Tentative d'incendie criminel
Le 9 octobre 2018, des agresseurs inconnus ont tenté d'incendier le domicile d'Elena Semenova avec des cocktails Molotov. Ce n'est pas la première fois que la défenseuse est prise pour cible car elle est également victime d'acharnement judiciaire.
Elena Semenova est défenseuse des droits humains et présidente de Public Monitoring Commission -PMC (commission de surveillance publique), dans la région de Pavlodar au Kazakhstan, ainsi que directrice de l'association Leave the People their Housing (Laissez les logements à la population). Elle est aussi membre et l'une des initiatrices du mouvement Relatives Against Torture (les proches contre la torture). Pavlodar PMC participe activement à la surveillance des conditions de détention et a aidé à documenter des cas de torture et de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et à attirer l'attention des autorités sur ceux-ci. Relatives Against Torture met à disposition une plateforme pour la dénoncer les mauvais traitements et les actes de torture en prison. Leave the People their Housing est une organisation qui milite, traite les litiges et plaide pour le droit au logement et à la propriété des personnes qui ont perdu leurs maisons et terres à cause d'expulsions forcées.
Le 9 octobre 2018, des agresseurs inconnus ont tenté d'incendier le domicile d'Elena Semenova avec des cocktails Molotov. Ce n'est pas la première fois que la défenseuse est prise pour cible car elle est également victime d'acharnement judiciaire.
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Le 9 octobre vers 15h, Elena Semenova a reçu un appel de son mari qui a trouvé les fenêtres dégradées et deux cocktails Molotov près du domicile familial. L'une des bouteilles ne s'est pas cassé, cependant la seconde a pris feu à l'extérieur en se brisant contre les barreaux de la fenêtre, qui l'ont bloquée. Par chance, la maison était vide lors de l'incident.
Le 8 octobre 2018, Elena Semenova n'a pas été autorisée à quitter l'aéroport d'Almaty, d'où elle devait prendre un vol pour Strasbourg afin de rencontrer le président et les membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Les autorités kazakhs démentent toute interdiction de voyager de voyager officielle contre Elena Semenova.
Le 20 juillet 2018, Elena Semenova a été arrêtée chez elle à Pavlodar par trois policiers pour "diffusion de fausses informations", en vertu de l'article 274 du Code pénal du Kazakhstan, en lien avec des déclarations qu'elle avait faites précédemment devant les membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Lors de l'enquête, la police a confisqué son ordinateur auquel le système de sécurité de sa maison était connecté. Lorsqu'elle s'est plaint des risques que cela lui faisait courir, les autorités locales ont répondu qu'aucune menace ne pèse contre sa sécurité.
Elena Semenova a déjà été prise pour cible en 2016 par les autorités du Kazakhstan ; elle avait été emprisonnée et condamnée pour avoir fait un piquet de grève devant le tribunal d'Atyrau, où l'audience du procès des défenseurs des droits humains Talgat Ayan et Max Bokaev était sur le point de commencer.
Front Line Defenders est préoccupée par l'attaque contre le domicile d'Elena Semenova, car il semble qu'elle ait été perpétrée en raison de son travail en faveur des droits humains et parce qu'elle met en lumière les risques auxquels elle et sa famille sont exposées.
Front Line Defenders exhorte les autorités du Kazakhstan à:
1. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Elena Semenova et de sa famille ;
2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression d'Elena Semenova, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
3. Lever l'interdiction de voyager dont Elena Semenova fait l'objet, car il semble que cette mesure ait été prise contre elle uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
4. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Elena Semenova, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
5. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Kazakhstan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.