Le père du défenseur des droits humains Ahmed Gamal Ziada arrêté et harcelé

Le 22 août 2023, les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté et harcelé le père du défenseur des droits humains et journaliste Ahmed Gamal Ziada près de son lieu de travail à Gizeh, en Égypte. Il a été interrogé à propos du travail de son fils et accusé de trois chefs d’accusation, notamment appartenance à un groupe interdit. Cet incident fait suite à une série de publications d’Ahmed Gamal Ziada critiquant les restrictions des libertés et des droits en Égypte dans le contexte des prochaines élections présidentielles de février 2024.

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Ahmed Gamal Ziada est un défenseur des droits humains égyptien ; il est journaliste, chroniqueur et reporter d’investigation et il est particulièrement actif dans la couverture des questions relatives aux droits humains en Égypte. Il est rédacteur en chef du site d’informations indépendant Zawaia3 (troisième angle), et son travail est publié dans des médias tels que Masr Alarabia, Al-Araby Al-Jadeed et Aljazeera. Il travaille également en tant que chercheur auprès de différentes organisations de droits humains en Égypte. Il milite ouvertement pour la liberté d’expression et la libération des journalistes emprisonnés dans le pays.

Le 22 août 2023, Gamal Abdel Hamid Ziada, le père du défenseur des droits humains Ahmed Gamal Ziada, a été arrêté arbitrairement par des hommes en civil près de son lieu de travail dans la ville de Giza. Aucun mandat d’arrêt n’a été présenté. Son téléphone a été confisqué et il a été placé en détention dans un lieu inconnu.

Au cours de son interrogatoire, les policiers ont bandé les yeux et menotté Gamal Abdel Hamid Ziada, et ils l’ont interrogé à plusieurs reprises sur le travail de son fils. Il a été déféré devant le parquet suprême de la sûreté de l’État, qui l’a ensuite accusé d’utilisation abusive des médias sociaux, de diffusion de fausses informations et d’appartenance à un groupe interdit. Malgré les inquiétudes concernant son bien-être en raison de ses antécédents médicaux, sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite. Il est actuellement en détention le temps de l’enquête qui doit durer 15 jours.

Le père du défenseur des droits humains utilise ses comptes de réseaux sociaux uniquement pour promouvoir son atelier privé de fabrication de vêtements. Il n’est impliqué dans aucune activité liée aux droits humains ou à la politique et n’a jamais été arrêté ou interrogé auparavant.

Avant d’être traduit devant le parquet, Gamal Abdel Hamid Ziada a été interrogé à plusieurs reprises au sujet de son fils. L’officier chargé de l’interrogatoire a prétendu que son fils attisait la dissidence contre l’État et l’a qualifié de « journaliste en fuite ».

Cet incident fait suite aux articles d’Ahmed Gamal Ziada et à plusieurs publications concernant les prochaines élections présidentielles de février 2024. Zawia3, le site d’information dont le défenseur des droits humains est le rédacteur en chef, a également publié des rapports critiques sur les droits sociaux, économiques et politiques sous l’actuel régime, dans lesquels il exprime des critiques à l’égard du président Abdel Fattah El-Sisi. La plateforme a également publié des articles critiquant le dialogue national lancé par le président égyptien dans le but de parvenir à des réformes politiques.

Ahmed Gamal Ziada a été pris pour cible à plusieurs reprises par les autorités égyptiennes en raison de ses actions en faveur des droits humains. En 2019, le défenseur des droits humains a été arrêté pour « diffusion de fausses informations », puis libéré sous caution au bout de deux mois. En 2013, il a été arrêté et détenu pour avoir filmé des violences policières lors de manifestations. Il a enduré 16 mois de détention provisoire, de violences physiques et de torture avant d’être libéré et acquitté en 2015. Il réside actuellement en Belgique, où il poursuit des études en relations internationales et en sciences politiques.

Cet incident reflète une tendance des autorités égyptiennes qui cherchent à réduire au silence les défenseur⸱ses des droits humains et les militants à l’étranger ou en exil en s’en prenant à leur famille et à leurs proches en Égypte. Des proches de défenseur⸱ses des droits humains, de militants et de journalistes basés à l’étranger ont fait l’objet d’arrestations, de poursuites et d’interrogatoires de la part des autorités égyptiennes.

Front Line Defenders condamne fermement l’arrestation, la détention arbitraire et les poursuites contre Gamal Abdel Hamid Ziada, le père du défenseur des droits humains Ahmed Gamal Ziada, et s’inquiète pour sa sécurité et son bien-être physique. Front Line Defenders pense que les actions ciblées et le harcèlement de la famille du défenseur des droits humains découlent uniquement de son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.

Front Line Defenders appelle les autorités égyptiennes à :

• Libérer immédiatement et sans condition Gamal Abdel Hamid Ziada, le père du défenseur des droits humains Ahmed Gamal Ziada, et abandonner toutes les charges retenues contre lui ;
• Cesser toute forme de harcèlement à l’encontre du défenseur des droits humains Ahmed Gamal Ziada et de sa famille ;
• Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains en Égypte puissent mener à bien leur travail en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.