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Le défenseur des droits humains Nahid Hasan Knowledge accusé en vertu de la loi sur la cyber-sécurité pour atteinte aux sentiments religieux

Statut: 
Accusé
À propos de la situation

Le 15 mars 2025, la Detective Branch (DB) de la police de Kurigram a fait une descente au domicile du défenseur des droits humains Nahid Hasan Knowledge à Chilmari dans le but de l’arrêter. Les autorités ont déposé une plainte (First Information Report – FIR) contre le défenseur en vertu de la loi sur la cyber-sécurité pour atteinte aux sentiments religieux.

À propos de Nahid Hasan Knowledge

Nahid Hasan Knowledge est défenseur des droits humains, écrivain et organisateur communautaire qui se consacre aux droits environnementaux et culturels. Il est membre du Bangladesh Shilpi Kalyan Trustee Board (fonds de protection des artistes), qui dépend du ministère des Affaires culturelles. Il joue un rôle crucial pour mobiliser les communautés locales sur les questions de marginalisation géographique, de genre et de discrimination religieuse. Il s’oppose à l’extraction destructive de sable dans les rivières locales et défend les droits des agriculteurs, des pêcheurs et des communautés marginalisées dans les zones de Char.

20 Mars 2025
Le défenseur des droits humains Nahid Hasan Knowledge accusé en vertu de la loi sur la cyber-sécurité pour atteinte aux sentiments religieux

Le 15 mars 2025, la Detective Branch (DB) de la police de Kurigram a fait une descente au domicile du défenseur des droits humains Nahid Hasan Knowledge à Chilmari dans le but de l’arrêter. Les autorités ont déposé une plainte (First Information Report – FIR) contre le défenseur en vertu de la loi sur la cyber-sécurité pour atteinte aux sentiments religieux.

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Nahid Hasan Knowledge est défenseur des droits humains, écrivain et organisateur communautaire qui se consacre aux droits environnementaux et culturels. Il est membre du Bangladesh Shilpi Kalyan Trustee Board (fonds de protection des artistes), qui dépend du ministère des Affaires culturelles. Il joue un rôle crucial pour mobiliser les communautés locales sur les questions de marginalisation géographique, de genre et de discrimination religieuse. Il s’oppose à l’extraction destructive de sable dans les rivières locales et défend les droits des agriculteurs, des pêcheurs et des communautés marginalisées dans les zones de Char.

Le 15 mars 2025, le domicile de Nahid Hasan Knowledge a été perquisitionné par la police de Kurigram DB à la suite d’une plainte déposée contre lui pour atteinte aux sentiments religieux en vertu de la tristement célèbre loi sur la cyber-sécurité. Les autorités ont effectué cette descente dans le but d’arrêter le défenseur, qui n’était pas chez lui à ce moment-là.

Le 25 février 2025, une manifestation importante a éclaté à Kurigram parce que les autorités n’avaient pas arrêté Nahid Hasan Knowledge, accusé d’avoir heurté les sentiments religieux. Organisée sous la bannière de Touhidi Muslim Janata (Croyants d’Allah), la manifestation a attiré plus d’un millier de participants. Le rassemblement a débuté dans l’après-midi à la mosquée Thanahat Bazaar et s’est poursuivi dans les rues principales de la ville avant que les manifestants ne se regroupent devant le bureau de l’Upazila Nirbahi Officer (UNO). Les manifestants ont présenté un mémorandum exigeant une action rapide, mettant en avant la mobilisation croissante de la population musulmane conservatrice de la région.

Les allégations portées en vertu de la loi sur la cyber-sécurité proviennent d’un rapport d’un « First Information Report », un document préparé par la police suite à une plainte et qui déclenche le processus de justice pénale. Le FIR a été établi contre le défenseur le 22 février 2025. Le même jour, une manifestation a exigé l’arrestation de Nahid Hasan Knowledge pour avoir manqué de respect au prophète Mahomet sur les réseaux sociaux. Bien que l’identité des organisateurs de la manifestation ne soit pas claire, ils ont prétendu agir au nom de la communauté musulmane de Chilmari. Les manifestants ont lancé un ultimatum aux autorités : le défenseur doit être arrêté avant le 24 février 2025, faute de quoi les manifestations s’intensifieront. La marche de protestation est partie d’une mosquée, s’est rassemblée devant le commissariat de police modèle de Chilamari et s’est achevée devant l’Upzilad Parishad.

Le même jour, avant la manifestation et la plainte déposée contre Nahid Hasan Knowledge, le défenseur des droits a partagé un message tiré du compte Facebook de l’orateur islamique Abu Taha Muhammad, suivi du commentaire : « Les personnes ignobles qui appellent notre mère “Qaumi Janani” menacent de la tuer. Ne seront-ils pas arrêtés ? » Ce commentaire a suscité la colère des followers de l’orateur islamique, et il a alors supprimé le message après avoir reçu des menaces d’arrestation et de représailles.

Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la sécurité du défenseur des droits humains Nahid Hasan Knowledge, qui fait actuellement l’objet de persécutions judiciaires, de harcèlement en ligne et de risques de représailles pour avoir exercé sa liberté d’expression. Les accusations portées contre Nahid Hasan et tous les autres défenseur⸱ses des droits humains bangladais au titre de la loi de 2023 sur la cyber-sécurité s’inscrivent dans le cadre plus large des efforts déployés par l’État pour réduire au silence les voix dissidentes et étouffer la pensée critique au Bangladesh, ce qui porte atteinte aux droits humains dans le pays.

Front Line Defenders exhorte les autorités bangladaises à :

1. Abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre Nahid Hasan Knowledge au titre de la loi sur la cyber-sécurité et mettre fin à toutes les actions en justice qui violent son droit à la liberté d’expression ;

2. Garantir la sécurité de Nahid Hasan Knowledge et de sa famille, notamment en prenant des mesures pour garantir sa sécurité physique et prévenir toute forme de violence ou de harcèlement à son encontre ;

3. Mener une enquête immédiate et approfondie sur les campagnes et les manifestations organisées contre Nahid Hasan Knowledge, et demander des comptes aux personnes responsables d’avoir incité à la violence et à l’origine des discours de haine à son encontre, dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;

4. Mettre fin à la loi sur la cyber-sécurité, comme l’a promis l’actuel gouvernement intérimaire, afin de se conformer pleinement au droit international relatif aux droits humains, et libérer immédiatement toutes les personnes détenues en vertu de cette loi pour avoir exercé pacifiquement leur liberté d’expression ;

5. Défendre le droit à la liberté d’expression tel qu’il est garanti par la constitution du Bangladesh et la législation internationale relative aux droits humains ;

6. Veiller à ce que les défenseur⸱ses des droits humains au Bangladesh soient protégés contre les représailles de groupes étatiques et non étatiques et mettre fin aux persécutions et aux sanctions à l’encontre des DDH, notamment pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et à la dissidence pacifique.