Antécédents de l'affaire: Bob Rugurika
Bob Rugurika a dû partir en exil après que le gouvernement a violemment réprimé les manifestations et organisé des assassinats ciblés pour soutenir la détermination du président Nkurunziza de se présenter à une troisième mandat présidentiel.
Le 19 février 2015, le défenseur des droits humains M Bob Rugurika est enfin sorti de la prison de Muramvya. La veille, le juge avait accepté l'appel du défenseur et ordonné sa libération provisoire sous conditions et moyennant une caution élevée de 15 millions de francs burundais (soit 8400 euros).
Bob Rugurika est directeur de la Radio Publique Africaine (RPA), une station radio privée du Burundi connue pour traiter des questions relatives aux droits humains. Par le passé, le défenseur des droits humains fut déjà l'objet d'une étroite surveillance et d'appels téléphoniques menaçants à cause du travail pour la défense des droits humains de la RPA.
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- À propos de
- 19 Février 2015 : Mise en liberté sous caution du défenseur des droits humains Bob Rugurika
- 5 Février 2015 : Maintien en détention du défenseur des droits humains Bob Rugurika
- 23 Janvier 2015 : Arrestation arbitraire et détention du défenseur des droits humains et journaliste Bob Rugurika
- 15 Mai 2012 : Le journaliste défenseur des droits humains M. Bob Rugurika reçoit une série de menaces et demande la protection du président Nkurunziza
Le 19 février 2015, le défenseur des droits humains M Bob Rugurika est enfin sorti de la prison de Muramvya. La veille, le juge avait accepté l'appel du défenseur et ordonné sa libération provisoire sous conditions et moyennant une caution élevée de 15 millions de francs burundais (soit 8400 euros). Cependant, le procureur avait refusé d'exécuter la décision de justice le jour même, laissant craindre le maintien en détention arbitraire du défenseur.
Le 18 février, lorsque les avocats du défenseur se sont rendus chez le procureur après avoir payé la caution, ce dernier avait refusé de faire exécuter la décision du tribunal en disant qu'il le ferait le lendemain. Néanmois, aux environs de 19h, des policiers accompagnés du commissaire municipal de Bujumbura se seraient rendus à la prison de Muramvya avec pour mission d'embarquer de force Bob Rugurika, mais ce dernier et ses collègues défenseurs auraient refusé. Pendant ce temps, des centaines de personnes s'étaient rassemblés devant la prison et y ont passé la nuit afin d'assurer la mise en liberté de Bob Rugurika. Le défenseur est sorti de prison le lendemain dans la matinée.
Selon les conditions de sa mise en liberté provisoire, Bob Rugurika doit se présenter chaque premier lundi du mois au magistrat instructeur et n'est autorisé à dépasser les frontières de la République du Burundi sans autorisation préalable du magistrat instructeur. La date d'ouverture de son procès n'a pas encore été fixée.
Depuis le 22 janvier 2015, Bob Rugurika était emprisonné à la prison de Muramvya à la suite d'une série de reportages menées par la RPA sur l'assassinat de trois religieuses survenu à Bujumbura en septembre 2014 ; reportages aux cours desquels la radio affirmait avoir des preuves sur l'implication des services de renseignement. Il est poursuivi pour «complicité d'assassinat, violation du secret d’instruction, manquement à la solidarité publique et recel d'un criminel.»
Le 4 février 2015, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bujumbura siégeant à Muramvya en Chambre de Conseil arendu en audience publique sa décision de maintenir en prison le défenseur des droits humains et journaliste M Bob Rugurika. D'après le TGI, la décision aurait pour but de conserver les preuves et éviter une concertation frauduleuse entre inculpés. Le défenseur des droits humains prévoit de porter en appel la decision.
Bob Rugurika avait comparu devant la Chambre de Conseil, le 2 février 2015, qui devait alors statuer sur la régularité de la détention, la prolongation de la détention ou sa remise en liberté. L'audience s'était déroulée à l'intérieur de la prison de Muramvya, où le défenseur des droits humains est detenu depuis le 22 janvier 2014.
Auparavant, lors d'un complément d'enquête mené par le juge du TGI à la prison de Muramvya, le 30 janvier 2015, un quatrième chef d'inculpation recel d'un criminel a été rajouté contre Bob Rugurika. La détention du défenseur des droits humains fait suite à une série de reportages menées par la RPA sur l'assassinat de trois religieuses survenu à Bujumbura en septembre 2014 ; reportages aux cours desquels la radio affirmait avoir des preuves sur l'implication des services de renseignement.
Le 27 janvier 2015, le maire de Bujumbura a interdit une marche pacifique pour protester contre l'arrestation illégale du défenseur des droits humains, planifié par des journalistes burundais pour le 3 février 2015.
Le 22 janvier 2015, le défenseur des droits humains et journaliste MBob Rugurika a été transferé à la Prison de Muramvya et aurait été placé à isolement un jour après avoir été arrêté par les autorités Burundaises et détenu à la Prison Centrale de Mpimba sise à Bujumbura. Les accusations à son encontre sont en rapport avec ses reportages sur l'assassinat de trois religieuses Italiannes survenu à Bujumbura en septembre 2014.
Aucune raison n'a été donnée pour le transfert et l'isolement de Bob Rugurika. Dans la matinée du 20 janvier 2015, Bob Rugurika avait répondu à la convocation lui adressée par le Parquet de la République en Mairie de Bujumbura en comparaissant en personne devant le Parquet. La convocation en question est intervenue après que la RPA ait commencé, la semaine précédente, à diffuser une série de reportages en rapport avec l'assassinat de trois religieuses ; reportages aux cours desquels la radio affirmait avoir des preuves sur l'implication des services de renseignement. La convocation avait pour objet, « l'audition et l’éclaircissement du dossier des soeurs italiennes et produire devant le Ministère Public l'un des criminels à sa disposition ».
Lors de cette comparution qui avait attiré l'attention d'une foule nombreuse, les avocats du défenseur des droits humains ont prié le parquet de préciser si Bob Rugurika comparaissait en sa qualité de directeur d'une station radio ou en tant qu'individu. La question a fait que l'interrogatoire soit suspendu pendant plus d'une heure, mais quand le représentant du parquet est retourné, il a poursuivi l'interrogatoire sans répondre à la question posée par les avocats. Jusque là, il n'était pas clair si le journaliste serait poursuivi en vertu du la loi régissant la presse, ou plutôt en vertu du code pénal. Toujours est-il qu'au bout de l'interrogatoire, le parquet aurait retenu une série de charges à l'encontre du journaliste, à savoir «la complicité à l’assassinat, violation du secret d’instruction et manquement à la solidarité publique.» En fin d'après-midi, le journaliste a été embarqué dans un véhicule de la police et conduit à La Prison Centrale de Mpimba.
Le 7 mai 2012, l'éminent journaliste burundais, M. Bob Rugurika, a envoyé une lettre officielle au Président Nkurunziza, afin de demander sa protection face aux nombreuses menaces que des policiers et des responsables du SNR (Service national des renseignements) auraient proférées contre lui.
Dans sa lettre, Bob Rugurika détaille les menaces et précise qu’il a eu connaissance d'un plan visant à son élimination physique. Bob Rugurika est chef de la rédaction de la Radio Publique Africaine – RPA, une station radio privée du Burundi connue pour traiter de la question des droits humains.
Entre le 27 et le 30 mars 2012, deux jeunes hommes qui n'ont pas été identifiés ont circulé autour du domicile familial du journaliste, de jour comme de nuit, et semblaient surveiller les faits et gestes de Bob Rugurika. Il a également reçu plusieurs appels téléphoniques menaçants qui proviendraient de deux hauts fonctionnaires du SNR. Le 2 mars 2012 à 07h40, les officiers ont appelé Bob Rugurika pour l'informer que le directeur du SNR était "très en colère" contre lui à cause de ses reportages. Le 7 mars à 12h30, ils l'ont de nouveau appelé et lui ont dit "Rappelle-toi que tu es jeune et que tu as besoin de voir vivre ta femme et ton enfant".
Dans sa lettre au Président, Bob Rugurika déclare que les menaces proférées contre lui sont directement liées à une récente enquête de la RPA sur les nouvelles pistes concernant le meurtre du militant anticorruption, M. Ernest Manirumva, ancien vice-président de l'Observatoire de la Lutte Contre la Corruption et les Malversations Economiques – OLUCOME, en 2009. Il pense aussi que les menaces répondent aux reportages de la RPA sur le massacre de Gatumba en 2011. Bob Rugurika a déjà été victime d'acharnement judiciaire. Entre juillet et novembre 2011, le procureur l'a cité à comparaître neuf fois.