Akhand menacé de mort après avoir porté plainte contre un officier de l'armée
Le 2 juin 2017, le défenseur des droits humains et journaliste Akhand a reçu un appel téléphonique de menaces de la part d'un homme qui l'accusait d'être un agent du Pakistan et un terroriste, ajoutant qu'il serait tué "bientôt" pour avoir porté plainte contre un officier de l'armée indienne devant la Commission nationale des droits humains.
Akhand est défenseur des droits humains et journaliste indépendant; il travaille dans l'État d'Odisha, dans l'est de l'Inde. Depuis 2011, il est associé au Civil Society Forum on Human Rights (CSFHR), une plateforme de défense des droits humains dans l'Odisha. Akhand a porté plusieurs fois plainte devant des institutions pour les droits humains en Inde, à propos de violations perpétrées dans l'État d'Odisha. Il est impliqué dans des campagnes qui dénoncent les graves exactions perpétrées par des acteurs étatiques et il a déjà été menacé et agressé à cause de son travail pour les droits humains.
Le 2 juin 2017, le défenseur des droits humains et journaliste Akhand a reçu un appel téléphonique de menaces de la part d'un homme qui l'accusait d'être un agent du Pakistan et un terroriste, ajoutant qu'il serait tué "bientôt" pour avoir porté plainte contre un officier de l'armée indienne devant la Commission nationale des droits humains.
Download the Urgent Appeal (PDF)
Le 2 juin 2017 vers 13h45, Akhand a reçu un appel sur son téléphone personnel, de la part d'un homme se présentant comme Mohit de Mumbai. L'homme, qui parlait hindi, a dit a Akhand "comment oses-tu porter plainte devant la commission nationale des droits humains contre un officier de l'armée qui a attaché un homme à l'avant de sa jeep dans le Cachemire; tu es un agent du Pakistan, tu es l'agent des terroristes et tu es l'agent des séparatistes Cachemiris. Puisque tu as porté plainte contre l'armée indienne, tu n'a plus aucun droit de vivre en Inde. On va bientôt te tuer. Nous avons des hommes dans tout le pays. Je sais que tu es basé à Bhubaneswar, tu y seras bientôt tué. On ne va pas te laisser dormir. Tu seras très bientôt attaché à l'avant d'un véhicule de l'armée". L'homme a continué à insulter Akhand et les membres de sa famille, à qui il a fait référence en les appelant par leur prénom, et il a continué à menacer de le tuer. Le 3 juin 2017, le défenseur a signalé cet incident au commissaire adjoint de la police et a porté plainte (first Information Report) au poste de Chandrasekarpur.
Le 5 mai 2017, Akhand a porté plainte devant la commission nationale des droits humains contre des militaires de l'armée indienne qui ont ligoté un civil à l'avant d'une jeep de l'armée le 9 avril 2017, dans l'État de Jammu et Cachemire. L'homme a été attaché à la jeep dans le but de décourager les manifestants d'attaquer ou de jeter des objets sur la jeep. Une vidéo de cet incident a été partagée sur les réseaux sociaux et a provoqué une controverse nationale. Le 1er juin, la commission nationale des droits humains a confirmé la plainte déposée par Akhand et a adressé une lettre au secrétaire du ministère de la Défense.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces proférées contre le défenseur des droits humains Akhand, qui semblent uniquement motivées par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains en Inde.
Front Line Defenders exhorte les autorités indiennes à:
1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces de mort proférées contre Akhand, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;
2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Akhand et des membres de sa famille;
3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Inde puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.