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Agissez pour Víctor Vásquez

Statut: Agressé

Mail: 

Sr. Roberto Herrera Cáceres,
Comisionado Nacional de los Derechos Humanos,
Colonia Florencia Norte, Boulevard Suyapa,
Tegucigalpa, Honduras C.A.

Fax: 

+504 2231 0204

+504 2231 0882

+504 2235 7697 

+504 2235 3532

Votre excellence,

Le 13 janvier 2017, M. Víctor Vásquez a reçu une balle dans le genou tirée par un militaire, alors qu'il portait assistance à un homme blessé au cours d'une violente expulsion de petits paysans à Santa María, à La Paz.

Víctor Vásquez préside le Consejo Indígena de Simpinula (Conseil autochtone de Simpinula) à Santa María, à La Paz, et dirige l'antenne locale du Movimiento Indígena Independiente Lenca de La Paz (Mouvement autochtone indépendant Lenca de La Paz, Honduras - MILPAH), qui défend les droits à l'autodétermination et aux terres ancestrales des peuples autochtones lencas. Il a été menacé à plusieurs reprises pour son soutien aux groupements de petits agriculteurs de La Paz dans leurs démarches pour se réapproprier des terres qu'ils considèrent avoir été illégalement privatisées par les pouvoirs publics locaux.

Le 13 janvier 2017, Víctor Vásquez accompagnait des membres du groupe paysan Grupo Campesino 9 de Julio qui avaient été menacés d'expulsion par les autorités locales. Ce groupe occupe les terres dont ils contestent la privatisation et la vente, qu'ils considèrent illégales, orchestrées par les pouvoirs publics locaux. Vers 9 h du matin, entre 150 et 200 militaires et policiers sont arrivés sur les lieux pour commencer à expulser par la force les paysans en question au moyen de gaz lacrymogène.

Le défenseur des droits humains Víctor Vásquez a commencé à filmer la scène avec son téléphone cellulaire. Alors que les paysans fuyaient les violences, l'un d'entre eux s'est retrouvé coincé dans un fil barbelé. Víctor Vásquez est alors retourné l'aider à se libérer et c'est à ce moment-là qu'une balle lui a été tirée dans le genou. Plusieurs autres paysans ont également été blessés par balles au cours des opérations menées par l'armée et la police. Les associations locales de soutien aux défenseurs et défenseuses des droits humains soutiennent Víctor Vásquez dans sa rémission.

Ce n'est pas, loin de là, la première fois que Víctor Vásquez est persécuté ou menacé par les propriétaires terriens de la région, le maire de Santa María, Gabino Argueta Gálvez, ou son gouverneur, René Melgar Argueta.

Les défenseurs et défenseuses des droits des populations autochtones lencas et les communautés qu'ils défendent sont constamment attaqués. Les membres de MILPAH à La Paz font face à de l'acharnement judiciaire, des menaces de mort, des incendies criminels, des tentatives d'assassinat et même des meurtres en raison de leurs activités de défense de leurs droits à leurs terres ancestrales et leurs droits environnementaux par l'application de leur droit au consentement libre, préalable et informé inscrit dans la Convention 169 de l'OIT. Plusieurs de ses membres bénéficient de mesures de précaution de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme, dont la défenseuse des droits humains Ana Mirian Romero, lauréate en 2016 du prix FLD pour les défenseurs et défenseuses des droits humains en danger.

Front Line Defenders exprime son inquiétude face à l'usage récurrent de la violence par les autorités publiques à l'encontre de défenseurs et défenseuses des droits humains au Honduras et condamne fermement cette agression violente contre le défenseur des droits humains Víctor Vásquez et la répression généralisée visant les membres de MILPAH.

Front Line Defenders exhorte les autorités honduriennes à :

1. ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression de Víctor Vásquez, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

2. prendre les mesures nécessaires, en accord avec la défenseurs, afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Víctor Vásquez et des membres de MILPAH ;

3. assurer gratuitement à Víctor Vásquez le traitement médical dont il a besoin, dont un éventuel soutien psycho-social ;

4. mettre fin à l'usage de la violence étatique contre les défenseurs et défenseuses des droits humains au Honduras ;

5. garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Honduras puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.

 

Avec mes salutations les plus distinguées,