Menaces de mort contre Jorge Jiménez of CODEH
Le 8 août 2016, le défenseur des droits humains M. Jorge Jiménez a reçu une lettre contenant des menaces de mort, qui lui demandait de couper tout lien avec son travail en faveur des droits humains dans les prochaines 24 heures sinon il serait tué.
Jorge Jiménez est membre du Comité para la Defensa de los Derechos Humanos en Honduras (Comité pour la défense des droits humains au Honduras), qui surveille les violations des droits humains, accompagne les victimes et plaide en leur faveur. Jorge Jiménez est devenu leader d'un mouvement étudiant après le coup d'État de 2009 qui avait conduit à l'éviction de l'ancien président Manuel Zelaya. En raison des menaces de mort qu'il a reçues à cause de son travail en faveur des droits humains, la Commission interaméricaine des droits humains a accordé à Jorge Jiménez des mesures de précaution (MC-95-10) pour protéger son intégrité physique et psychologique ainsi que celle de sa famille.
Le 8 août 2016, le défenseur des droits humains Jorge Jiménez a reçu une lettre contenant des menaces de mort, qui lui demandait de couper tout lien avec son travail en faveur des droits humains dans les prochaines 24 heures sinon il serait tué.
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Le 8 août, il a reçu une lettre l'avertissant que "ceux qui nous ont payés pour te tuer demandent des résultats, cela fera mal à ta famille" (sic). La lettre menaçait aussi de s'en prendre à l'ancien président du CODEH et actuel ambassadeur du Honduras à Cuba, Andrés Pavón. La lettre se concluait en disant au défenseur d'abandonner tout travail en lien avec le CODEH ou toute relation avec Andrés Pavón, et qu'il serait tué dans les 24 heures. La lettre est particulièrement inquiétante car elle mentionnait que le défenseur des droits humains n'est pas protégé chez lui et lorsqu'il se déplace en dehors des heures de travail. Cela est contraire aux mesures de précaution dont Jorge Jiménez et sa famille devraient bénéficier selon la Commission interaméricaine.
Le 1er juillet 2016, le défenseur des droits humains remplissait sa mission de surveillance lorsqu'il a tenté de rendre visite à des étudiants de l'Université nationale autonome du Honduras (UNAH) détenus au sein de l'université. Jorge Jiménez a vu qu'un contingent de l'unité Cobras de la police anti-émeute gardait le lieu où les étudiants sont détenus et il s'est adressé au sous-commissaire pour pouvoir entrer. Lorsque le défenseur s'est présenté, ce dernier lui a répondu "Je m'en fous des droits humains, je vais te tuer si tu continues à surveiller ces vagabonds, c'est tout ce qui compte pour moi" et il a montré son insigne de police. Le sous-commissaire a ensuite pris des photos et poussé le défenseur.
Jorge Jiménez a déjà reçu des menaces de mort contre lui et sa famille le 18 août 2015, les 2,6 et 11 février 2013. Le 30 janvier 2014, Jorge Jiménez a été victime d'une tentative d'assassinat; une voiture a tenté de l'écraser alors qu'il marchait à proximité du stade Emilio Larach.
Front Line Defenders condamne les menaces de mort proférées contre Jorge Jiménez et sa famille, ainsi que contre les autres défenseur-ses des droits humains affiliés au CODEH. Front Line Defenders exhorte l'État du Honduras à prendre immédiatement des mesures pour assurer l'intégrité physique et psychologique du défenseur et sa famille, en commençant par appliquer intégralement les mesures de précaution accordées par la Commission interaméricaine, en accord avec Jorge Jiménez.
Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur la tentative d'assassinat et les menaces de mort proférées contre Jorge Jiménez et sa famille, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Jorge Jiménez et sa famille, en accord avec le défenseur, notamment par le biais de l'application intégrale des mesures de précaution MC-95-10;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles;