15 DDH arrêtés et accusés pour avoir réclamé des élections libres et équitables
Le 22 mai 2018, 15 défenseur-ses des droits humains pro-démocratie, dont Arnon Nampa, Rangsiman Rome, Sirawith Seritiwat, Chonticha Jaengrew et Piyarat Chongthep, ont été arrêtés et accusés de sédition, d'avoir violé l'interdiction imposée par la junte sur les rassemblements politiques de cinq personnes ou plus, et la loi sur le trafic routier, pour avoir participé à une manifestation en faveur de la démocratie à Bangkok.
Arnon Nampa est avocat en droits humains; elle travaille pour Thai Lawyers for Human Rights (avocats thaïs pour les droits humains). Il a défendu de nombreuses personnes accusées de crime de lèse-majesté, en vertu de l'article 112 du Code pénal, notamment le défenseur emprisonné Jatupat Boonpattararaksa.
Le 22 mai 2018, 15 défenseur-ses des droits humains pro-démocratie, dont Arnon Nampa, Rangsiman Rome, Sirawith Seritiwat, Chonticha Jaengrew et Piyarat Chongthep, ont été arrêtés et accusés de sédition, d'avoir violé l'interdiction imposée par la junte sur les rassemblements politiques de cinq personnes ou plus, et la loi sur le trafic routier, pour avoir participé à une manifestation en faveur de la démocratie à Bangkok.
Les 15 DDH ont été arrêtés et accusés pour avoir appelé la junte militaire à organiser des élections législatives. Le 23 mai, la police a informé les avocats des défenseur-ses des droits humains que de nouvelles charges seront portées contre eux en vertu de la loi sur les rassemblements publics. Les 15 défenseur-ses des droits humains ont été libérés sous caution le 24 mai, à condition qu'ils ne participent à aucune activité politique. Les cautions ont été fixée à 100 000 bahts chacun (environ 2670€).
Dans le cadre du rassemblement organisé pour marquer les quatre ans du coup d'État militaire, les défenseur-ses des droits humains réclamaient le retrait de la junte militaire et l'organisation d'élections législatives au plus tard en novembre prochain. Le gouvernement militaire est plusieurs fois revenu sur sa promesse d'organiser des élections.
La marche devait partir de l'université Thammasat et arriver jusqu'au bureau du 1er Ministre, mais elle n'y a pas été autorisée. Les défenseur-ses des droits humains ont été arrêtés à ce moment-là. Dix d'entre eux, dont Arnon Nampa et Chonticha Jaengrew ont été arrêtés et conduits au poste de police de Phaya, et les cinq autres, dont Rangsiman Rome, Sirawith Seritiwat et Piyarat Chongthep, ont été conduits au poste de police de Chana Songkhram.
Les défenseur-ses des droits humains sont accusés de sédition en vertu de la section 116 du Code pénal, qui prévoit jusqu'à sept ans de prison; d'avoir participé à un rassemblement politique non autorisé de cinq personnes ou plus, en vertu de l'article 12 de l'ordre n°3/2558 du Conseil national pour la paix et l'ordre 3/2015 (CNPO), qui prévoit soit jusqu'à six mois de prison, soit une amende jusqu'à 10 000 bahts (Environ 266€) ou les deux; d'avoir troublé la paix lors d'un rassemblement de dix personnes ou plus, en vertu de la section 215 du Code pénal, qui prévoit une peine de six mois de prison; et d'avoir refusé de se disperser, en vertu de la section 216 du Code pénal, qui prévoit jusqu'à trois ans de prison. Ils sont également accusés d'avoir violé la loi sur la trafic routier.
Depuis le coup d'État de 2014, le CNPO tient le pays par le biais d'une série de lois restrictives. L'intolérance de la junte à l'encontre des voix dissidentes entraine un climat dangereux pour les défenseur-ses des droits humains, et l'acharnement judiciaire, l'un des outils les plus souvent utilisé pour réduire au silence les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande, s'est intensifié.
Front Line Defenders condamne l'arrestation des quinze défenseur-ses des droits humains à Bangkok, car elle est convaincue que tout cela est directement lié avec leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Thaïlande.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:
1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre les défenseur-ses des droits humains, car il semble que cela soit uniquement lié à leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;
2. Libérer immédiatement et sans condition les défenseur-ses des droits humains;
3. Revoir la législation existante dans le but de lever les restrictions indues sur la liberté de rassemblement;
4. Garantir que tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.