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Perquisition du domicile d'Arfan Wattana

Statut: 
Perquisition du domicile
À propos de la situation

Le 09 décembre 2019 à 12 h 30, environ 70 rangers lourdement armés ont fait une descente au domicile du défenseur des droits humains Arfan Wattana, dans la province de Narathiwat en Thaïlande. Arfan Wattana était présent chez lui avec sa famille lors de cet incident. Quatre jours plus tard, on ignore toujours les raisons de cette perquisition.

À propos de Arfan Wattana

Arfan WattanaArfan Wattana est un éminent leader de Patani et un défenseur des droits humains travaillant principalement dans la région de Patani, l'une des régions les plus militarisées d'Asie et soumise à la loi martiale depuis 15 ans. Il travaille actuellement comme assistant aux affaires étrangères dans une ONG, l'organisation Patani. À ce titre, Arfan Wattana plaide pour les questions liées à Patani au niveau international. Il critique fermement les politiques d’assimilation de la Thaïlande à Patani et il areçu la bourse de la Young Southeast Asia Leaders Initiative.

13 Décembre 2019
Perquisition du domicile d'Arfan Wattana

Le 09 décembre 2019 à 12 h 30, environ 70 rangers lourdement armés ont fait une descente au domicile du défenseur des droits humains Arfan Wattana, dans la province de Narathiwat en Thaïlande. Arfan Wattana était présent chez lui avec sa famille lors de cet incident. Quatre jours plus tard, on ignore toujours les raisons de cette perquisition.

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Arfan Wattana est un éminent leader de Patani et un défenseur des droits humains travaillant principalement dans la région de Patani, l'une des régions les plus militarisées d'Asie et soumise à la loi martiale depuis 15 ans. Il travaille actuellement comme assistant aux affaires étrangères dans une ONG, l'organisation Patani. À ce titre, Arfan Wattana plaide pour les questions liées à Patani au niveau international. Il critique fermement les politiques d’assimilation de la Thaïlande à Patani et il a reçu la bourse de la Young Southeast Asia Leaders Initiative.

Le 9 décembre 2019 peu après minuit, le domicile d'Arfan Wattana a été perquisitionné alors que lui et neuf membres de sa famille se trouvaient à l'intérieur. Environ 70 rangers dans quinze voitures ont encerclé sa maison et ont demandé au défenseur des droits humains et à sa famille de sortir. Le raid a été mené par le 48e régiment des forces de rangers ainsi que par le Département des enquêtes spéciales.

Toute la famille, y compris deux jeunes enfants et ses parents âgés et malades, a été invitée à quitter la maison pendant la perquisition. Le défenseur des droits humains a demandé que les enfants soient autorisés à dormir, mais les rangers n'ont pas tenu compte de sa demande. Les policiers ont alors commencé à photographier Arfan Wattana et en retour, le défenseur a pris des photos des responsables ; à ce moment-là l'un d'eux a arraché son téléphone et a supprimé toutes les photos qui s'y trouvaient. Arfan Wattana a en outre été menacé d’être emmené à la base militaire s’il tentait de résister au raid.

Le raid a duré deux heures et le défenseur des droits humains a été contraint de signer quelques documents à la fin. En outre, les policiers ont également pris des copies de sa carte d'identité et de celles de sa famille. En raison de la loi martiale en vigueur dans la région, les militaires ont pu exercer leur autorité sans aucun contrôle. Selon l'article 8 du décret sur la loi martiale, "l'autorité militaire a plein pouvoir de perquisition, de réquisition obligatoire, d'interdiction, de saisie, de séjour, de destruction ou de modification de tout lieu et d'évacuation des personnes". La police et l'armée peuvent également "boucler, fouiller, arrêter et détenir des personnes sans avoir à établir de mandats de perquisition ou de mandats d'arrêt délivrés par la Cour".

Ce n'est pas la première fois que le domicile d'Arfan Wattana est perquisitionné. Depuis 2007, la maison d'Arfan a été fouillée 10 fois par la police ou l'armée en raison de son implication dans le militantisme étudiant appelant au respect des droits humains et du droit des Patanis à l'autodétermination. Il est de plus en plus courant que les dirigeants de Patani soient arbitrairement détenus, torturés ou tués au cours des dernières années. Pour en rajouter à ce climat de peur, la région est surveillée de près par une force militaire protégée par des lois sur l'impunité. Ainsi, malgré les violations alarmantes des droits humains, aucun responsable militaire n'a jamais été poursuivi.

Front Line Defenders fait part de sa vive préoccupation face aux actuels actes de harcèlement et d'intimidation contre les défenseurs des droits humains de Patani, en particulier Arfan Wattana et sa famille, car il semble que cela soit uniquement motivé par ses activités pacifiques et légitimes en faveur des droits humains. Front Line Defenders condamne en outre le raid injustifié et intimidant du domicile du défenseur, mené sans raison, tôt le matin, par un grand nombre de rangers lourdement armés, sans se soucier des enfants ou des personnes âgées dans la maison.