Antécédents de l'affaire: Jlo Córdoba

Le 29 mars 2016, la défenseuse des droits humains et femme transgenre Mme Jlo Córdoba a été touchée par des tirs et blessée à Tegucigalpa, peu après la tentative d'assassinat du défenseur des droits LGBTI M. Juan José Zambrano à la Ceiba le 24 mars 2016.

Jlo Córdoba est membre de l'Asociación LGBT Arcoiris (association LGBT arc-en-ciel), une organisation qui œuvre pour l'égalité et la justice pour la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI) au Honduras. Juan José Zambrano est le neveu de l'éminente défenseuse des droits humains Mme Sandra Zambrano, directrice de l'Asociación para una Vida Mejor de Personas Infectadas y Afectadas por el VIH/SIDA en Honduras – APUVIMEH  (Association pour une vie meilleure pour les personnes infectées par le VIH), dont Juan José Zambrano est également membre. APUVIMEH travaille avec la communauté des lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et les personnes atteintes du VIH/SIDA au Honduras. Elle gère un refuge pour les personnes atteintes du VIH/SIDA, appelé « Casa Renacer», et dirige plusieurs projets, y compris un programme pour la prévention du VIH/SIDA et des infections sexuelles, ainsi qu'un projet pour la jeunesse gay.

Le 29 mars 2016 vers 20h, Jlo Córdoba a été victime d'une tentative d'assassinat dans le district central de Tegucigalpa. Un inconnu s'est approché d'elle et lui a tiré dessus deux fois. La défenseuse a été touché à la main et à la poitrine. Elle a été transportée à l'hôpital à cause de ses blessures et elle se rétablit.

Le 24 mars 2016, plusieurs inconnus ont tiré à cinq reprises sur Juan José Zambrano dans la ville de la Ceiba au Honduras. L'une des balles lui a traversé le postérieur, le blessant également aux parties génitales.  Le défenseur des droits humains a perdu beaucoup de sang et a été laissé pour mort. Cette tentative d'assassinat s'est produite quelques jours après que le défenseur a été enlevé par un groupe d'inconnus à Tegucigalpa le 20 mars 2016. Il avait été libéré le jour même. Pendant sa captivité, le défenseur a été menacé et les hommes lui avaient conseillé de  cesser son travail en faveur des droits humains. La famille de Juan José Zambrano a pris la décision de l'envoyer à la Ceiba le 24 mars 2016, où selon eux il aurait été plus en sécurité, mais c'est là qu'il a été ciblé par cette tentative d'assassinat.

Après cet incident, Juan José Zambrano a été conduit à l'hôpital Atlantida à la Ceiba et, le 27 mars 2016, il a été transféré à l'hôpital Instituto Hondureño de Seguridad Social, à Tegucigalpa, où il est actuellement soigné.

Les défenseur-ses des droits LGBTI au Honduras continuent à mener à bien leurs actions en faveur des droits humains, malgré la hausse de l'extrême violence à leur encontre. Depuis le 23 juin 2015, six défenseur-ses des droits LGBTI travaillant dans le pays ont été tués: Juan Carlos Cruz Andara, Angy Ferreira, Violeta Rivas, Gloria Carolina Hernández Vásquez (également appelé Génesis Hernández), Jorge Alberto Castillo et Paola Barraza, et d'autres ont été la cible d'agressions physiques, d'intimidation et de menaces.

Les assassinats et les actes de violence contre les membres d'APUVIMEH ont lieu malgré les mesures de précaution qui leur ont été accordées par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) en 2013. De nombreux membres de l'Asociación LGTB Arcoíris, dont son directeur M. Donny Reyes, bénéficient aussi des mesures de précaution de la CIDH.

Front Line Defenders condamne fermement les tentatives d'assassinat contre Juan José Zambrano et Jlo Córdoba, et fait part de ses profondes préoccupations concernant le climat d'extrême violence auquel les défenseur-ses des droits LGBTI doivent faire face au Honduras.

Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les tentatives d'assassinats contre Juan José Zambrano et Jlo Córdoba dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses des droits humains ou leurs représentants, pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Juan José Zambrano, Jlo Córdoba et de tous les membres d'APUVIMEH et de l'Asociación LGTB Arcoíris;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.