La détention administrative de Bassem Tamimi prolongée de six mois sans inculpation ni jugement
Le 25 avril 2024, les autorités israéliennes ont émis un nouvel ordre de détention administrative de six mois à l’encontre du défenseur des droits humains Bassem Tamimi. Une audience de contrôle judiciaire visant à confirmer le nouvel ordre est prévue pour le 7 mai 2024.
Bassem Tamimi est défenseur palestinien des droits humains et leader du Nabi Saleh Popular Struggle Coordination Committee en Cisjordanie occupée, un collectif populaire non-violent qui proteste contre l’occupation continue du territoire palestinien par Israël et contre les colonies israéliennes illégales en Cisjordanie. Il a fait l’objet de harcèlement, d’intimidation et de détention arbitraire de la part des autorités israéliennes à de multiples reprises, et il a enduré plus de trois ans de détention administrative sans inculpation ni procès.
Le 25 avril 2024, les autorités israéliennes ont émis un nouvel ordre de détention administrative de six mois à l’encontre du défenseur des droits humains Bassem Tamimi. Une audience de contrôle judiciaire visant à confirmer le nouvel ordre est prévue pour le 7 mai 2024.
Bassem Tamimi est défenseur palestinien des droits humains et leader du Nabi Saleh Popular Struggle Coordination Committee en Cisjordanie occupée, un collectif populaire non-violent qui proteste contre l’occupation continue du territoire palestinien par Israël et contre les colonies israéliennes illégales en Cisjordanie. Il a fait l’objet de harcèlement, d’intimidation et de détention arbitraire de la part des autorités israéliennes à de multiples reprises, et il a enduré plus de trois ans de détention administrative sans accusation ni procès.
Le 25 avril 2024, trois jours seulement avant l’expiration de l’ordre initial de détention administrative de six mois, un autre ordre de détention administrative de six mois a été émis à l’encontre de Bassem Tamimi, prolongeant sa détention jusqu’au 27 octobre 2024. L’ordre initial, émis par le commandant militaire israélien de Cisjordanie le 6 novembre 2023, a été donné sans accusation ni procès, et ordonnait sa détention jusqu’au 28 avril 2024, soit six mois à compter de la date de son arrestation. Un examen judiciaire de l’ordre initial a eu lieu à huis clos le 15 novembre 2023 et a confirmé la détention. Bassem Tamimi est actuellement détenu à la prison de Ramon.
Bassem Tamimi a été arrêté sur le pont Allenby, également appelé pont du roi Hussein, le 29 octobre 2023. Il n’a été interrogé que quatre jours plus tard, le 2 novembre 2023, au centre d’interrogatoire d’Ofer. Selon son avocat, la transcription de l’interrogatoire indique qu’il n’a duré que 12 minutes. La seule question posée concernait son implication présumée avec un activiste palestinien pour mener à bien une « activité liée à la sécurité ». Ce bref interrogatoire a été le seul auquel Bassem Tamimi a été soumis depuis son arrestation.
L’Agence israélienne de sécurité, connue sous le nom de Shin Bet/Shabak, a cité ce soupçon pour justifier l’ordre initial de détention administrative, alors que l’activiste palestinien lié à ce soupçon a été libéré sans charge 25 jours après son arrestation, le 21 novembre 2023.
Bassem Tamimi a été arrêté et détenu plus d’une douzaine de fois et il a été torturé au cours de ces détentions. Depuis qu’il est détenu, le défenseur n’a pu voir son avocat qu’une seule fois il y a quelques mois, et il n’est pas autorisé à contacter sa famille, ce qui fait qu’ils n’ont aucune information sur son état de santé ou sur d’éventuels mauvais traitements.
Bassem Tamimi, comme d’autres défenseur⸱ses des droits humains palestiniens et israéliens, fait part de ses graves préoccupations concernant l’escalade de la violence perpétrée par l’armée israélienne et les colons israéliens en Cisjordanie, en particulier depuis le 7 octobre 2023. Cette recrudescence des attaques violentes a atteint des niveaux sans précédent, ce qui conduit à mener un plaidoyer pacifique contre l’agression. Malgré leurs efforts, les défenseur⸱ses des droits humains sont victimes d’arrestations, d’intimidations et de harcèlements. Alors que les autorités israéliennes continuent de réprimer les défenseurs des droits humains, ceux-ci signalent depuis longtemps à Front Line Defenders l’incapacité flagrante des autorités à tenir les colons violents et le personnel militaire israélien responsables de leurs actes, leur accordant de fait l’impunité.
Front Line Defenders considère que la détention du défenseur des droits humains fait partie d’un schéma alarmant qui mène à l’emprisonnement de milliers de Palestiniens, y compris des défenseur⸱ses des droits humains, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et en Israël depuis le 7 octobre 2023. Au cours de cette période, les défenseur⸱ses des droits humains, les journalistes et les activistes sont de plus en plus souvent confrontés à des conditions difficiles et font état de mauvais traitements dans les prisons israéliennes, tandis que certains sont détenus au secret depuis des mois.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la détention de Bassem Tamimi et par la tendance générale des autorités israéliennes à placer les défenseur⸱ses des droits humains palestiniens en détention administrative. Elle est également vivement préoccupée par le fait que les défenseur⸱ses des droits humains ne bénéficient pas des garanties de procès équitable conformément aux normes internationales, et considère que le maintien en détention de Bassem Tamimi est une forme d’intimidation à son encontre liée à son travail légitime et pacifique de défense des droits humains.
Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à :
- Libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Bassem Tamimi et tous les autres défenseur⸱ses palestiniens détenus ;
- Veiller à ce que le bien-être physique et psychologique de Bassem Tamimi soit protégé et garanti pendant son incarcération, conformément aux normes internationales ;
- Garantir à Bassem Tamimi l’accès à sa famille et à une représentation légale ;
- Cesser de prendre pour cible tous les défenseur⸱ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël, en garantissant qu’ils puissent mener leur action légitime et pacifique en faveur des droits humains sans craindre de représailles ou d’acharnement judiciaire.