Antécédents de l'affaire: Abdullah Habib

Le 4 mai 2016, cela fait vingt jours que l'éminent défenseur des droits humains omanais M. Abdullah Habib est détenu au secret. Le 15 avril 2016, Abdullah Habib a été arrêté après avoir été convoqué à un interrogatoire au poste de commandement général de la police omanaise à Mascate. Depuis, il a été transféré dans les bureaux des renseignements à Mascate, et détenu au secret sans accès à son avocat ni à sa famille.

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Abdullah Habib est défenseur des droits humains, poète, écrivain et critique de film. Il plaide pour le respect des droits humains à Oman par le biais de courts métrages et de publications, y compris sur les réseaux sociaux. En 2011 il a participé à des manifestations en faveur de la démocratie sur la Place du peuple, devant le parlement omanais à Mascate, appelant à une meilleure protection des droits humains via une réforme du gouvernement, notamment en ce qui concerne les conditions et la qualité de vie à Oman.

Le 15 avril 2016, l'Omani Internal Security Service -ISS (service omanais pour la sécurité intérieure) a convoqué le défenseur des droits humains Abdullah Habib à un interrogatoire devant la division spéciale du commandement de la police générale à Mascate. À son arrivée il a immédiatement été arrêté et placé en détention au secret dans les bureaux des services de renseignements à Mascate. À ce jour, aucune raison n'a été donnée pour justifier l'arrestation d'Abdullah Habib et il est toujours détenu au secret sans contact avec sa famille ou son avocat. Avant son arrestation, le défenseur était en mauvaise santé et l'on craint que son état se détériore rapidement.

Plusieurs jours avant son arrestation, sur les réseaux sociaux Abdullah Habib avait publiquement exprimé son soutien à Hafiz Mohammad Shaker, un garçon omanais dont le père est allemand, qui risque d'être expulsé en raison d'une loi discriminatoire qui ne permet pas aux enfants d'acquérir la nationalité omanaise par leur mère, mais uniquement par leur père. Dans une publication distincte, Abdullah Habib a appelé le dirigeant omanais, le Sultan Qaboos ben Said al-Busaidi, à révéler où les rebelles exécutés durant la rébellion Dhofar dans les années 60 et 70, qui avait conduit les forces armées à tuer plus de 10 000 civils et combattants rebelles, étaient enterrés; "le gouvernement omanais a une obligation simple et morale, qui est de révéler les lieux où sont enterrés les martyrs qui ont été exécutés" a-t-il écrit.

Front Line Defenders pense que l'arrestation et la détention d'Abdullah Habib ont un lien direct avec ses activité en faveur des droits humains et l'exercice légitime de son droit à la liberté d'expression. Front Line Defenders est préoccupée pour son intégrité physique et psychologique pendant sa détention. 

Front Line Defenders exhorte les autorités d'Oman à:

1. Libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Abdullah Habib, car il semble qu'il soit détenu uniquement à cause de ses activités en faveur des droits humains;

2. Donner immédiatement à Abdullah Habib un accès sans entrave à sa famille et à son avocat;

3. Garantir l'intégrité physique et psychologique d'Abdullah Habib en toutes circonstances, et garantir que son traitement en prison corresponde à toutes les conditions établies dans les " Principes fondamentaux relatifs à la Protection de Toute Personne contre Toute Forme de détention ou Emprisonnement " adoptés par l'Assemblée Générale dans sa résolution 173 du 9 décembre 1988 ;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains à Oman puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.