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La détention d'Ashraf Abu Rahma prolongée

Statut: 
Condamné
À propos de la situation

Mardi 21 novembre 2017, le tribunal militaire d'Ofer a condamné Ashraf Abu Rahma a trois mois de prison ferme et une amende de 5000NIS, ainsi qu'à 18 mois de prison avec sursis.

 

À propos d'Ashraf Abu Rahma

ashraf_abu_rahma.jpgAshraf Abu Rahma (également appelé Ad-Daba'a) est un défenseur des droits humains palestinien; il manifeste pacifiquement contre le mur israélien construit à Bi'lin, qui empêche les agriculteurs palestiniens d'accéder à leurs terres et que la Cour internationale de justice juge illégal et condamne. Le défenseur est un acteur important de la mobilisation pacifique contre l'expansion illégale des colonies à Bil'in, avec d'autres militants palestiniens et israéliens.

16 Novembre 2017
Prolongation de la détention d'Ashraf Abu Rahma

Le 14 novembre 2017, la détention du défenseur des droits humains Ashraf Abu Rahma a été prolongée de sept jours par le tribunal militaire d'Ofer, le temps de l'enquête. La prochaine audience aura lieu mardi 21 novembre 2017 devant le tribunal militaire d'Ofer.

Download the Urgent Appeal (PDF)
 

Le 14 novembre 2017, la détention d'Ashraf Abu Rahma a été prolongée de sept jours, le temps qu'il soit de nouveau interrogé; il est soupçonné d'avoir lancé des pierres. Il est actuellement détenu dans la prison d'Ofer. Le défenseur a été arrêté le 27 octobre 2017 avec environ 15 autres habitants de Bil'in, alors qu'il accompagnait un groupe de militants français lors de la visite d'un village. L'arrestation a eu lieu plusieurs heures après la manifestation pacifique hebdomadaire de Bil'in.

Le défenseur est la cible d'un harcèlement constant de la part de l'armée et des services de renseignements israéliens. En mars 2017, Ashraf Abu Rahma et sa femme Rana Abu Rahma ont été placés en détention à la frontière israélienne pendant près de huit heures, et ils ont été menacés par les agents des renseignements à propos de son rôle dans les manifestations. L'un des agents a fait référence à la participation de son mari en disant à Rana Abu Rahma "si tu ne retiens pas ton mari, nous le ferons". En octobre 2016, l'armée israélienne a perquisitionné leur domicile à 3h du matin et a saisi des ordinateurs portables et des téléphones. Il a aussi été arrêté en 2010 et 2012 à cause de sa participation aux manifestations dans le village. En 2008, le défenseur a reçu une balle à bout portant alors qu'il avait les yeux bandés et qu'il était menotté près du poste de contrôle de Ni'lin, ce qui avait attiré l'attention de la communauté internationale. Il souffre toujours de spasmes musculaires à cause de la blessure qui lui a été infligée en 2008.

Ashraf Abu Rahma apparait dans le film 5 broken Cameras, un documentaire au sujet de sa résistance pacifique à l'expansion des colonies à Bil'in. La famille du défenseur est la cible de violences excessives de la part de l'armée israélienne lors des manifestations pacifiques. Ces violences ont entrainé la mort de sa soeur, Jawaher Abu Rahma, décédée d'un arrêt cardiaque après avoir inhalé une forte dose de gaz lacrymogène le 31 décembre 2010, et de son frère Bassem Abu Rahma, tué par le jet d'une bombe de gaz lacrymogène contre sa poitrine le 17 avril 2009.

Depuis 2005, les forces israéliennes arrachent au bulldozer les oliviers de Bil'in afin de faciliter la construction du mur israélien près de la colonie illégale de Modi'in Illit. Selon les paysans et les activistes locaux, le mur israélien coupe près de 60% des fermes de Bil'in. Le mouvement de protestation de Bil'in a commencé en 2005, lorsque les villageois ont appris le projet de construction du mur, qui passerait sur les terres agricoles; depuis, des militants internationaux et israéliens se sont joint au mouvement. Le village de Bil'in est aussi fréquemment la cible d'incendies criminels sur les oliviers perpétrés par des colons, de raids de l'armée, et de l'usage de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogène lors des manifestations pacifiques.

Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Ashraf Abu Rahma et abandonner l'enquête ouverte contre lui, car il semble qu'il soit détenu uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Ashraf Abu Rahma, car Front Line Defenders considère qu'il s'agit de représailles à cause de son travail légitime en faveur des droits humains;

3. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'arrestation et les menaces proférées contre Ashraf Abu Rahma, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

4. Fournir le traitement médical nécessaire au défenseur, pour les blessures qui lui ont été infligées lors de précédentes arrestations et actes de harcèlement;

5. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les TPO et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.