Antécédents: Clodieldo de Souza
Le 14 juin 2016, le leader Guarani-Kaiowá et défenseur des droits humains Clodieldo de Souza a été abattu pendant un raid mené par les forces paramilitaires dans la colonie autochtone Tey Jussu, dans la région de Caarapó (Mato Grosso do Sul, MS). Les agresseurs auraient agi sur ordre de propriétaires terriens locaux qui considèrent les communautés autochtones comme des obstacles à leurs grands projets agricoles à MS, en dépit du droit constitutionnel de ces communautés à la démarcation de leurs terres. Outre le meurtre de Clodieldo Souza, 10 autres Guarani-Kaiowá ont été blessés par balle pendant l'attaque de leurs maisons.
Clodieldo de Souza était un leader Guarani-Kaiowá et défenseur des droits humains dans la colonie autochtone de Tey Jussu, dans la région de Caarapó (Mato Grosso do Sul - MS).
Le 14 juin 2016, le leader Guarani-Kaiowá et défenseur des droits humains Clodieldo de Souza a été abattu pendant un raid mené par les forces paramilitaires dans la colonie autochtone Tey Jussu, dans la région de Caarapó (Mato Grosso do Sul, MS). Les agresseurs auraient agi sur ordre de propriétaires terriens locaux qui considèrent les communautés autochtones comme des obstacles à leurs grands projets agricoles à MS, en dépit du droit constitutionnel de ces communautés à la démarcation de leurs terres. Outre le meurtre de Clodieldo Souza, 10 autres Guarani-Kaiowá ont été blessés par balle pendant l'attaque de leurs maisons.
Rien que pour l'année 2016, 27 défenseur-ses des droits humains ont été assassinés au Brésil. En outre, depuis août 2015, plus de 20 attaques de groupes paramilitaires contre des villages Guarani-Kaiowá ont été enregistrées dans l'État de Mato Grosso do Sul par le Conseil des missionnaires indigènes (Conselho Indigenista Missionário, CIMI).
Selon un rapport publié par le CIMI, Mato Grosso do Sul est l'État le plus violent contre les populations autochtones. En 2014, 29% des meurtres de personnes indigènes ont été perpétrés à MS, et le peuple Guarani-Kaiowá est particulièrement affecté. Selon le Service international pour les droits humains et Terra de Direitos, une grande partie des terres qui provoquent le conflit est consacrée à des projets agro-industriels de soja et de maïs qui cherchent à s'étendre sur les territoires indigène. Cependant, si les terres ancestrales revendiquées par les populations autochtones de MS leur ont été légalement attribuées, elles représentent à peine 2% de la surface de l'État, qui compte la seconde plus grande population autochtone du pays.
Bien que le cas de Mato Grosso do Sul soit particulièrement désastreux, il existe une tendance claire d'exactions et de violences contre les défenseur-ses des droits humains indigènes au Brésil. Selon des données du Secrétariat brésilien aux droits humains, 197 personnes sont actuellement enregistrées dans le programme national de protection des défenseur-ses des droits humains. Sur ce nombre, 37% ont un lien avec la défense du droit à la terre, 20% appartiennent à un peuple indigène et 13% défendent l'environnement.
En outre, le Brésil continue à mettre en avant des méga-projets de développement sans respecter les normes relatives aux droits humains, telles que la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones ou la Convention 169 de l'OIT sur les peuples autochtones ou tribaux, qu'il a reconnues et ratifiées. Dans le même temps, "l'État brésilien a abandonné ou diminué les politiques et les programmes de démocratisation qui servaient à garantir les territoires des peuples traditionnels, gérer les ressources naturelles et promouvoir les politiques sociales".
Front Line Defenders suit étroitement les affaires d'autres leaders autochtones menacés au Brésil, comme Dr. Tonico Benites, Cacique Babau (également appelé Rosivaldo Ferreira da Silva) et M. Paulino Terena. Ces défenseurs subissent des menaces, des tentatives d'assassinat, l'acharnement judiciaire, des arrestations et des détentions arbitraires à cause de leur travail visant à protéger les droits de leurs communautés.
Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat de Clodieldo de Souza perpétré le 14 juin 2016, ainsi que la répression systématique, le harcèlement et le meurtre de défenseur-ses des droits humains autochtones. Front Line Defenders appelle le gouvernement du Brésil à traduire en justice les coupables du meurtre de Clodieldo de Souza ainsi que ceux de chaque défenseur autochtone, et à garantir que tous ceux qui luttent puissent continuer sans craindre ni restrictions ni représailles.