Case History: Lilia Peña Silva
Human rights defenders and members of the rights organisations Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado and its partner organisations in the Departments of Atlántico, Sucre and Magdalena Medio received a number of death threats in 2015 in the form of pamphlets, phone calls and comments to members of their community.
Lilia Peña Silva is the founder and president of the Regional Association of Victims of State Crimes in Magdalena Medio (Asociación Regional de Víctimas de Crímenes de Estado del Magdalena Medio, ASORVIMM). As a result of her peaceful work in defence of human rights her husband and brother were tortured, disappeared, and assassinated.
Les défenseur-ses des droits humains et membres du Movimiento de Victimas de Crimenes de Estado – MOVICE (mouvement des victimes de crimes d'État) et de ses organisations partenaires dans les départements d'Atlántico, Sucre et Magdalena Medio, ont été menacés de mort tout au long du mois de janvier. Ces menaces prennent la forme de tracts, appels téléphoniques et commentaires à des membres de leur communauté.
Le MOVICE est une organisation de défense des droits humains qui surveille les violations des droits perpétrées par l'État dans le cadre du conflit armé et appelle à ce que les agents de l'État et les paramilitaires soient traduits en justice. L'Asociación Regional de Víctimas de Crímenes de Estado en el Magdalena Medio – ASORVIMM (association régionale des victimes de crimes d'État dans le Magdalena Medio) est une organisation partenaire du MOVICE. Le Comité de Solidaridad con los Presos Políticos – CSPP (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques) promeut les droits des prisonniers politiques et milite pour de meilleures conditions de détention.
Le 21 janvier 2015, un troisième tract de menaces a été remis aux défenseur-ses des droits humains et organisations dans les départements d'Atlántico et Magdalena Medio. Le tract, signé du groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas De Colombia AGC (groupe d'auto défense Gaitan de Colombie), citait une longue liste de personnes, dont messieurs José Humberto Torres et Franklin Castañeda - tous deux membres du CSPP - et Mme Martha Díaz, membre du MOVICE - Atlántico. Le tract indique que le groupe paramilitaire est en guerre avec les personnes citées et que les défenseur-ses des droits humains prétendent injustement représenter les victimes du conflit armé dans le cadre des pourparlers de paix qui ont lieu à La Havane. José Humberto Torres et Martha Díaz ont participé à la Plateforme de Dublin de Front Line Defenders en 2007 et 2013 respectivement, et tout comme Franklin Castañeda, sont menacés de mort depuis de nombreuses années.
Peu avant, le 12 janvier 2015, Mme Carmen Mendoza, membre du MOVICE à Sucre, a été informée que deux hommes en moto sans plaque d'immatriculation s'étaient renseignés à son sujet et avaient proféré des menaces, affirmant que la défenseuse devait quitter la région. Les hommes ont continué à arpenter la communauté tout au long de la journée. L'unité d'investigation criminelle aurait été contactée, mais n'aurait pas ouvert d'enquête sur ces menaces.
La veille, un tract signé par le groupe paramilitaire Águilas Negras a été déposé aux domiciles et bureaux de plusieurs DDH dans le département d'Atlántico et dans la région caribéenne. Ce tract déclarait que les membres de MOVICE à Sucre et à Atlántico, dont M. Rosario Montoya, M. José Humberto Torres, Mme Martha Díaz et Mme Ingrid Vergara Chávez, entre autres, étaient des cibles militaires. Le même jour vers 17h30, Mme Lilia Peña Silva, présidente de l'ASORVIMM a reçu un appel l'attaquant à propos de son travail.
Le 18 décembre 2014, un tract a été distribué dans la région caribéenne. Il contenait des menaces contre plusieurs membres du MOVICE et du CSPP, notamment contre M. Rosario Montoya, M. José Humberto Torres et Mme Martha Díaz.
Ces menaces ont lieu dans un contexte où les membres de MOVICE sont pris pour cible depuis longtemps à travers toute la Colombie. Selon certaines sources, les mesures de protection allouées par l'Unidad Nacional de Protección (Unité nationale de protection) à certains DDH susmentionnés ne sont pas mises en œuvre. Pour plus d'informations sur les menaces auxquelles les membres du MOVICE et ses partenaires sont confrontés, lire les précédents appels urgents lancés par Front Line Defenders
Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'intégrité physique et psychologique des défenseur-ses des droits humains susmentionnés. De plus, étant donné le fait que la Colombie continue d'enregistrer certains des plus hauts taux d'agressions contre les DDH - 47 assassinats en 2014 - Front Line Defenders rappelle que le gouvernement est responsable de la mise en œuvre immédiate de mesures de protection des personnes menacées, sans tenir compte des questions de budget au sein de l'unité nationale de protection.
Le 9 janvier 2014 à Barrancabermeja, le défenseur des droits humains M. Iván Madero Vergel a reçu des menaces de mort par téléphone et a été averti que les faits et gestes de sa famille sont connus.
Le même jour, Mme Lilia Peña Silva, d'autres membres de l'Asociación Regional de Víctimas de Crímenes de Estado del Magdalena Medio – ASORVIMM (Association régionale des victimes des crimes de l'État de Magdalena Medio) ainsi que le défenseurs des droits humains M. Melkin Castrillón, ont aussi été menacés de mort.
Iván Madero Vergel est président de la Corporación Regional por la Defensa de los Derechos Humanos – CREDHOS (Corporation régionale pour la défense des droits humains). Lilia Peňa Silva est membre d'ASORVIMM, et Melkin Castrillón est membre de l'Asociación Campesina del Valle del Río Cimitarra – ACVC (association paysanne de la vallée du Rio Cimitarra). Les organisations opèrent dans la ville de Barrancabermeja, prospère grâce au pétrole, et dans la région environnante de Mgadalena Medio; elles répondent aux besoins des victimes du conflit armé en Colombie. Elles dénoncent les violations des droits humains et du droit humanitaire international perpétrées par les groupes paramilitaires et les forces gouvernementales, et plus particulièrement les cas d'exécutions extrajudiciaires ainsi que les exactions et actes d'intimidations contre la communauté campesina (paysanne) à Valle del Río Cimitarra.
Le 9 janvier 2014, la secrétaire de CREDHOS a reçu un appel téléphonique de menaces destinées à Iván Madero Vergel, l'informant qu'il avait 48 heures pour partir et que les faits et gestes de sa famille sont connus. Une enveloppe de papier kraft contenant un tract et une balle a été retrouvée dans les bureaux d'ASORVIMM. Le tract disait «Mort aux guérilléros déguisés en victimes Asorvin Melqun Lilia(sic)». Ce genre de menace est fréquent en Colombie; les défenseur-ses des droits humains, leaders campesinos, syndicalistes et membres d'organisations de la société civile sont souvent stigmatisés comme des membres appartenant à des groupes armés d'insurrection.
Ces incidents sont les derniers d'une série d'évènements. Front Line Defenders avait lancé un appel urgent le 27 novembre 2013 au sujet du cambriolage des bureaux de CREDHOS, et de l'intimidation de ses membres devant les bureaux. En outre, en février et mars 2013, Melkin Castrillón et Lilia Peña Silva ont été menacés de mort par SMS et notamment qu'une grenade serait jetée à l'intérieur de leurs maisons.
Front Line Defenders est préoccupée par les menaces de mort et la stigmatisation des défenseur-ses des droits humains susmentionné-es qui ne sont pas des incidents isolés. Cela fait partie d'une campagne de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains en Colombie, à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains, et en particulier leur travail pour dénoncer l'accentuation des activités paramilitaires et les actions des forces de sécurité de l'État dans la région de Magdalena Medio.