huang Qi coupable d'avoir "intentionnellement divulgué des secrets d'État à des entités étrangères" et l'a condamné à une peine de 12 ans de prison, assortie de quatre ans de privation de ses droits civiques et à une amende de 20 000 RMB (environ 2500 euros).
Le 14 janvier 2019, un procès secret s'est ouvert contre le journaliste citoyen Huang Qi devant le tribunal intermédiaire de Mianyang.
Le 5 septembre 2017, l'avocat de Huang Qi, Sui Muqing, n'a pas été autorisé à voir son client ni les pièces de son dossier. Pendant la visite de Sui Muqing dans le centre de détention de Mianyang, il a appris que l'affaire de Huang Qi avait été transférée du parquet de la ville de Mianyang au bureau municipal de la sécurité publique de Mianyang une semaine plus tôt, pour un complément d'enquête. Le droit chinois autorise les affaires à être transférées plusieurs fois entre la police et le parquet, mais les autorités utilisent fréquemment cette procédure pour prolonger les périodes de détention au delà de la limite légale. Huang Qi est détenu depuis son arrestation le 28 novembre 2016.
Huang Qi est l'une des personnes qui documente le plus activement les violations des droits humains en Chine, qu'il recense sur son site web 64 Tianwang créé en 1998. Le site web et son organisme affilié, le Centre pour les droits humains 64 Tianwang, ont été initialement créés pour permettre de localiser les victimes d'enlèvement et le trafic d'êtres humains. Aujourd'hui, le site web étend son attention afin de couvrir toutes les formes de violations des droits humains en Chine.
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- À propos de
- 4 Mai 2020 : Incertitudes sur l'état de santé du défenseur des droits humains emprisonné Huang Qi,sa mère malade placée sous surveillance
- 15 Août 2019 : Condamnation de Huang Qi
- 17 Janvier 2019 : Huang Qi jugé en secret
- 20 Septembre 2017 : Les autorités prolongent la détention de Huang Qi et refusent qu'il voit son avocat
- 5 Décembre 2016 : Disparition du défenseur des droits humains Huang Qi
Pu Wenqing (蒲文清), la mère âgée du défenseur des droits humains emprisonné Huang Qi (黄琦), est gravement malade et a fait part de ses inquiétudes concernant le manque d'informations sur l'état de santé de son fils. Huang Qi a été condamné en juillet 2019 à 12 ans de prison pour des allégations de "divulgation intentionnelle de secrets d'État" et pour "communication illégale de secrets d'État à des entités étrangères".
Avant sa détention en novembre 2016, Huang Qi était l'une des personnes qui documentaient le plus activement les violations des droits humains en Chine, qu'il recensait sur son site web 64 Tianwang créé en 1998. Le site Web, ainsi que le 64 Tianwang Human Rights Centre qui lui est affilié, a été créé à l'origine pour aider à localiser les victimes d'enlèvement et de traite des êtres humains, mais a progressivement élargi son champ d'action pour couvrir d'autres violations des droits humains en Chine.
Dans un article daté du 11 avril 2020 et publié en ligne le 25 avril, intitulé "Une dernière confession de la mère de Huang Qi", Pu Wenqing écrit qu'elle était gravement atteinte de maladie pulmonaire, hépatique et rénale et qu'il était peu probable qu'elle vive assez longtemps pour voir son fils sortir de prison. Huang Qi purge sa peine dans la prison de Bazhong dans le Sichuan, qui a temporairement suspendu les droits de visite en raison de l'épidémie de coronavirus. Même dans des circonstances normales, le droit de communiquer et de rencontrer leur famille est souvent restreint pour les défenseur-ses des droits humains emprisonnés.
Pu Wenqing, qui approche des 90 ans, a déclaré qu'elle est sous stricte surveillance chez elle dans le Sichuan et qu'elle est suivie par des agents de l'État lorsqu'elle sort acheter des médicaments ou assister aux rendez-vous chez le médecin. Les autorités l'ont empêchée de rencontrer ou d'engager des avocats pour représenter Huang Qi. On lui a dit qu'elle n'était pas autorisée à se rendre à Pékin pour adresser des pétitions aux bureaux gouvernementaux, donner des interviews aux médias, rencontrer d'autres pétitionnaires ou engager des avocats en droits humains.
Huang Qi souffre également de diverses maladies, dont de l'hypertension artérielle, une maladie cardiaque, des problèmes rénaux chroniques et une hydrocéphalie, et sa mère a déjà demandé qu'il obtienne une libération conditionnelle pour raison médicale. Lors d'un voyage à Pékin pour faire campagne pour la libération de Huang Qi en décembre 2018, Pu Wenqing a été interceptée et malmenée par des agents en civil. Elle a été reconduite dans le Sichuan où elle a été temporairement détenue au secret.
En avril 2018, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a adopté un avis jugeant la détention de Huang Qi arbitraire car il s'agissait de représailles contre l'exercice de ses droits fondamentaux, assorties de graves violations du droit de bénéficier d'une procédure régulière. En décembre 2018, des experts des droits de l'Homme des Nations Unies ont publié une déclaration publique exprimant leurs sérieuses préoccupations concernant la détérioration de la santé de Huang Qi et appelant à sa libération immédiate. En août 2019, des experts des droits de l'Homme des Nations Unies ont écrit au gouvernement chinois après la condamnation de Huang Qi, faisant part de leurs préoccupations concernant son intégrité physique et mentale, son incapacité à accéder à des soins médicaux adéquats et du manque d'informations à propos de son état de santé. Lors du Conseil des droits de l'Homme en mars 2020, l'Union européenne a également inclus Huang Qi sur la liste des défenseur-ses des droits humains emprisonnés qui appelle la Chine à les libérer immédiatement.
Les défenseur-ses des droits humains emprisonnés ou détenus en Chine sont souvent confrontés à des conditions de détention difficiles, à des mauvais traitements et à des difficultés d'accès à des soins médicaux adéquats et en temps opportun. Plusieurs défenseur-ses des droits humains sont morts pendant leur détention ou peu de temps après leur libération, notamment Cao Shunli, Liu Xiaobo et Ji Sizun.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'état de santé de Huang Qi et le harcèlement continu de sa mère Pu Wenqing. Elle exhorte les autorités chinoises compétentes à libérer immédiatement et sans condition Huang Qi, et à annuler le verdict de juillet 2019. Elle demande également instamment aux autorités compétentes de mettre fin à toute forme de harcèlement et de surveillance contre Pu Wenging et de garantir son droit à la libre circulation et expression, y compris son droit à consulter un avocat.
Le 29 juillet 2019, le tribunal intermédiaire de Mianyang, dans la province du Sichuan, a reconnu Huang Qi coupable d'avoir "intentionnellement divulgué des secrets d'État à des entités étrangères" et l'a condamné à une peine de 12 ans de prison, assortie de quatre ans de privation de ses droits civiques et à une amende de 20 000 RMB (environ 2500 euros).
Le 14 janvier 2019, un procès secret s'est ouvert contre le journaliste citoyen Huang Qi, devant le tribunal intermédiaire de Mianyang.
Huang Qi est détenu depuis son arrestation le 28 novembre 2016. Depuis le début de la détention du défenseur, les autorités entravent sans cesse son accès à un avocat et lui refusent ses demandes de permissions médicales pour traiter des problèmes cardiaques, cérébraux, rénaux et de tension artérielle. La mère âgée de Huang Qi a également fait l'objet de périodes intermittentes de restriction de sa liberté de circulation et de détention au secret.
Le 5 septembre 2017, l'avocat de Huang Qi, Sui Muqing, n'a pas été autorisé à voir son client ni les pièces de son dossier. Pendant la visite de Sui Muqing dans le centre de détention de Mianyang, il a appris que l'affaire de Huang Qi avait été transférée du parquet de la ville de Mianyang au bureau municipal de la sécurité publique de Mianyang une semaine plus tôt, pour un complément d'enquête. Le droit chinois autorise les affaires à être transférées plusieurs fois entre la police et le parquet, mais les autorités utilisent fréquemment cette procédure pour prolonger les périodes de détention au delà de la limite légale. Huang Qi est détenu depuis son arrestation le 28 novembre 2016.
L'affaire de Huang Qi est entachée de nombreux vices de procédures graves. Après son arrestation en novembre 2016, les autorités qui l'ont arrêté n'ont donné aucune information aux membres de sa famille sur l'endroit où il se trouvait jusqu'au 21 décembre 2016. En outre, les avocats se sont vus refuser l'accès à Huang Qi à plusieurs reprises. L'affaire de Huang Qi a été transférée devant le parquet de Mianyang le 21 juillet 2017. Le défenseur a pu recevoir la première visite de son avocat une semaine plus tard.
Le 30 août 2017, le parquet de Mianyang a renvoyé l'affaire devant la police locale pour un complément d'enquête. Le parquet a annoncé que l'avocat de Huang Qi n'aura pas accès aux pièces du dossier officiel tant que l'enquête de la police est en cours. Les visites à Huang Qi sont également limitées en raison de la nature des accusations portées contre lui. Le défenseur est accusé d'avoir "divulgué des secrets d'État à l'étranger", ce qui est considéré comme un crime contre la sécurité nationale. Par conséquent, l'avocat de Huang Qi doit recevoir une autorisation de la police avant chaque visite.
Front Line Defenders condamne le maintien en détention de Huang Qi, ainsi que le refus des visites de son avocat, et appelle les autorités chinoises à le libérer immédiatement, car il semble qu'il soit pris pour cible uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Le 28 novembre, des officiers de police des villes de Chengdu, Mianyang et Neijiang ont arrêté le défenseur des droits humains M. Huang Qi alors qu'il se trouvait chez lui. On est sans nouvelle de lui depuis et on ignore où il se trouve.
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Dans la soirée du 28 novembre, près de 15 policiers des villes de Chengdu, Mianyang et Neijiang sont arrivés chez Huang Qi et l'ont arrêté. Pendant ce raid, plusieurs policiers sont entrés dans la maison voisine appartenant à la mère de Huang Qi, âgée de 83 ans. Lorsqu'elle a tenté d'appeler la police, les hommes lui ont confisqué son téléphone. Elle a ensuite été emmenée dans une voiture pour la conduire dans un hôtel local pour une "détention douce", une méthode de surveillance souvent pratiquée par les autorités chinoises contre les personnes d'intérêt et leurs familles. La mère de Huang Qi a été détenue pendant deux heures avant d'être libérée. M. Pu Fei, un bénévole qui travaille pour le Centre pour les droits humains 64 Tianwang, a été témoin de l'arrestation de Huang Qi. Après l'arrestation de Huang Qi, Pu Fei a rendu public l'incident sur son compte en ligne. Le 29 novembre, Pu Fei a été arrêté par les forces de police et on est sans nouvelle de lui depuis. Les demandes de la mère de Huang Qi pour avoir plus d'informations sur l'endroit où il se trouve ont été ignorées. Il n'y a eu aucun mandat pour les arrestations de Huang Qi et Pu Fei.
Durant les semaines précédent son arrestation, Huang Qi a publié une série d'articles documentant les arrestations et abus physiques perpétrés par la police du Sichuan contre des pétitionnaires locaux. Huang Qi a également dit à un reporter que ces articles pourraient lui "causer des problèmes". Huang Qi est pris pour cible par les autorités chinoises depuis près de 20 ans. Il a passé huit ans en prison pour "incitation à la subversion" et "possession illégale de secrets d'État". En 2008, le défenseur a été arrêté pour avoir enquêté sur l'effondrement des écoles dans la province du Sichuan lors du tremblement de terre de 2008, des statistiques que le gouvernement chinois cherche à supprimer. Après sa libération en 2011, Huang Qi a continué à documenter les violations des droits humains en Chine et il est constamment harcelé par le gouvernement. Plus récemment, en octobre 2016, il a été placé en détention plusieurs jours lors de la 6e réunion plénière du parti communiste chinois. Huang Qi a été incarcéré une première fois après son arrestation en 2000, pour avoir posté des articles écrits par des participants aux manifestations de la place Tiananmen en 1989.
Front Line Defenders pense que l'arrestation de Huang Qi ainsi que le refus de révéler l'endroit où il se trouve sont dûs à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la Chine à:
1. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la libération immédiate et inconditionnelle de Huang Qi et Pu Fei, et garantir leur intégrité physique et psychologique et leur sécurité;
2. Assurer que le traitement de Huang Qi et Pu Fei pendant leur détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement » adoptés par l'Assemblée Générale dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988;
3. Informer les familles et les avocats de Huang Qi et Pu Fei du lieu où ils sont détenus et de leur laisser immédiatement voir leurs clients sans restrictions;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.