Antécédents de l'affaire: Freddy Gamage
Le 4 juin 2016, des policiers du poste de police de Negombo ont arrêté deux hommes en lien avec l'attaque du journaliste défenseur des droits humains M. Freddy Gamage, qui s'est produite deux jours plus tôt dans le district de Gampaha.
Freddy Gamage est rédacteur du journal régional Meepuraa et président de l'Association des professionnels des journalistes web, qui participent entre-autre à la promotion des droits humains au Sri Lanka. Il est président du Comité d'action pour la liberté de la presse, une plateforme qui rassemble des organisations de journalistes du nord, de l'est et du sud du pays. Récemment, il enquêtait activement sur la corruption au sein du conseil municipal de Negombo. Il travaille plus particulièrement sur une affaire de corruption impliquant M. Dayan Lanza, l'adjoint au maire de Negombo, et ses proches.
Le 4 juin 2016, des policiers du poste de police de Negombo ont arrêté deux hommes en lien avec l'attaque du journaliste défenseur des droits humains M. Freddy Gamage, qui s'est produite le 2 juin 2016 dans le district de Gampaha.
Les deux hommes affirment qu'ils ne visaient pas à blesser le défenseur mais qu'ils voulaient le menacer. Le motif de leur attaque serait un article publié par Freddy Gamage il y a dix mois à propos des agresseurs qui selon le journaliste, n'existe pas. Les deux hommes resteront en détention préventive sur ordre de la cour de Negombo jusqu'au 14 juin 2016.
Le 2 juin 2016, Freddy Gamage a assisté à la réunion mensuelle du conseil municipal de Negombo. Après la réunion alors qu'il se dirigeait vers sa voiture, le journaliste a été agressé par deux personnes en moto, sans plaque d'immatriculation et qui portaient des casques intégraux. L'un des agresseurs tenait un bâton en bois et a frappé Freddy Gamage à la tête, le blessant gravement. Le journaliste a réussi à échapper à ses agresseurs en se cachant dans le bâtiment du conseil municipal.
Lorsque les hommes sont partis, Freddy Gamage s'est immédiatement rendu au poste de police de Negombo pour porter plainte puis à l'hôpital où il a été soigné. Deux semaines plus tôt, Freddy Gamage a été menacé par Dayan Lanza, qui a promis de punir le journaliste spécialiste des droits humains s'il continuait à écrire négativement à son sujet et au sujet de sa famille. Freddy Gamage a déjà accusé la famille Lanza d'être impliquée dans des actes de corruption et d'être liée à des trafiquants de drogue de Negombo. Le journaliste pense que la famille est à l'origine de son agression, qui selon lui n'aurait pas eu être perpétrée en pleine journée dans un lieu public sans une certaine forme de soutien d'une "autorité".
En outre, l'un des suspects serait membre du conseil municipal de Negombo et aurait des liens avec la famille Lanza. Les motos utilisées par les agresseurs appartiendraient au conseil municipal. Plusieurs haut représentants de l'État ont fait des déclarations à propos de l'agression de Freddy Gamage. La directrice générale du département de l'information, Mme Darshani Gunathilaka, avait promis que la suppression de la liberté de la presse qui a été menée sous le précédent régime ne se produirait pas sous l'actuel gouvernement. Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a assuré au journaliste qu'il avait demandé à l'Inspecteur général de la police d'ouvrir une enquête sur l'attaque et de traduire les coupables en justice. La police a aussi reçu l'ordre d'assurer la sécurité de Freddy Gamage.
Front Line Defenders condamne l'attaque de Freddy Gamage, qui semblent directement liée à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en tant que journaliste au Sri Lanka. Cependant, Front Line Defenders salue l'engagement pris publiquement par le gouvernement du Sri Lanka afin d'enquêter immédiatement sur l'agression de Freddy Gamage.
Front Line Defenders exhorte les autorités sri lankaises à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression de Freddy Gamage, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité du journaliste;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Sri Lanka, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles;