Les défenseur⸱ses des droits humains tatars de Crimée Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov arrêtés alors qu’ils tentaient de couvrir une audience puis accusés
Le 27 juillet 2023, les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes tatars de Crimée Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov ont été arbitrairement arrêtés à Simferopol alors qu’ils tentaient d’assister à un procès devant la Cour suprême de Crimée occupée par la Russie, bien qu’ils aient tous deux présenté leur carte de presse aux forces de l’ordre. Le 27 juillet, tard dans la nuit, le tribunal du district de Zaliznychnyi à Simferopol a ordonné à Lutfiye Zudiyeva et à trois autres détenus de payer une amende et a condamné Kulamet Ibraimov à 5 jours de détention administrative.
Lutfiye Zudiyeva est une éminente défenseuse des droits humains tatare de Crimée et membre du mouvement de défense des droits humains « Crimean Solidarity », qui suit les procès à caractère politique dans la Crimée occupée par la Russie et soutient les prisonniers politiques et leur famille. Elle travaille également comme journaliste pour le média ukrainien « Graty ». En septembre 2022, elle a été sélectionnée, avec le rédacteur en chef de Graty, pour le prix ukrainien du journalisme « Honneur de la profession ». En 2019, elle a collaboré avec l’équipe de tournage du documentaire sur la répression des Tatars de Crimée « Tomorrow comes yesterday » (Turquie). Lutfiye Zudiyeva a également fondé le centre de développement de l’enfant « Elif » à Dzhankoy, en Crimée, qui organise des événements et des activités éducatives pour les enfants de la région.
Le 27 juillet 2023, les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes tatars de Crimée Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov ont été arbitrairement arrêtés à Simferopol alors qu’ils tentaient d’assister à un procès devant la Cour suprême de Crimée occupée par la Russie, bien qu’ils aient tous deux présenté leur carte de presse aux forces de l’ordre. Le 27 juillet, tard dans la nuit, le tribunal du district de Zaliznychnyi à Simferopol a ordonné à Lutfiye Zudiyeva et à trois autres détenus de payer une amende et a condamné Kulamet Ibraimov à 5 jours de détention administrative.
Lutfiye Zudiyeva est une éminente défenseuse des droits humains tatare de Crimée et membre du mouvement de défense des droits humains « Crimean Solidarity », qui suit les procès à caractère politique dans la Crimée occupée par la Russie et soutient les prisonniers politiques et leur famille. Elle travaille également comme journaliste pour le média ukrainien « Graty ». En septembre 2022, elle a été sélectionnée, avec le rédacteur en chef de Graty, pour le prix ukrainien du journalisme « Honneur de la profession ». En 2019, elle a collaboré avec l’équipe de tournage du documentaire sur la répression des Tatars de Crimée « Tomorrow comes yesterday » (Turquie). Lutfiye Zudiyeva a également fondé le centre de développement de l’enfant « Elif » à Dzhankoy, en Crimée, qui organise des événements et des activités éducatives pour les enfants de la région.
Kulamet Ibraimov est défenseur des droits humains, membre de « Crimean Solidarity » et journaliste civique pour le média russe « Grani.Ru » qui couvre les procès à caractère politique en Crimée occupée par la Russie.
Le mouvement de défense des droits humains « Crimean Solidarity » a été créé le 9 avril 2016 par des proches de personnes arrêtées, des avocats et des militants. Il s’agit d’une organisation informelle et pacifique de défense des droits humains visant à protéger les victimes de la répression pour des motifs ethniques, religieux et politiques en Crimée occupée par la Russie.
Le 27 juillet 2023, la police d’occupation russe a dispersé et arrêté arbitrairement 13 personnes qui s’étaient rendues à la Cour suprême de la Crimée occupée par la Russie pour assister au procès en appel de Nariman Dzhelal et des frères Akhtemov, condamnés illégalement à 17, 15 et 13 ans de prison. Parmi les personnes détenues figuraient les deux journalistes et défenseur⸱ses des droits humains Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov. Comme l’a rapporté Graty, sur ordre du juge, personne n’a été autorisé à entrer dans le tribunal. Plusieurs personnes ont déposé plainte auprès du tribunal au sujet de cette restriction, à la suite de laquelle 13 personnes ont été placées en détention. Un policier a annoncé que l’officier de service avait reçu une plainte et que les personnes étaient donc retenues « à des fins d’identification ».
Les détenus ont été conduits au poste de police du district de Zaliznychnyi à Simferopol. Selon Graty, une fois au poste, Lutfiye Zudiyeva a été menacée et des policiers ont tenté de prélever de force ses empreintes digitales et des échantillons de salive.
Lutfiye Zudiyeva a été accusée en vertu du paragraphe 1 de l’article 20.2.2 du code russe des infractions administratives, pour avoir participé à ce rassemblement « dans le but d’en assurer la couverture médiatique », et car elle avait « entravé la circulation des piétons » à proximité du bâtiment du tribunal.
Kulamet Ibraimov a été accusé en vertu du paragraphe 4 de l’article 20.2.2 du code russe des infractions administratives, comme l’a rapporté un journal local. Le 25 janvier 2023, devant le tribunal de district de Kiev à Simferopol, Kulamet Ibraimov a été emprisonné pendant 12 jours après que des employés du Centre russe de lutte contre l’extrémisme et des combattants de Rosgvardiya, agissant sur leur ordre, ont procédé à des détentions massives de Tatars de Crimée venus assister aux audiences du tribunal.
Le 27 juillet 2023, le tribunal du district de Zaliznychnyi à Simferopol a condamné Lutfiye Zudiyeva à une amende de 12 000 roubles (environ 120 euros) et Kulamet Ibraimov à cinq jours de détention administrative, car il avait déjà été poursuivi en vertu du même article alors qu’il accomplissait son travail en faveur des droits humains. Cinq des 13 détenus auraient été accusés d’infraction administrative et d’autres ont été condamnés à une amende, notamment la mère d’Aziz Akhtemov, qui a été condamnée à une amende de 12 000 roubles, et deux autres détenus condamnés à payer une amende de 15 000 roubles.
Le politicien et activiste tatar de Crimée Nariman Dzhelal et deux autres Tatars de Crimée, Asan Akhtemov et Aziz Akhtemov, ont été arrêtés début septembre 2021, en Crimée occupée par la Russie, dans le cadre de l’affaire dite de « sabotage du gazoduc » à Perevalsk, en Crimée. Le 21 septembre 2022, la Cour suprême de Crimée contrôlée par la Russie a annoncé le verdict dans cette affaire et l’appel est en cours d’examen. Des parents des accusés et des citoyens concernés sont venus au tribunal pendant les audiences en appel et des journalistes ont tenté d’y assister. Dans le même temps, les autorités d’occupation ont tenté de limiter la couverture de cette affaire en reportant les audiences et en empêchant les gens d’entrer dans le tribunal.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’acharnement judiciaire contre les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes tatars de Crimée Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov, qui font partie du mouvement de défense des droits humains Crimean Solidarity. Front Line Defenders condamne fermement le ciblage des défenseurs des droits humains par les détentions et l’acharnement judiciaire en Crimée occupée par la Russie, sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces. Front Line Defenders considère que les menaces contre les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes tatars de Crimée sont des représailles contre leur travail pacifique et légitime de documentation et d’information sur les violations des droits humains commises par la Fédération de Russie dans le territoire occupé.
Front Line Defenders exhorte les autorités de la Fédération de Russie à :
- Abandonner les poursuites contre les défenseurs des droits de l’homme Lutfiye Zudiyeva et Kulamet Ibraimov, car ils exerçaient leur travail légitime de journalistes et ne peuvent être poursuivis pour cela ;
- Libérer immédiatement Kulamet Ibraimov ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de Lutfiye Zudiyeva et de Kulamet Ibraimov ;
- Garantir en toutes circonstances que tous les défenseur⸱ses des droits humains se trouvant sur le territoire sous le contrôle de facto de la Fédération de Russie puissent mener leurs activités légitimes en faveur des droits humains sans crainte de représailles et sans aucune restriction.