Agression armée et intimidation de Rocío Campos du MOVICE
Le 6 septembre 2016, deux hommes armés qui circulaient à moto ont agressé la défenseuse des droits humains Mme Rocío Campos (MOVICE) à Barrancabermeja, et cela semblait être une tentative d'assassinat. Ne parvenant pas à la faire tomber, les agresseurs ont sorti un révolver et l'ont pointé vers Rocío Campos, mais elle a réussi à atteindre le poste de police le plus poche, situé à 100 mètres, sans être blessée.
Le MOVICE est un mouvement national de défense des droits humains qui surveille les violations des droits perpétrées par l'État dans le cadre du conflit armé et qui appelle à ce que les agents de l'État et les paramilitaires soient traduits en justice. L'organisation travaille dans tout le pays avec les victimes du conflit armé et a fondé des branches dans plusieurs départements du pays. Rocío Campos est secrétaire technique de la branche du MOVICE dans le Magdalena Medio, à Barrancabermeja.
Le 6 septembre 2016, la défenseuse des droits humains Mme Rocío Campos, membre de la branche du Movimiento de Víctimas de Crímenes de Estado - Movice, dans le Magdalena Medio, a été agressée dans la ville de Barrancabermeja par deux hommes armés qui circulaient à moto, dans ce qui semblait être une tentative d'assassinat.
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Le 6 septembre 2016 vers 18h30, alors que la défenseuse circulait à moto à Barrancabermeja, deux hommes sur une autre moto se sont approchés d'elle et ont poussé la défenseuse hors de la route. Ne parvenant pas à la faire tomber, les agresseurs ont sorti un révolver et l'ont pointé vers Rocío Campos, mais elle a réussi à atteindre le poste de police le plus poche, situé à100 mètres, sans être blessée. Rocio a alerté les policiers sur le fait que les agresseurs étaient proches, mais les policiers ne les ont pas pourchassés. La défenseuse a alors été interrogée et les policiers lui ont dit de "faire très attention" en se déplaçant. La police a refusé d'escorter Rocío Campos chez elle.
Cette agression contre la défenseuse a eu lieu dans un contexte où les mouvements sociaux populaires à Barrancabermeja sont pris pour cible par des groupes paramilitaires locaux. Dans une déclaration publiée par les Autodefensas Gaitanistas de Colombia - AGC, le 25 juillet 2016, le groupe paramilitaire a menacé de nombreuses organisations qui travaillent dans la région.
Les membres du MOVICE qui luttent pour la justice sont constamment la cible de menaces de mort, agressions et assassinats. Le mouvement est en permanence la cible de tracts menaçants diffusés par les groupes paramilitaires et il est victime d'actes d'intimidation et de tentatives d'assassinat, comme dans l'affaire d'Ingrid Vergara, finaliste du prix Front Line Defenders 2016, qui a de nouveau été menacée le mois dernier. Le 13 novembre 2015, un défenseur des droits humains membre du MOVICE, Daniel Abril, a été tué.
Selon des organisations locales, depuis que l'accord de paix final entre l'État et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARCS) a été dévoilé le 26 août 2016, 13 défenseur-ses des droits humains d'Antioquia, César, Cauca et Nariño ont été assassinés. Ces morts, plus les autres enregistrés par l'organisation non gouvernementale locale Somos Defensores, font grimper à 50 meurtres de défenseur-ses depuis janvier 2016.
Front Line Defenders dénonce la tentative d'assassinat contre Rocío Campos et fait part de ses vives préoccupations concernant la situation des défenseur-ses des droits humains qui travaillent avec les victimes du conflit armé en Colombie. La Colombie s'est engagée sur une nouvelle voie en signant cet accord de paix, mais si elle veut avoir une stabilité et une justice durables, pour tous les Colombiens, il est essentiel que les défenseur-ses des droits humains puissent participer activement, librement et en toute sécurité à la reconstruction du pays.
Front Line Defenders exhorte les autorités colombiennes à :
1. Condamner fermement les assassinats de défenseur-ses des droits humains dans le pays ;
2. Condamner l'attaque armée contre la défenseuse des droits humains Rocío Campos ;
3. Prendre les mesures nécessaires, en accord avec la défenseuse, afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Rocío Campos et des membres de sa famille ;
4. Prendre les mesures nécessaires, en accord avec les défenseur-ses, afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de des membres du MOVICE et de leur famille ;
5. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur l'agression de Rocío Campos, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
6. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Colombie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.