Antécédents de l'affaire: Aziza Abdirasulova
Le 19 mai 2016, les défenseuses des droits humains Mme Tolekan Ismailova et Mme Aziza Abdirasulova ont intenté une action en justice contre le président du Kirghizstan M. Almazbek Atambayev, l'accusant d'avoir insulté leur honneur et leur dignité. Lors d'une cérémonie de remise de prix organisée quelques jours plus tôt, le président a mentionné une liste de personnes qui incluait les deux défenseuses, qui œuvreraient avec force pour renverser le gouvernement du pays avec le soutien de services secrets étrangers. En outre, il a accusé Tolekan Ismailova et Aziza Abdirasulova d'avoir organisé leurs activités au Kirghizstan dans l'unique but de continuer à recevoir des financements étrangers. Après son discours, les défenseuses ont fait une déclaration officielle demandant au président de présenter ses excuses, ce qu'il n'a pas encore fait.
Aziza Abdirasulova est directrice de la fondation publique 'Kylym Shamy', qui surveille les centres de détention et apporte une aide juridique aux victimes de torture.
Le 19 mai 2016, les défenseuses des droits humains Mme Tolekan Ismailova et Mme Aziza Abdirasulova ont intenté une action en justice devant le tribunal régional de Pervomaysk à Bichkek, contre le président du Kirghizstan M. Almazbek Atambayev, l'accusant d'avoir insulté leur honneur et leur dignité.
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Tolekan Ismailova et Aziza Abdirasulova sont deux éminentes défenseuses des droits kirghizes. Tolekan Ismailova est directrice du mouvement pour les droits humains: Bir Duino Kirghizstan, qui donne des conseils juridiques et plaide en faveur des droits des femmes, du droit du travail et du droit à la terre, surveille les élections et la transparence budgétaire du gouvernement et œuvre pour la promotion de la liberté d'association. Le mouvement participe notamment à l'organisation du Festival international du film documentaire sur les droits humains. Aziza Abdirasulova est directrice de la fondation publique 'Kylym Shamy', qui surveille les centres de détention et apporte une aide juridique aux victimes de torture.
Le 19 mai 2016, les défenseuses des droits humains Tolekan Ismailova et Aziza Abdirasulova ont intenté une action en justice devant le tribunal régional de Pervomaysk à Bichkek contre le président du Kirghizstan. Elles ont demandé à la court 52000€ de dommages et intérêts pour les commentaires insultants du président contre leur honneur et leur dignité, lors d'un discours qu'il a prononcé le 14 mai 2016. Les défenseuses ont également porté plainte auprès de Michel Forst, Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits humains.
Lors d'une cérémonie de remise de prix organisée le 14 mai, le président a mentionné une liste de personnes qui incluait les deux défenseuses, qui œuvreraient avec force pour renverser le gouvernement du pays avec le soutien de services secrets étrangers. En outre, il a accusé Tolekan Ismailova et Aziza Abdirasulova d'avoir organisé leurs activités au Kirghizstan dans l'unique but de continuer à recevoir des financements étrangers. Après son discours, les défenseuses ont fait une déclaration officielle demandant au président de présenter ses excuses, ce qu'il n'a pas encore fait.
Front Line Defenders condamne les insultes publiques proférées contre les défenseuses des droits humains Tolekan Ismailova et Aziza Abdiralusova par le président du Kirghizstan et directement liées à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains dans le pays. Front Line Defenders est préoccupée par les commentaires du président de la république, qui selon les défenseuses pourraient être interprétés par certains comme un appel à agir contre elle, et qui pourraient susciter des doutes sur le travail légitime de Tolekan Ismailova et Aziza Abdirasulova au sein de l'opinion publique.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à:
1. S'excuser officiellement et garantir que les défenseuses reçoivent un dédommagement approprié pour les insultes contre leur honneur et leur dignité dont elles ont été la cible;
2. Prendre des mesures pour garantir que les membres du gouvernement ou les autres personnalités publiques s'abstiennent de faire des déclarations ou de stigmatiser le travail des défenseur-ses des droits humains.
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Kirghizstan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.