Antécédents de l’affaire: HRAPF
Le 22 mai 2016, entre 3 et 4h30 du matin, quatre inconnus sont entrés par effraction dans les locaux sécurisés et dans les bureaux de l'Human Rights Awareness and Promotion Forum (HRAPF) à Namirembe, à Kampala, en Ouganda. Les intrus ont battu à mort le gardien de sécurité qui était en poste et ont désactivé toutes les caméras de vidéo surveillance sauf une et la sirène de l'alarme avant d'entrer dans le bâtiment.
L'HRAPF est une ONG ougandaise dont la mission est de promouvoir le respect et l'application des droits humains des groupes marginalisés, par le biais du plaidoyer, de la recherche et du renforcement des capacités. L'HRAPF œuvre pour accroitre l'accès à une aide juridique pour les groupes les plus marginalisés en Ouganda, notamment la communauté LGBT.
Le 22 mai 2016, entre 3 et 4h30 du matin, quatre inconnus sont entrés par effraction dans les locaux sécurisés et dans les bureaux de l'Human Rights Awareness and Promotion Forum (HRAPF) à Namirembe, à Kampala, en Ouganda. Les intrus ont battu à mort le gardien de sécurité qui était en poste et ont désactivé toutes les caméras de vidéo surveillance sauf une et la sirène de l'alarme avant d'entrer dans le bâtiment.
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Après avoir escaladé le mur entourant les locaux où sont situés les bureaux de l'HRAPF, les intrus ont battu à mort le gardien de sécurité en poste, ont désactivé toutes les caméras de vidéo-surveillance sauf une, ainsi que la sirène de l'alarme mais pas l'alarme elle même, ont coupé les barreaux de fer qui protègent les fenêtres du bureaux qui était fermées. Ils ont cassé plusieurs fenêtres et sont entrés dans le bâtiment près de la zone informatique réservée au personnel. La caméra de vidéo surveillance restante a filmé les intrus en train de se diriger directement vers le bureau non marqué du directeur adjoint; ils ont saccagé le bureau et sont ensuite allés dans le bureau du directeur exécutif. Après quelques minutes, les intrus sont sortis du bureau du directeur, ont pris un écran de télévision et ont quitté le bâtiment. La compagnie de sécurité chargée de l'alarme est arrivée sur les lieux après avoir été informée d'une intrusion. Les intrus ont pris la fuite à son arrivée.
Vers 6h, le directeur exécutif de l'HRAPF est arrivé sur place et a pu se rendre compte de la situation. Il a indiqué que les objets pris dans les bureaux étaient une copie papier du certificat d'enregistrement de l'HRAPF, plusieurs documents confidentiels, un écran de télévision et les clés du bâtiment annexe, que les intrus ont ensuite abandonnées dans les locaux. Bien qu'ils n'étaient pas sécurisés, aucun ordinateur, fixe ou portable, n'a été ciblé par le cambriolage. Vers 8h, deux heures après avoir été avertie, la police est arrivée sur les lieux, et depuis, elle n'a pas ouvert d'enquête.
Cette attaque des bureaux fait suite à une série d'agression contre des membres du personnel de l'HRAPF depuis près de 3 semaines. Il y a trois semaines, des individus se sont introduits par effraction dans la maison du directeur adjoint en début de matinée. Lorsque que la famille a été réveillée par les bruits, les inconnus ont pris la fuite, emportant avec eux un ordinateur portable et plusieurs téléphones qui contenaient des informations confidentielles sur l'HRAPF. Il y a deux semaines, le domicile du responsable du plaidoyer a été cambriolé et du matériel électronique a été volé, notamment des disques durs de sauvegarde appartenant à l'HRAPF. Cette semaine là, deux employés ont été agressés et volés devant chez eux. En outre, au même moment, le téléphone du directeur a été volé.
Ce cambriolage fait partie d'une tendance plus vaste de cambriolages d'ONG en Ouganda lors desquels les intrus parviennent à pénétrer dans les bureaux malgré les mesures de sécurité en place, et à voler des documents confidentiels ou des informations importantes pour l'organisation. Depuis 2013, près de 35 ONG auraient été cambriolées en Ouganda. Cela inclut une tentative de cambriolage perpétrée le 10 avril 2016 dans les bureaux de l'Human Rights Network for Journalists-Uganda (HRNJ-U); un somnifère a été administré au gardien et les individus ont tenté d'accéder aux bureaux.
Ces nombreuses attaques contre des ONG ougandaises et plus particulièrement contre les ONG de défense des droits humains, semblent motivées par la nature de leur travail. Les ONG en Ouganda doivent de plus en plus souvent faire face à une atmosphère de persécution, en particulier depuis l'adoption de la loi sur les ONG en novembre 2015, qui a établi un Bureau national des ONG. Celui-ci peut autoriser ou refuser les permis d'enregistrement des ONG.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par le cambriolage et le meurtre perpétrés dans les bureaux de l'HRAPF. Front Line Defenders est également très inquiète car cela fait suite à une vague d'actes contre les employés et les bénévoles de l'HRAPF depuis le début du mois, ainsi que par la vague de cambriolages similaires d'ONG en Ouganda depuis 2013.
Front Line Defenders exhorte les autorités ougandaises à:
1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité des employés et des bénévoles de l'HRAPF.
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur le cambriolage dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Ouganda, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.