Menaces contre Badie Dweik
Le 24 février 2017, des soldats israéliens sont arrivés chez Badie Dweik vers 01h du matin et l'ont menacé lui et ses collègues de les arrêter s'ils participaient à une manifestation pacifique qui devait se dérouler le jour-même dans le cadre de la campagne "démanteler le ghetto, chasser les colons hors d'Hébron" (Dismantle the Ghetto, Take Settlers Out of Hebron). Les soldats israéliens ont été filmés en train d'entrer dans le domicile du défenseur et ont demandé de façon agressive à ce que la caméra soit éteinte.
Badie Dweik est un défenseur des droits humains qui organise des campagnes pour la protection des défenseur-ses des droits humains à Hébron et qui appelle à la fin de l'occupation israélienne. Badie Dweik est l'un des membres fondateurs de Youth Against Settlements (la jeunesse contre les colonies), un groupe actif composé d'habitants d'Hébron qui organise des actions pacifiques appelant à l'autodétermination et à la fin de l'occupation israélienne. Il collabore avec l'équipe d'observateurs des droits humains à Hebron, rassemblée par le programme œcuménique d'accompagnement en Palestine et en Israël. Son travail consiste notamment à documenter et fournir des informations sur les exactions perpétrées contre les Palestiniens. Il propose aussi des formations sur la protection pour les défenseur-ses des droits humains, en particulier dans le gouvernorat d'Hébron.
Dans la matinée du 24 février 2017,les forces d'occupation israéliennes ont enfoncé la porte du domicile de Badie Dweik et en entrant, ils ont demandé à tous les occupants de la maison, y compris les enfants, de descendre au rez-de-chaussée. ground floor. Badie Dweik a commencé à filmer immédiatement mais, comme le montre son film, il a été poussé dans un coin de la pièce et les soldats lui ont demandé d'éteindre sa caméra. Les soldats ont encerclé Badie Dweik dans un coin et ont empêché les membres de sa famille de sortir de leurs chambres et d'être témoin de la scène. Les soldats ont alors mis en garde Badie Dweik que lui et les autres militants seraient arrêtés s'ils participaient à une manifestation pacifique qui devait avoir lieu le jour-même. Une manifestation pacifique était prévue dans le cadre de la campagne annuelle "Démanteler le ghetto, chassez les colons hors d'Hébron". La campagne réclame le droit à la vie et à la liberté de circulation à Hébron et voulait commémorer le 23e anniversaire du massacre de la Mosqué Ibrahimi ainsi que la fermeture de la rue Shuhada. Badie Dweik a dit aux soldats qu'ils n'avaient pas de base légale pour cette intrusion dans le domicile ni pour rejeter son droit de participer à une manifestation pacifique.
Le défenseur des droits humains est régulièrement harcelé et menacé par les forces israéliennes, dans le but de l'empêcher de mener à bien son travail en faveur des droits humains. Deux incidents ont été documentés en 2016, montrant des soldats en train de harceler Badie Dweik. Lors d'un incident, le défenseur n'a pas été autorisé à marcher dans la ville d'Hébron, comme on peut le voir ici. Lors de l'autre incident, un soldat a menacé Badie Dweik et sa famille chez eux, en les braquant avec une arme. Une vidéo de l'incident est visible ici.
Front Line Defenders condamne le harcèlement du défenseur des droits humains Badie Dweik par les soldats israéliens, et est préoccupée par les tentatives incessantes d'entrave à son travail légitime et pacifique de défenseur dans les Territoires palestiniens occupés.
Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à :
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les actes d'intimidation et les menaces proférées contre Badie Dweik, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. 2. Mettre fin à toute forme de harcèlement contre les défenseur-ses des droits humains dans les territoires palestiniens occupés et en particulier à Hébron;
3. Garantir la sécurité de Badie Dweik et de tous les autres défenseur-ses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés ;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, les défenseurs et défenseuses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.