Antécédents de l'affaire: Shaikha Binjasim
Le 1er juin 2016, le procureur public du Koweït a abandonné les accusations de blasphème qui pesaient contre la défenseuse des droits humains Shaikha Binjasim après une interview télévisée lors de laquelle elle avait déclaré que la constitution du Koweït est au dessus du Coran et de la Charia. Le procureur a déclaré que "la liberté d'expression ne peut pas être entravée et que toutes les discussions sur la religion ne sont pas un blasphème".
Mme Shaikha Binjasim est une défenseuse des droits humains koweïtienne, écrivaine et professeure de philosophie à l'université de Koweït. Sur les réseaux sociaux, elle milite pour la liberté de conscience et la liberté d'expression au Koweït. Elle participe à plusieurs activités relatives à la protection des femmes et des minorités dans le pays. Dans ses écrits, elle traite de sujets tels que la tolérance, la démocratie et les critiques de l'absence d'état de droit au Koweït.
Le 1er juin 2016, le procureur public du Koweït a abandonné les accusations de blasphème qui pesaient contre la défenseuse des droits humains Shaikha Binjasim après une interview télévisée lors de laquelle elle avait déclaré que la constitution du Koweït est au dessus du Coran et de la Charia. Le procureur a déclaré que "la liberté d'expression ne peut pas être entravée et que toutes les discussions sur la religion ne sont pas un blasphème".
Le 11 mars 2016, un avocat koweïtien a porté plainte devant le procureur à propos d'une déclaration faite par la défenseuse des droits humains lors d'une interview sur la télévision nationale, jugée insultante envers l'Islam.
Le 8 mars 2016, Shaikha Binjasim a parlé à la télévision nationale koweïtienne, Al-Shahed, à propos de la séparation de la religion et de la politique, et a déclaré que "toute personne qui pense que le Coran ou la Charia, ou les interprétations de ces textes religieux sont au dessus de la constitution trahit l'État du Koweït". Elle a également souligné que la Charia est une source de loi dans la constitution, cependant, la source d'autorité devrait être exclusivement la constitution et que placer le Coran au dessus n'est pas démocratique. Elle a également fait part de ses inquiétudes, entre-autres, concernant l'usage de la religion contre les femmes, les minorités et la liberté d'expression.
Front Line Defenders salue la décision du procureur d'abandonner les accusations qui pesaient contre Shaikha Binjasim, car il semble qu'elles étaient uniquement liées à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Koweït.
Le 19 avril 2016, la défenseuse des droits humains Mme Shaikha Binjasim a reçu une seconde citation à comparaître à propos de nouvelles accusations de blasphème et pour avoir humilié la religion de l'État. La défenseuse doit se présenter devant le parquet dimanche matin, le 24 avril 2016, dans le quartier de Houli, à Koweït City. Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu'à un an de prison en vertu de la loi sur le blasphème.
Le 14 avril 2016, dans le cadre d'une autre enquête, Shaikha Binjasim a comparu devant le parquet, qui l'accuse de blasphème et d'avoir humilié la religion de l'État, pour avoir déclaré dans une interview télévisée sur la chaine koweïtienne Al-Shahed que la constitution du Koweït est au-dessus du Coran et de la Charia. Elle avait souligné que la Charia est une source de loi dans la constitution, mais que la source d'autorité devrait être exclusivement la constitution et que placer le Coran au dessus n'est pas démocratique. Elle a également fait part de ses inquiétudes, entre autres, concernant l'usage de la religion contre les femmes, les minorités et la liberté d'expression. Elle a ensuite été libérée le temps de l'enquête.
Front Line Defenders est préoccupée par les accusations de blasphème portées contre Shaikha Binjasim, et pense qu'elles sont directement liées à son travail légitime et pacifique en faveur de la liberté de conscience et d'expression au Koweït.