Inquiétudes concernant l'état de santé de la défenseuse des droits humains Nasrin Sotoudeh et le harcèlement judiciaire de sa fille Mehraveh Khandan
Le 26 octobre 2020, Mehraveh Khandan, la fille de Nasrin Sotoudeh, âgée de 20 ans, a été convoquée devant la section 1175 du tribunal pénal provincial de Téhéran (complexe judiciaire de Quds) pour une audience d’un procès intenté contre elle par un agent de sécurité du quartier des femmes de la prison Evin en août 2020.
Le 17 août 2020, Mehraveh Khandan, la fille de la défenseuse des droits humains Nasrin Sotoudeh, a été arbitrairement arrêtée chez elle, à Téhéran, par cinq agents de sécurité et transférée au tribunal de la prison Evin. Sur le moment, aucune raison n'a été donnée pour justifier son arrestation, mais sa famille a rapporté plus tard que la jeune femme de 20 ans est accusée d'avoir agressé physiquement une gardienne qui lui avait ordonné de porter un hijab dans la prison Evin il y a un an. Elle a été détenue au tribunal pendant quelques heures, avant d’être libérée avec la caution d'un garant. La famille a dénoncé cette accusation et estime que l'arrestation arbitraire de Mehraveh Khandan fait partie d'une stratégie pour faire pression sur Nasrin Sotoudeh qui mène actuellement une grève de la faim.
Nasrin Sotoudeh est défenseuse des droits humains et avocate ; elle a représenté légalement de nombreux militants et défenseurs des droits humains iraniens emprisonnés, ainsi que des prisonniers condamnés à mort pour des crimes commis alors qu'ils étaient mineurs. Ces dernières années, elle a également représenté des femmes arrêtées pour s'être présentées en public sans hijab, une infraction passible de sanctions en Iran.
Le 26 octobre 2020, Mehraveh Khandan, la fille de Nasrin Sotoudeh, âgée de 20 ans, a été convoquée devant la section 1175 du tribunal pénal provincial de Téhéran (complexe judiciaire de Quds) pour une audience d’un procès intenté contre elle par un agent de sécurité du quartier des femmes de la prison Evin en août 2020.
Cela fait suite à l'arrestation arbitraire de Mehraveh Khandan le 17 août 2020, par cinq agents de sécurité à son domicile à Téhéran, qui l'ont ensuite traduite devant un tribunal de la prison d'Evin. Aucune raison n'a été donnée pour son arrestation à l'époque, mais sa famille a indiqué plus tard qu'elle était accusée d'avoir agressé physiquement une femme agente de sécurité qui avait ordonné à Mehraveh Khandan de porter correctement son hijab lorsqu'elle rendait visite à Nasrin Sotoudeh dans la prison Evin un an auparavant. Après l'audience, elle avait été libérée sous caution.
Lors de la dernière audience du 26 octobre 2020, Mehraveh Khandan a présenté sa défense avec ses avocats. Le juge a demandé aux plaignants de fournir un CD avec des images des caméras de sécurité du parloir de la prison Evin du jour en question. Il a été décidé que le tribunal se réunirait de nouveau le 31 octobre 2020, afin que le juge puisse prendre une décision en se basant sur les images ainsi que d'autres preuves fournies au tribunal.
Parallèlement à l'audience, un travailleur social de la prison de Qarchak et un représentant judiciaire de la prison Evin, qui faisaient office de médiateurs, ont suggéré un arrangement et le retrait de l'affaire, ce que Mehraveh Khandan a refusé car elle ne pouvait accepter les termes de l'accord.
L’intensification des pressions exercées par les services de sécurité contre Nasrin Sotoudeh et l'acharnement judiciaire contre sa fille Mehraveh Khandan ont eu lieu seulement six jours après son transfert arbitraire à la prison de Qarchak, malgré le mauvais état de santé de Nasrin Sotoudeh et son besoin accru de soins médicaux professionnels.
Le 17 août 2020, Mehraveh Khandan, la fille de la défenseuse des droits humains Nasrin Sotoudeh, a été arbitrairement arrêtée chez elle, à Téhéran, par cinq agents de sécurité et transférée au tribunal de la prison Evin. Sur le moment, aucune raison n'a été donnée pour justifier son arrestation, mais sa famille a rapporté plus tard que la jeune femme de 20 ans est accusée d'avoir agressé physiquement une gardienne qui lui avait ordonné de porter un hijab dans la prison Evin il y a un an. Elle a été détenue au tribunal pendant quelques heures, avant d’être libérée avec la caution d'un garant. La famille a dénoncé cette accusation et estime que l'arrestation arbitraire de Mehraveh Khandan fait partie d'une stratégie pour faire pression sur Nasrin Sotoudeh qui mène actuellement une grève de la faim.
Nasrin Sotoudeh est défenseuse des droits humains et avocate ; elle a représenté légalement de nombreux militants et défenseurs des droits humains iraniens emprisonnés, ainsi que des prisonniers condamnés à mort pour des crimes commis alors qu'ils étaient mineurs. Ces dernières années, elle a également représenté des femmes arrêtées pour s'être présentées en public sans hijab, une infraction passible de sanctions en Iran. Nasrin Sotoudeh a déjà été emprisonnée à plusieurs reprises à cause de son travail en faveur des droits humains, le plus récemment le 13 juin 2018, lorsqu'elle avait été arrêtée et condamnée dans le cadre de deux procès différents à 38 ans et 6 mois de prison et à 148 coups de fouet en vertu de huit chefs d'accusation, y compris "espionnage". L'une des charges retenues contre elle était "appartenance à un groupe illégal", relative à son adhésion à Legam, une campagne pour l'abolition de la peine de mort en Iran. Selon l'article 134 du Code pénal islamique, et compte tenu du nombre élevé de charges retenues contre elle, seule la peine la plus sévère sera appliquée. Cependant, étant donné le nombre élevé d’accusations portées contre elle, on ignore combien de peine elle devra purger.
Mehraveh Khandan a déjà été prise pour cible à cause du travail de sa mère. Le fait de s'en prendre aux membres de sa famille peut être considéré comme une tentative pour cibler indirectement Nasrin Sotoudeh. En 2012, Mehraveh Khandan avait été interdite de voyager, alors qu'elle n'avait que 12 ans, et de nouveau en 2016. Ces deux exemples peuvent être considérés comme des représailles à l'encontre de Nasrin Sotoudeh et de son travail, car dans aucun des deux cas sa fille n'avait de casier judiciaire ni aucune raison d'être soumise à des restrictions de voyage.
Ce n’est pas la première fois que la famille de Nasrin Sotoudeh est prise pour cible en raison de son travail en faveur des droits humains en Iran. Le 27 juillet 2020, le mari de Nasrin Sotoudeh, Reza Khandan, a annoncé que les comptes bancaires de sa femme avaient été bloqués par le parquet de Téhéran. Reza Khandan pense qu'il s'agit du début de la saisie du patrimoine de la famille. Lui et l'avocat de Nasrin Sotoudeh ont fait appel à plusieurs reprises au service juridique de la Pasargad Bank, au parquet d'Evin et au parquet de Téhéran, mais leurs efforts ont été infructueux. Ils n'ont reçu aucune explication à propos des raisons du gel du compte bancaire.
Le 10 août 2020, Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim pour protester contre l'emprisonnement continu des défenseur-ses des droits humains et des prisonniers d'opinion en Iran. Dans une lettre exposant ses raisons, elle a souligné que l'épidémie de COVID-19 n'a fait qu'exacerber les conditions déjà mauvaises pour les prisonniers en Iran.
Le 16 août, Reza Khandan a rendu visite à sa femme à la prison Evin. Il a rapporté qu'elle avait perdu 4 kilos au cours des six premiers jours de la grève de la faim et qu'elle ne pèse maintenant que 49 kilos. La famille est extrêmement préoccupée par son état de santé, car il a également déclaré que le 13 août, Nasrin Sotoudeh avait été prise de convulsions mais qu'elle avait refusé de se rendre à la clinique de la prison Evin en raison du manque de protection contre le COVID-19 et de mesures préventives dans la clinique.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par l'intensification du harcèlement à l'encontre Nasrin Sotoudeh pendant sa détention et pendant sa grève de la faim, à travers le recours à l'acharnement judiciaire contre sa fille Mehraveh Khandan, le gel illégal des comptes bancaires de la défenseuse et le refus de la libérer provisoirement pendant la pandémie. Front Line Defenders est très inquiète pour le bien-être de Nasrin Sotoudeh, compte tenu de l'état de santé vulnérable de la défenseuse et des mauvaises conditions de vie à la prison Evin, qui l'exposent à de nouveaux risques. Front Line Defenders estime en outre que le harcèlement accru de Nasrin Sotoudeh est une tentative de faire taire ses critiques à l'encontre des autorités de la prison Evin, et qu'elle est emprisonnée uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Iran.