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Diffamation contre le Comité d'Helsinki macédonien et insultes envers Uranija Pirovska

Statut: 
Campagne de diffamation
À propos de la sitution

Le 9 décembre 2016, le Comité d'Helsinki macédonien et ses leaders, Prof. Gordan Kalajdziev, Mme Uranija Pirovska et M. Kocho Andonovski, ont été ciblés par une campagne de diffamation.

À propos Comité d'Helsinki macédonien

Protest in Macedonia organised by the Macedonia Helsinki Comittee.Le Comité d'Helsinki macédonien (MHC) est une organisation qui œuvre pour la promotion et une meilleure protection des droits humains, ainsi que pour le renforcement de l'ordre démocratique en Macédoine. Le MHC surveille la situation des droits humains en Macédoine, offre une assistance juridique et des conseils aux citoyens en cas de violations et de restrictions des droits et des libertés, et il mène des campagnes de sensibilisation aux droits humains. Gordan Kalajdziev est professeur dans le département de droit pénal à la faculté de droit Iustinianus Primus à Skopje, et il préside le MHC.

13 Décembre 2016
Diffamation contre le Comité d'Helsinki macédonien et insultes envers Uranija Pirovska

Le 9 décembre 2016, le Comité d'Helsinki macédonien et ses leaders, le Professeur Gordan Kalajdziev, Mme. Uranija Pirovska et M. Kocho Andonovski ont été ciblés par une campagne de diffamation.

Le 9 décembre 2016, le MHC a été informé que le Mouvement civique pour la défense de la Macédoine (MCDM), une organisation qui soutient ouvertement le parti au pouvoir, a fait circuler de nombreux tracts de diffamation à l'encontre du MHC à Skopje. Les tracts comprennent une liste de plus de 40 personnes, dont des défenseur-ses des droits, des activistes civils, des journalistes, des professeurs, des membres de parti d'opposition et des membres de leurs familles, ainsi que les noms de 20 organisations non gouvernementales et médias en Macédoine. Les noms de Gordan Kalajdziev, Uranija Pirovska, et Kocho Andonovski et leurs salaires faisaient partie de cette liste. Dans les tracts, le CMDM affirme que les acteurs de la société civile listés utilisent les financements étrangers qu'ils reçoivent pour "terroriser l'État" et "cracher, détruire ou jeter des couleurs contre des monuments de la culture, de l'histoire ou de l'identité macédonienne, et des bâtiments abritant les institutions de l'État". Le CMDM exhorte le public à "prendre position contre l'opposition qui tente de redéfinir et de désintégrer l'État". Avant cela, le 21 avril 2016, le CMDM a appelé la Cour constitutionnelle à interdire temporairement toutes les organisations non gouvernementales et les organisations de défense des droits humains qui reçoivent des fonds étrangers ou qui critiquent le gouvernement.

Le 6 décembre 2016, des représentants du Bureau macédonien des revenus (MRO) ont appelé le MHC pour les informer qu'une inspection des activités financières de l'organisation commencera le 14 décembre. Ce n'est pas la première fois que le MRO enquête sur le MHC.  Selon le MHC, les informations financières rassemblées lors de précédentes inspections ont été partagées et utilisées par le CMDM et les médias publics dans le cadre de leur campagne de diffamation contre le MHC et les autres organisations et défenseur-ses des droits humains.

Ce n'est pas la première fois que le MHC, ses leaders et les organisations partenaires sont ciblés par la diffamation, des menaces et des actes d'intimidation. Dans la soirée du 5 décembre 2016, alors qu'Uranija Pirovska rentrait chez elle après le travail, un homme inconnu qui se trouvait dans une voiture l'a insultée et a fait des remarques misogynes. L'homme l'a menacée et a dit qu'elle "devrait être punie" à cause de son travail en faveur des droits humains. À une autre occasion, la police de Skopje a lancé des poursuites administratives contre Uranija Pirovska en lien avec sa participation à un rassemblement pacifique contre la décision du président Gjorge Ivanov de gracier tous les politiciens qui font l'objet d'une enquête pour leur implication présumée dans un important scandale d'écoute en Macédoine.

Le 2 décembre 2016, l'un des associés du MHC, l'organisation de défense des droits humains "Tekstil" qui oeuvre pour les droits des ouvriers du secteur textile à ŠStip, a été attaqué par un groupe d'inconnus. Les fenêtres de Tekstil ont été cassées par des pierres et un panneau qui disait ‘KUC — Tekstil’ a été endommagé. Une enquête sur l'incident a été ouverte après que Tekstil a porté plainte.

Front Line Defenders est préoccupée par les allégations diffamatoires, les actes d'intimidation et les menaces contre le Comité d'Helsinki macédonien et ses associés, car tout cela semble directement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités macédoniennes à:
 

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la campagne de diffamation et les insultes contre le Comité d'Helsinki macédonien et Urania Pirovska, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement, leurs affiliés et les médias, s'abstiennent de faire des déclarations stigmatisant le travail des défenseur-ses des droits humains et de la société civile;

3. Garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Urania Pirovska et des membres du Comité d'Helsinki macédonien, et toutes les personnes citées dans les tracts distribués par le Mouvement civique pour la défense de la Macédoine;

4. Cesser immédiatement de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Macédoine et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.