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Attaque contre le chef indigène Yesid Conda Pacho

Statut: 
Attaqué
À propos de la situation

Le 19 janvier 2020, un groupe d'hommes lourdement armés est arrivé à la résidence du défenseur des droits autochtones Yesid Conda Pacho, dans le centre de la réserve indigène de Pitayó (resguardo), municipalité de Silvia, département de Cauca. Lors de l'incident, le défenseur des droits humains et les gardes du corps qui lui ont été affectés par l'Unité de protection nationale ont été menacés avec une arme.

 

À propos de Yesid Conda Pacho

Yesid PachoYesid Conda Pacho est un défenseur des droits humains Nasa et un leader communautaire dans le nord-est du Cauca. Il a endossé le rôle d'autorité traditionnelle de la réserve indigène de Pitayó à deux reprises, en 2017 et 2019. En raison de son travail communautaire en tant que leader Nasa dans le nord-est du Cauca, il a fait l'objet de multiples menaces de mort proférées par des groupes armés. En conséquence, le gouvernement a accordé des mesures de protection à la communauté,notamment un plan mis en place par l'Unité nationale de protection (UNP).

24 Janvier 2020
Attaque contre le chef indigène Yesid Conda Pacho

Le 19 janvier 2020, un groupe d'hommes lourdement armés est arrivé à la résidence du défenseur des droits autochtones Yesid Conda Pacho, dans le centre de la réserve indigène de Pitayó (resguardo), municipalité de Silvia, département de Cauca. Lors de l'incident, le défenseur des droits humains et les gardes du corps qui lui ont été affectés par l'Unité de protection nationale ont été menacés avec une arme.

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Yesid Conda Pacho est un défenseur des droits humains Nasa et un leader communautaire dans le nord-est du Cauca. Il a endossé le rôle d'autorité traditionnelle de la réserve indigène de Pitayó à deux reprises, en 2017 et 2019. En raison de son travail communautaire en tant que leader Nasa dans le nord-est du Cauca, il a fait l'objet de multiples menaces de mort proférées par des groupes armés. En conséquence, le gouvernement a accordé des mesures de protection à la communauté,notamment un plan mis en place par l'Unité nationale de protection (UNP).

Le 19 janvier 2020 vers 9h50, un camion noir avec environ 10 hommes lourdement armés vêtus d'uniformes de l'armée nationale et de la police nationale et munis d'armes à longue portée, est arrivé au domicile de Yesid Conda Pacho, dans le territoire ancestral du Peuple Nasa de Pitayo. Selon certaines sources, à son arrivée, le groupe a violemment intimidé les gardes du corps. Ils ont également pointé leurs armes sur le défenseur des droits humains et lui ont ordonné de monter dans le camion noir. Les hommes armés ont refusé de s'identifier ou de fournir les raisons de cette attaque violente.

Grâce à la réaction rapide de la communauté et de l'autorité du conseil indigène, ce que la communauté a qualifié de "plan d'enlèvement" a échoué. Le groupe armé s'est enfui après avoir été acculé par la communauté. Ils sont partis en trombe et leur camion a failli écraser le défenseur des droits humains et d'autres membres de la communauté, qui tentaient d'empêcher les assaillants de s'échapper. Les membres de la communauté ont installé plusieurs points de contrôle sur la route, que le camion a évités jusqu'à ce qu'il s'arrête au poste de police de Jambalo. Selon les informations recueillies par la communauté, le camion avait quitté ce même poste de police avant de se diriger directement vers la maison de Yesid Conda Pacho. Après l'attaque, la communauté a également déclaré que l'actuel leader de l'Autorité traditionnelle (la position précédemment occupée par Yesid Conda Pacho) avait également fait l'objet d'intimidations et de menaces de la part de membres présumés du groupe armé illégal Dagoberto Ramos.

Front Line Defenders condamne l'attaque contre Yesid Conda Pacho et fait part de sa profonde préoccupation face à la violence continue et croissante contre les défenseur-ses des droits humains en Colombie, où, année après année, des leaders sociaux sont tués plus que dans tout autre pays du monde. Le département du Cauca a été classé comme l'un des départements les plus violents pour les défenseur-ses des droits humains en Colombie, alors que le travail des défenseur-ses et des autorités autochtones est essentiel pour lutter contre et minimiser les effets de la violence perpétrée dans les zones rurales sur la population locale.

Front Line Defenders est également indignée par la réponse défensive du gouvernement en ce qui concerne les données fournies par la société civile sur les assassinats de leaders sociaux, ainsi que son incapacité à s'attaquer aux causes profondes du problème et à reconnaître officiellement le caractère systématique de ces crimes, qui sont souvent perpétrés avec la participation ou la tolérance d'agents de l'État, renforçant le haut niveau d'impunité qui règne dans le pays en ce qui concerne les crimes commis contre les défenseur-ses des droits humains.