Détention arbitraire, mauvais traitements et possible criminalisation de Johan Sebastián Moreno Castro
Le 5 mai 2021, le défenseur des droits humains Johan Sebastián Moreno Castro a été libéré de l’unité de réaction immédiate (URI) du bureau du procureur général de Bucaramanga après avoir été arbitrairement détenu et maltraité par des policiers pendant plus de 10 heures. L’arrestation du défenseur a eu lieu dans le contexte de la grève nationale en cours contre une réforme fiscale promue par le gouvernement du Président Iván Duque et contre la violence policière en Colombie.
Johan Sebastián Moreno Castro est défenseur des droits humains et avocat ; il est membre de l’Equipo Jurídico Pueblos (équipe juridique des peuples) de Buracamanga, département de Santander. L’Equipo Jurídico Pueblos de Bucaramanga a été créée en 2007 et œuvre depuis lors en faveur de la défense des territoires, contre l’impunité des crimes d’État et pour la liberté des prisonniers politiques en promouvant une approche de la défense des droits. L’équipe juridique soutient le travail des travailleurs, des paysans, des étudiants, des femmes, des peuples autochtones et des afrodescendants, qui œuvrent pour la transformation de la société en Colombie.
Le 5 mai 2021, le défenseur des droits humains Johan Sebastián Moreno Castro a été libéré de l’unité de réaction immédiate (URI) du bureau du procureur général de Bucaramanga après avoir été arbitrairement détenu et maltraité par des policiers pendant plus de 10 heures. L’arrestation du défenseur a eu lieu dans le contexte de la grève nationale en cours contre une réforme fiscale promue par le gouvernement du Président Iván Duque et contre la violence policière en Colombie.
Johan Sebastián Moreno Castro est défenseur des droits humains et avocat ; il est membre de l’Equipo Jurídico Pueblos (équipe juridique des peuples) de Buracamanga, département de Santander. L’Equipo Jurídico Pueblos de Bucaramanga a été créée en 2007 et œuvre depuis lors en faveur de la défense des territoires, contre l’impunité des crimes d’État et pour la liberté des prisonniers politiques en promouvant une approche de la défense des droits. L’équipe juridique soutient le travail des travailleurs, des paysans, des étudiants, des femmes, des peuples autochtones et des afrodescendants, qui œuvrent pour la transformation de la société en Colombie.
Le 4 mai 2021, Johan Sebastián Castro a été arrêté violemment et arbitrairement alors qu’il était en train de faire la médiation et de parler avec des manifestants qui quelques minutes auparavant avaient été gazés par des agents de la police métropolitaine de Bucaramanga à Piedecuesta. Les policiers ont jeté le défenseur au sol et l’ont frappé à la tête avec une grenade et ils l’ont frappé plusieurs fois avec leurs boucliers et un casque. Des vidéos montrent que lorsque les policiers ont procédé à son arrestation, il saignait de la tête. À ce moment-là, les policiers ont affirmé que le défenseur les avait attaqués et qu’ils l’ont donc placé en détention préventive. Johan Sebastián Castro a rapporté que lors de son transfert au poste de police, il avait été agressé physiquement et psychologiquement et menacé par des policiers qui tentaient de le faire témoigner contre lui-même. Le défenseur a été remis au commissariat de police de Piedecuesta où il a été détenu au secret plusieurs heures et menotté à une chaise dans une cour ouverte avant d’être transféré à l’hôpital local de Piedecuesta vers 22 heures. Ses blessures ont été suturées et le défenseur a ensuite été transféré à l’URI du parquet général de Bucaramanga vers minuit. Des policiers ont alors tenté de lui faire dire qu’il n’y avait pas eu de mauvais traitements pendant sa détention, ce qu’il a refusé.
Johan Sebastián Castro a de nouveau été transféré au poste de police de Piedecuesta où des policiers l’ont agressé verbalement et ont refusé de le laisser utiliser les toilettes ou boire de l’eau jusqu’au matin, lorsqu’il a finalement été transféré au parquet général de Bucaramanga et libéré deux heures plus tard. Dans la matinée du 5 mai 2021, un procureur spécialisé du parquet de Bucaramanga a accordé au défenseur un habeas corpus et a estimé que Johan Sebastián Moreno Castro avait été illégalement détenu par les forces de sécurité et il a donc été libéré en l’absence d’élément ou de preuve à charge pour violence contre des fonctionnaires. Cependant, son dossier a été envoyé à un procureur local de Piedecuesta et ses collègues craignent qu’il s’agisse d’une tentative de le criminaliser pour le faux crime d’« attaques contre une autorité ».
Après avoir été libéré, Johan Sebastián Moreno Castro s’est rendu chez un médecin légiste qui a constaté qu’il présentait plusieurs blessures, notamment une blessure de 4 cm à la tête et des blessures au bras en raison de la nature violente de son arrestation arbitraire et de la façon dont il avait été menotté dans le commissariat de police.
Front Line Defenders condamne la détention arbitraire et les mauvais traitements infligés au défenseur des droits humains Johan Sebastián Moreno Castro, car il semble qu’il ait été criminalisé et maltraité uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains dans la ville de Bucaramanga. Front Line Defenders est profondément préoccupée par les mauvais traitements infligés au défenseur et aux autres personnes arrêtées dans le cadre de la grève nationale en Colombie ; les détentions comme celle menée contre Johan Sebastián Moreno Castro ont un effet intimidant sur la communauté des défenseur-ses des droits humains et la société civile dans le pays, en particulier pour ceux qui continuent de documenter et de dénoncer la crise pendant la grève nationale.