Tentative d'assassinat contre Berta Zúniga Cáceres et d'autres membres de COPINH
Le 30 juin 2017, les défenseuses des droits humains Bertha Zúniga Cáceres, Sotero Chavarría et Asunción Martínez ont été agressées deux fois par des inconnus alors qu'elles se rendaient à la communauté de Cancire, à Santiago Puringla, dans le département de La Paz au Honduras.
Asunción Martínez est défenseuse des droits humains et membre de la coordination de COPINH. Les membres de l'organisation militent pour le respect de leur droit à un consentement libre, préalable et éclairé, dans le cadre de méga-projets qui menacent les droits du peuple Lenca et qui les forcent à quitter leurs terres ancestrales. Les membres de COPINH sont constamment la cible de représailles à cause de leur travail, et plusieurs d'entre eux ont été tués.
Le 30 juin 2017, les défenseuses des droits humains Bertha Zúniga Cáceres, Sotero Chavarría et Asunción Martínez ont été agressées deux fois par des inconnus alors qu'elles se rendaient à la communauté de Cancire, à Santiago Puringla, dans le département de La Paz au Honduras.
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Berta Zúniga Cáceres est coordinatrice générale du Consejo Cívico de Organizaciones Indígenas Populares - COPINH (conseil civique des organisations indigènes populaires); elle est la fille de Berta Cáceres Flores, assassinée en 2016 à cause de son travail pour la défense du peuple Lenca. Sotero Chavarría et Asunción Martínez sont également défenseuses des droits humains et membres de la coordination de COPINH. Les membres de l'organisation militent pour le respect de leur droit à un consentement libre, préalable et éclairé, dans le cadre de méga-projets qui menacent les droits du peuple Lenca et qui les forcent à quitter leurs terres ancestrales. Les membres de COPINH sont constamment la cible de représailles à cause de leur travail, et plusieurs d'entre eux ont été tués.
Le 30 juin 2017 vers 14h30, alors qu'elles revenaient de la communauté de Cancire, les défenseuses des droits humains Bertha Zúniga Cáceres, Sotero Chavarría et Asunción Martínez ont été agressées deux fois par des inconnus. Lors du 1er incident, une Toyota Tacoma noire a été utilisée pour bloquer la route entre Cancire et San Antonio. Lorsque le véhicule des membres de COPINH s'est approché du barrage, trois hommes munis de machettes ont tenté de les attaquer mais les défenseuses ont réussi à prendre la fuite. Un quatrième agresseur à l'intérieur du véhicule a jeté une pierre par la fenêtre du conducteur, avant de poursuivre les membres de COPINH. L'agresseur, qui n'a pas été identifié, a tenté plusieurs fois de percuter leur véhicule afin qu'elles fassent une sortie de route dans le ravin. Cela a duré plusieurs minutes, jusqu'à ce que les membres de COPINH parviennent à faire un détour et à prendre la fuite.
Les défenseuses de COPINH pensent que ces agressions sont liées à un conflit relatif à l'accès à une source d'eau qui approvisionne les communautés de San Antonio Cancire, Higuito et Cedrito. Selon les défenseuses, certains membres des communautés de Lomas de San Antonio et de las Delicias favorables au projet de restriction de l'accès à la source pourraient être responsables des attaques. La source qui approvisionne les communautés de Lomas de San Antonio et Las Delicias a été épuisée par le barrage hydroélectrique de Zazagua.
Front Line Defenders a déjà signalé plusieurs violations perpétrées contre des membres de COPINH au Honduras, notamment des campagnes de diffamation, des actes de harcèlement, des menaces et des tentatives d'assassinat. Plusieurs défenseur-ses des droits humains, dont Berta Caceres, Tomas García, Nelson García et Lesbia Urquia, ont été assassinés. Les risques sont de plus en plus élevés depuis l'assassinat de leur leader Berta Cáceres Flores le 3 mars 2016. Berta Cáceres Flores était une militante internationalement reconnue. Elle a enduré des années d'acharnement, de menaces et d'intimidation à cause de son travail en faveur des droits des populations affectées par le projet hydroélectrique d'Agua Zarca, qui menace le bassin de la rivière Gualcarque, sacrée pour le peuple Lenca.
Le Honduras est considéré comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseur-ses des droits humains et est connu pour ne pas protéger ceux et celles qui luttent pour ces droits, comme l'ont souligné les Rapporteurs spéciaux de l'ONU et de la Commission interaméricaine des droits humains l'an dernier. Front Line Defenders a signalé qu'au moins 33 défenseur-ses des droits humains ont été tués en 2016.
Front Line Defenders condamne l'agression perpétrée contre les défenseuses des droits humains membres de COPINH Bertha Zúniga Cáceres, Sotero Chavarría, et Asunción Martínez, car il semble que cela soit lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains et de l'environnement au Honduras.
Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête minutieuse et impartiale sur l'agression de Bertha Zúniga Cáceres, Sotero Chavarría et Asunción Martínez, dans le but de publier les conclusions et de traduire les coupables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses, pour garantir leur intégrité physique et psychologique et leur sécurité;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.