Menaces et harcèlement continu contre le défenseur Imad Abu Shamsiyya
Le défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya risque des représailles à la suite de la condamnation d'un soldat israélien ; en effet, ce soldat avait été filmé à Hébron par Imad Abu Shamsiyya au moment où il tuait par balles un Palestinien neutralisé et sans défense soupçonné d'être un assaillant.
Imad Abu Shamsiyya et sa famille continuent à recevoir des menaces et à être harcelés en raison de ses enquêtes sur les crimes perpétrés par les forces d'occupation israéliennes. Le 26 août 2016, Imad a reçu un message en hébreu sur son compte Facebook qui contenait le logo du mouvement de l'extrême droite israélienne Kach, une image du défenseur et la déclaration suivante « Il est temps d'être tué. Tu es une source de danger pour les colons de Tel-Rumeida. » En outre, une vidéo en hébreu a aussi circulé sur internet, accusant Imad Abu Shamsiyya et sa famille d'être des terroristes et des agents pour des organisations « suspectes » comme B'Tselem.
Imad Abu Shamsiyya est cofondateur d'Human Rights Defenders Palestine, et travaille en particulier pour documenter et filmer les exactions perpétrées contre les Palestiniens. Il milite depuis longtemps pour les droits en Palestine et il était bénévole au sein de B'Tselem, le centre israélien d'informations pour les droits humains dans les Territoires occupés, où il documentait l'occupation de Tel-Rumeida.
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- 12 Janvier 2017 : Imad Abu Shamsiyya et sa famille risquent des représailles après la condamnation pour homicide d'un soldat israélien
- 1 Septembre 2016 : Menaces et harcèlement continu contre le défenseur Imad Abu Shamsiyya
- 31 Mars 2016 : Menaces de mort contre le défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya et sa famille
Front Line Defenders s'inquiète sérieusement de la sécurité du défenseur des droits humains M. Imad Abu Shamsiyya et de sa famille après la décision d'un tribunal militaire israélien du 4 janvier 2017 reconnaissant coupable d'homicide Elor Azaria, soldat israélien, pour avoir mortellement tiré dans la tête d'un Palestinien blessé, Abed al-Fattah al-Sharif, alors que celui-ci était allongé par terre dans la vieille ville d'Hébron.
Imad Abu Shamsiyya se trouvait à proximité au moment des évènements ; il a filmé le meurtre en question dans le cadre de son action comme défenseur des droits humains, qui compte notamment le recueil de preuves de violations des droits humains à Hébron. Cette vidéo, visible ici , a largement circulé sur internet et a pesé lourdement en faveur de la condamnation d'Elor Azaria. L'importance de cette vidéo fait en même temps peser un danger sur Imad Abu Shamsiyya, sa famille et d'autres défenseurs des droits humains à Hébron.
Le 8 janvier 2017, un soldat israélien a été filmé en train de fouiller et harceler le fils d'Imad Abu Shamsiyya, Awni Abu Shamsiyya , alors qu'il rentrait chez lui dans le vieille ville d'Hébron. Cette vidéo-ci, visible ici , montre un soldat israélien palpant avec agressivité le jeune homme de 17 ans sans justification. Une autre vidéo visible ici montre de jeunes colons israéliens insultant Imad Abu Shamsiyya et sa famille le 7 janvier 2017, après avoir lancé des pierres sur leur maison.
Les colons de la vieille ville d'Hébron sont connus pour leur radicalité et la violence systématique et organisée qu'ils exercent contre les Palestiniens depuis les années 1990. Du reste, la présence de colons en territoire occupé est considérée comme illégale au titre de l'article 49 de la Convention IV de Genève de 1949, qui stipule que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle. » Nonobstant, on compte dans la vieille ville d'Hébron plus de 1 500 soldats déployés avec la mission de servir 600 colons israéliens vivant illégalement aux côtés de 6 500 Palestiniens. Le défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya sait cela mieux que personne et c'est bien ce qui lui fait craindre un danger accru pesant sur lui et sa famille après l'annonce du verdict à l'encontre d'Elor Azaria ; le meurtrier d'Abed al-Fattah al-Sharif avait en effet reçu un fort soutien de la part des colons à Hébron et ailleurs dans les territoires occupés palestiniens. Les craintes d' Imad Abu Shamsiyya n'ont fait qu'augmenter après l'appel de ministres israéliens, dont celui de la Culture et des Sports Miri Regev et ce lui de l'Education Naftali Bennett, à gracier ce soldat , appel lancé juste après l'annonce du verdict.
Imad Abu Shamsiyya poursuit son action de défenseur des droits humains à Hébron, notamment en dirigeant des groupes non-violents et en relevant des preuves de violations des droits humains malgré l'escalade d'agressions contre lui après son enregistrement d'Elor Azaria. Ainsi, le 26 août 2016, il a reçu une menace de mort sous la forme d'un message en hébreu sur son compte Facebook qui contenait le logo du mouvement d'extrême droite israélien Kach, une image du défenseur et la déclaration suivante « Il est temps d'être tué. Tu es une source de danger pour les colons de Tel-Rumeida. » En outre, une vidéo en hébreu a aussi circulé sur internet, accusant Imad Abu Shamsiyya et sa famille d'être des terroristes et des agents pour des organisations "suspectes" comme B'Tselem, organisation israélienne des droits humains. On a pu voir également une photo d'Imad Abu Shamsiyya avec le mot « wanted » écrit au-dessus de sa tête accompagné de la déclaration suivante : « Chers Juifs, voici le numéro d'Imad Abu Shamsiyya, le chien qui a filmé le soldat tuant un assaillant. Bombardons-le d'appels téléphoniques pour lui dire combien nous "l'aimons". » Notons que les déplacements de ce défenseur des droits humains et de son fils sont contrôlés et restreints depuis septembre 2015. Imad Abu Shamsiyya craint que les menaces et les agressions contre lui, sa famille mais aussi l'ensemble des défenseurs des droits humains d'Hébron augmentent exponentiellement si l'impunité prévaut pour les colons et les soldats de l'armée israélienne. Un rapport publié en 2013 par l'organisation palestinienne des droits humains Al-Haq explique que l'impunité pour les colons est institutionnalisée dans le système juridique israélien. Un autre rapport publié en mai 2016 par B’Tselem explique que « [l]e système actuel de maintien de l'ordre par l'armée ne permet pas que justice soit faite car, dans les faits, il absout les responsables, qu'il s'agisse des décideurs, des officiers du MAG, de ceux qui commandent comme des soldats eux-mêmes, de leurs infractions et de leur obligation à rendre des comptes lorsque des Palestiniens sont victimes d'actes illégaux. Tout ce que ce système est à même de pourvoir est l'illusion de justice. »
Front Line Defenders s'inquiète sérieusement des risques accrus de représailles à l'encontre de M. Imad Abu Shamsiyya et de sa famille par des groupes de colons et des soldats israéliens ; Front Line Defenders s'inquiète que leurs vies puissent être en danger uniquement en raison de son action légitime et pacifique en faveurs des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à :
1. Prendre immédiatement des mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya et sa famille;
2. Lancer immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces proférées contre Imad Abu Shamsiyya et sa famille, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Le défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya continue à recevoir des menaces et à être harcelé à cause de ses enquêtes sur les crimes perpétrés par les forces d'occupation israéliennes
Télécharger l'appel urgent.
Le 26 août 2016, Imad a reçu un message en hébreu sur son compte Facebook qui contenait le logo du mouvement de l'extrême droite israélienne Kach, une image du défenseur et la déclaration suivante "il est temps de te tuer. Tu es une source de danger pour les colons de Tel-Rumeida". En outre, une vidéo en hébreu a aussi circulé sur internet, accusant Imad Abu Shamsiyya et sa famille d'être des terroristes et des agents pour des organisations "suspectes" comme B'Tselem. La vidéo rend coupable Abu Shamsiyya de la détention et du procès d'Elor Azaria, un soldat israélien qui a tué un palestinien blessé en mars 2016 à Tel Rumeida. Cet incident a été largement couvert par les médias grâce à des images vidéo filmées par Imad Abu Shamsiyya.
Le 28 août, le défenseur s'est rendu au poste de police pour porter plainte à propos de ces menaces de mort qu'il a reçues, mais il n'a pas été autorisé à déposer sa plainte. Les policiers lui ont dit de revenir le lendemain, mais le 29 août, après avoir attendu plusieurs heures, ils lui ont dit que la personne qui pourrait l'aider était absente. Le 30 août, Imad est revenu au poste pour la troisième fois. Après avoir attendu des heures devant le bâtiment, un policier s'est approché de lui et lui a demandé de partir tout en le menaçant de l'arrêter.
Le défenseur des droits humains reçoit régulièrement des menaces de mort depuis qu'il a posté cette vidéo sur internet en mars 2016. Ces menaces incluent des appels anonymes durant lesquels l'interlocuteur déclarait: "Nous allons vous brûler comme nous avons brûlé les Dawabshehs" une famille tuée dans d'un incendie criminel en juillet 2015. Des photos et des tee-shirts imprimés d'Imad Abu Shamsiyya et sa famille appelant à leur meurtre, circulent également dans les colonies israéliennes à Hébron. Le défenseur a signalé ces incidents à la police israélienne mais aucune action n'a été prise pour le protéger lui et sa famille.
Imad Abu Shamsiyya et sa famille sont régulièrement victimes de harcèlement à cause de ses activités pour la défense des droits humains, notamment des agressions physiques, des perquisitions du domicile familial et de multiples arrestations. En septembre 2015, le défenseur et son fils ont fait l'objet de restrictions de leur déplacements. En mai 2015, la maison d'Imad Abu Shamsiyya a été ciblée par une tentative d'incendie criminel perpétrée en pleine nuit par des colons. En mars 2015, un groupe de soldats a envahi et fouillé la maison et confisqué le disque dur de l'ordinateur familial et une carte mémoire contenant les enregistrements des vidéos filmées par des bénévoles de B'Tselem.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces et les actes de violence à l'encontre d'Imad Abu Shamsiyya et sa famille, ainsi que par les actes de harcèlement et d'intimidation répétés dont ils sont victimes, car cela semble directement motivé par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités compétentes à:
1. Prendre immédiatement des mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya et sa famille;
2. Lancer immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces proférées contre Imad Abu Shamsiyya et sa famille, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
Le 25 mars 2016, des soldats israéliens ont tenté de prendre d'assaut le domicile du défenseur des droits humains M. Imad Abu Shamsiyya à Hébron, et les ont insultés lui et sa famille. Le défenseur et sa famille reçoivent des menaces de mort depuis le 24 mars 2016, lorsqu'il a posté une vidéo montrant le meurtre d'un Palestinien blessé par des soldats israéliens à Shuada à Hébron.
Download the Urgent Appeal (PDF)
Le 24 mars 2016, Imad Abu Shamsiyya et sa femme, Mme Fayza Ayoub Abu Shamsiyya, qui milite également dans le Human Rights Defenders Group, étaient à Tel Rumeida lorsqu'ils ont entendu un coup de feu provenant de la rue Shudada. Ils se sont précipités sur les lieux pour filmer ce qui était en train de se passer. Un groupe de soldats israéliens était sur place, en train d'aider un soldat israélien blessé à monter dans une ambulance. Deux Palestiniens blessés étaient également allongés sur la route. L'un des soldats a alors pointé son fusil vers l'un des hommes blessés, M. Abdul Fatah Yusri al-Sharif, qui bougeait toujours, et lui a tiré une balle dans la tête le tuant.
Après avoir filmé cet incident, Imad Abu Shamsiyya a mis la vidéo en ligne sur internet. Cette vidéo a reçu une couverture médiatique mondiale et depuis, lui et sa famille reçoivent des menaces de mort, vraisemblablement proférées par des soldats israéliens. Ces menaces incluent un appel anonyme durant lesquel l'interlocuteur déclarait: "nous allons vous brûler comme nous avons brûlé les Dawabshehs", une famille tuée dans un incendie criminel en juillet 2015. Des photos et des tee-shirts imprimés d'Imad Abu Shamsiyya et sa famille appelant à leur meurtre circuleraient également dans les colonies israéliennes à Hébron.
Imad Abu Shamsiyya et sa famille sont régulièrement victimes de harcèlement à cause de ses activités pour la défense des droits humains, notamment des agressions physiques, des perquisitions du domicile familial et de multiples arrestations. En septembre 2015, le défenseur et son fils ont été soumis à des restrictions de leurs déplacements alors qu'ils étaient invités à la télévision pour parler de leur vie de famille et de l'importance du travail de l'Human Rights Group. En mai 2015, la maison d'Imad Abu Shamsiyya a été ciblée par une tentative d'incendie criminel perpétrée en pleine nuit par des colons. En mars 2015, un groupe de soldats a envahi et fouillé la maison et confisqué le disque dur de l'ordinateur familial et une carte mémoire contenant les enregistrements des vidéos filmées par des bénévoles de B'Tselem.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces proférées contre Imad Abu Shamsiyya et sa famille, ainsi que par les actes de harcèlement et d'intimidation répétés dont ils sont victimes, car cela semble directement motivé par leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés à:
1. Prendre immédiatement des mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du défenseur des droits humains Imad Abu Shamsiyya et sa famille;
2. Lancer immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces proférées contre Imad Abu Shamsiyya et sa famille, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.