Antécédents de l'affaire: Haris Ibrahim
Le 14 avril 2016, le défenseur des droits humains M. Haris Ibrahim a été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Kuala Lumpur, pour avoir prononcé un discours séditieux en 2013.
Haris Ibrahim est avocat et membre du comité de pilotage du mouvement populaire Negara-ku, un mouvement lancé par une coalition de 68 organisations non-gouvernementales. Compte tenu de l'extrémisme politique grandissant en Malaisie, le mouvement vise à contrer la désinformation et à promouvoir une société inclusive, libre de toute discrimination.
Le 14 avril 2016, le défenseur des droits humains M. Haris Ibrahim a été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Kuala Lumpur, pour avoir prononcé un discours séditieux en 2013.
Le tribunal de Kuala Lumpur a reconnu Haris Ibrahim coupable d'avoir fait des déclarations séditieuses lors d'un rassemblement à Kuala Lumpur, dans la salle d’assemblée du Selangor Chinese en 2013. Selon la cour, les commentaires du défenseur des droits humains visaient à influencer les malaisiens pour évincer le gouvernement par des moyens illégaux. Haris Ibrahim a été inculpé en vertu de la section 4(1)(b) de la loi de 1948 sur la sédition et condamné à huit mois de prison.
Bien qu'il y ait eu l'option de le condamner à une amende plutôt qu'à la prison, le tribunal a refusé d'opter pour l'amende. Selon la défense, le tribunal n'a pas tenu compte de la mauvaise santé du défenseur, ni du fait que cela soit sa première infraction criminelle. En 2015, la loi sur la sédition a été modifiée pour privilégier l'emprisonnement par rapport à l'amende; cependant, les amendements sont entrés en vigueur après que Haris Ibrahim a été accusé le 29 mai 2013. Le défenseur des droits humains a ensuite été libéré sous caution pour un montant de 2300€, en attendant l'appel devant la Haute cour.
Le 13 mai 2013, Haris Ibrahim a prononcé un discours lors d'un rassemblement à Kuala Lumpur dans la salle d’assemblée du Selangor Chinese, faisant part de son mécontentement à propos de la façon dont le gouvernement a été formé. Dans son discours, le défenseur faisait référence aux élections de 2013, lorsque le parti politique Barisan Nasional a conservé le pouvoir fédéral bien qu'il ait perdu le vote populaire, en gardant la majorité des sièges au Parlement. Haris Ibrahim ne regrette pas d'avoir fait ce discours, déclarant qu'il avait simplement exprimé le mécontentement du public concernant l'issue de l'élection.
De nombreux défenseur-ses des droits humains en Malaisie considèrent la loi de 1948 sur la sédition, héritée du gouvernement colonial britannique,comme un affront aux droits humains, à la liberté d'expression, à la liberté d'opinion et aux droits des citoyens dans un État démocratique. Le gouvernement de Malaisie avait précédemment promis d'abroger la loi, mais au lieu de cela, en 2015, il a adopté des amendements qui réduisent la charge de la preuve pour l'accusation, autorisent le contrôle du contenu des médias en ligne et imposent des peines de prison obligatoires pour le crime de sédition.
Front Line Defenders est préoccupée par la condamnation d'Haris Ibrahim, qui semble liée à son travail légitime et pacifique au sein du mouvement populaire Negara-ku.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Malaisie à:
1. Infirmer immédiatement et sans condition l'inculpation de Haris Ibrahim, car il semble qu'il ait été inculpé uniquement à cause de son travail légitime et pacifique au sein du mouvement populaire Negara-ku;
2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Malaisie puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.
On 7 July 2011, fifteen prominent human rights defenders were placed under a restriction order barring them from entering, remaining in, or passing through Kuala Lumpur, in advance of planned demonstrations. Those named face being arrested on the spot if they are found in the capital.
The fifteen human rights defenders are:
Ms Datuk Ambiga Sreenevasan, Chairperson, Coalition for Clean and Fair Election (Bersih)
Ms Maria Chin Abdullah, President, Empower
Mr Yap Swee Seng, Executive Director, Asian Forum for Human Rights and Development (FORUM-ASIA)
Mr Ong Boon Keong, environmental activist and human rights defender
Ms Enalini A/P Elumalai, Programme Manager, Suara Rakyat Malaysia (Suaram),
Mr Zaid bin Kamuruddin, Steering Committee member of the Coalition for Clean and Fair Election (Bersih)
Mr Syed Shahir, Former President and member, Malaysian Trade Union Congress (MTUC)
Mr Wong Chin Huat, political scientist and member of Coalition for Free and Fair Election (Bersih)
Mr Syed Ibrahim, member, Malaysians for Free and Fair Elections (MANFREL)
Mr Haris Ibrahim, Steering Committee member of the Coalition for Clean and Fair Election (Bersih)
Ms Fadiah Nadwa, Coordinator, Lawyers for Liberty and Secretariat member, Suara Rakyat Malaysia (SUARAM)
Mr Kohila A/P Yanasekaran, Network of Oppressed Peoples (JERIT)
Mr Muhammad Hilman Idham, Malaysian Students Solidarity (SMM)
Mr Mohd Shukri Che Ab Razab, President, Malaysian Students Solidarity (SMM)
Mr Arutchelvan A/L Subramaniam, Director, Suara Rakyat Malaysia (Suaram)
On 7 July 2011, the Magistrate's Court released an order barring a total of 91 individuals, of which 15 are human rights defenders, from remaining in, or entering Kuala Lumpur. The other individuals are all members of political parties. The ban, according to Section 98 of the Criminal Procedure Code, can be effective for a maximum of seven days.
The restriction order states that the Magistrate may “direct any person to abstain from a certain act […] if the Magistrate considers that the direction is likely to prevent or tends to prevent obstruction, annoyance or injury to any persons lawfully employed , or danger to human life, health or safety, or a riot or any affray”. Most of the human rights defenders are affiliated with the Coalition for Clean and Fair Election (Bersih), which is a coalition of 62 independent and non-partisan civil society organisations who are planning to hold a “Walk for Democracy” demonstration on 9 July 2011, calling for the Government to hold free and fair elections and for all public institutions to act independently, uphold laws and protect human rights. The Malaysian government has deemed the demonstration to be illegal.
The spokesperson of the Malaysian police said that further to being prohibited from entering, as well as remaining in Kuala Lumpur, the aforementioned human rights defenders are also barred from passing through the city between the hours of 8am and 6pm, whether on foot or in private or public transportation. If they breach the order, they can be jailed for up to six months, fined up to RM2,000 (€ 468), or both, upon conviction.
The imposition of this order forms part of an ongoing campaign of intimidation and harassment against Malaysian human rights defenders leading up to the aforementioned demonstration. On 30 June 2011, seven human rights defenders working at the Bersih secretariat were briefly arrested after their office was raided by Malaysian police. Laptops, desktop computers and equipment related to the planned demonstration were confiscated.
Front Line believes that the intimidation and harassment of the aforementioned human rights defenders is directly related to their peaceful and legitimate human rights activities, and particularly their involvement in organising the upcoming demonstration on 9 July 2011.
Front Line believes that members of the Suara Rakyat Malaysia (Suaram) and Asian Forum for Human Rights and Development (FORUM-ASIA) may have been specifically targeted as a result of the publication of statements calling for the authorities to refrain from arresting and detaining persons associated with Bersih in the past few weeks.