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Antécédents de l'affaire: Tang Jitian

Statut: 
Au travail
À propos de la situation

Le 4 avril 2011, Tang Jitian a été libéré d’un centre de détention de la province du Heilongjiang après avoir purgé une détention administrative de 15 jours. Il a été condamné à cette peine après que ses avocats et d’autres tentent d’enquêter sur un centre de détention non officiel, également connu sous le nom de « prison noire ».

À propos de Tang Jitian

Tang Jitian est un avocat chinois spécialisé dans les droits humains qui prend en charge des affaires « sensibles » liées aux droits humains dans divers domaines, notamment le droit à la terre, la liberté de religion, la liberté d’expression et la liberté d’association.

28 Mars 2014
Un avocat libéré déclare avoir été battu en détention alors que trois collègues sont toujours incarcérés

Le 27 mars 2014, le défenseur des droits humains M. Zhang Junjie a été libéré du centre de détention administrative de Qixing à Jiansanjiang, dans la province du Heilongjiang, mais il était gravement blessé. Zhang Junjie avait été arrêté le 21 mars avec trois autres avocats en droits humains, Messieurs Jiang Tianyong, Wang Chen et Tang Jitian ; ils ont tous purgé une peine de 15 jours de détention administrative.

Les quatre avocats en droits humains ont été arrêtés le 21 mars 2014 alors qu’ils enquêtaient sur des rapports faisant état d’une personne détenue illégalement dans une soi-disant « prison noire » (un centre de détention non officiel) à la ferme Qinglongshan.

À sa libération, Zhang Junjie a publié un compte rendu de sa détention, dans lequel il décrit en détail les graves sévices qu’il a subis aux mains d’hommes qui refusaient de s’identifier. Il a raconté comment, après avoir été frappé par trois hommes dans le centre de détention, il était incapable de s’asseoir et que son bas du dos lui causait des douleurs extrêmes. Le 28 mars, Zhang Junjie a subi un examen médical qui a révélé qu’il avait trois côtes cassées à la suite de ce passage à tabac.

Selon certaines sources, Tang Jitian, Wang Chen et Jiang Tianyong ont également subi des blessures à la suite de mauvais traitements en détention, mais l’on ignore l’ampleur de ces blessures. Plusieurs avocats et défenseur-ses des droits humains qui avaient voyagé de tout le pays à Jiansanjiang pour offrir un soutien et une assistance juridique aux avocats détenus ont eux-mêmes été interrogés par la police le 26 mars, avant d’être libérés. Des partisans se sont rassemblés devant le centre de détention administrative de Qixing où ils organisent une veillée pour les avocats détenus.

Zhang Junjie, Jiang Tianyong, Wang Chen et Tang Jitian se sont rendus dans la province du Heilongjiang le 20 mars 2014 pour enquêter sur des informations faisant état d’une personne détenue illégalement dans une prison noire. Le lendemain, les quatre hommes ont été arrêtés après avoir visité la ferme de Qinglongshan, considérée comme une prison noire. À la même date, lors d’une session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, les responsables chinois ont déclaré que le gouvernement chinois ne se livre pas aux détentions extrajudiciaires.

Front Line Defenders réitère sa profonde préoccupation pour l’intégrité physique et psychologique de Jiang Tianyong, Wang Chen et Tang Jitian, en particulier à la lumière des blessures graves subies par Zhang Junjie pendant sa détention. Front Line Defenders demande une nouvelle fois au gouvernement chinois de libérer immédiatement les trois avocats toujours détenus et d’enquêter sur les allégations très sérieuses de tortures portées par Zhang Junjie.

25 Mars 2014
Quatre avocats en droits humains placés en détention après avoir enquêté sur une prison noire

Le 23 mars 2014, il a été confirmé que deux avocats en droits humains, Messieurs Tang Jitian et Jiang Tianyong ont été condamnés à 15 jours de détention administrative après avoir tenté d’enquêter sur un centre de détention non officiel, aussi connu sous le nom de « prison noire », dans la province du Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine. Leurs deux collègues, Messieurs Wang Cheng et Zhang Junjie, avec qui ils se sont rendus à Heilongjiang, seraient aussi détenus, mais leur statut est incertain.

Les quatre défenseur-ses des droits humains sont connus pour avoir travaillé sur des affaires politiquement sensibles et depuis plusieurs années, ils défendent activement les droits des autres. À cause de leur travail, ils sont victimes de harcèlement, de détention, de passages à tabac et de disparitions. En 2011, Jiang Tiangyong et Tang Jitian ont disparu de force et ont été torturés pendant plusieurs mois, lors d’une importante vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains dans le pays. En février 2014, Wang Cheng a été détenu après avoir participé au lancement d’une pétition en ligne afin que la Chine ratifie le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Le 20 mars 2014, les quatre avocats se sont rendus dans la province du Heilongjiang à la demande de proches de personnes détenues illégalement dans la prison noire. Le 21 mars vers 8 h 30, les défenseurs ont été placés en détention après avoir visité un « centre légal d’éducation » dans la ferme d’État de Qinglongshan, où plusieurs personnes étaient détenues illégalement. Les membres des familles des personnes détenues dans la prison noire qui ont voyagé avec les avocats sur le site ont également été arrêtés.

Le 23 mars, nous avons appris que les avocats Tang Jitian et Jiang Tianyong ont été condamnés à 15 jours de détention administrative pour « usage d’activités relatives mettant la société en danger ». Ces accusations seraient liées au fait que les personnes illégalement détenues dans la prison noire seraient des pratiquants de Falun Gong. Une telle peine peut-être prononcée selon la seule volonté de la police, sans avoir été examinée par la justice. Nous n’avons actuellement aucune information concernant le sort ou le statut de Wang Cheng et Zhang Junjie.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’intégrité physique et psychologique de Wang Cheng, Zhang Junjie, Tang Jitian et Jiang Tianyong, en particulier au vu des précédents de torture dans les centres de détention chinois et contre les défenseur-ses des droits humains dans le passé.