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Viktoria Amelina

FDDH, écrivaine
Truth Hounds

Viktoria Amelina était défenseuse des droits humains et écrivaine. Après le début de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, elle avait rejoint l’organisation ukrainienne de défense des droits humains Truth Hounds en juin 2022 pour documenter les crimes de guerre. Elle avait documenté les crimes de guerre commis par l’armée russe dans les territoires anciennement occupés de l’est, du sud et du nord de l’Ukraine, et en particulier le village de Kapytolivka dans la région de Kharkiv. Lors de l’une de ses missions, la défenseuse avait découvert un journal de Volodymyr Vakulenko, un écrivain ukrainien qui a été enlevé et tué par l’armée russe. Viktoria Amelina travaillait également sur un projet de non-fiction intitulé « War and Justice Diary: Looking at Women Looking at War », un projet de recherche sur les défenseuses des droits humains ukrainiennes qui documentent et enquêtent sur les crimes de guerre commis par l’armée russe. Avant de rejoindre Truth Hounds, Viktoria Amelina militait activement pour la libération d’Oleh Sentsov, un réalisateur ukrainien de Crimée, qui a été prisonnier politique des autorités russes de 2014 à 2019. Elle a également remporté le Joseph Conrad Literature Prize pour ses œuvres en prose, dont les romans Dom’s Dream Kingdom et Fall Syndrome, et a été finaliste pour le Prix littéraire de l’Union européenne. En 2021, elle a fondé le festival du livre de New York dans la région de Donetsk en Ukraine, où New York fait référence à un village de Donetsk qui est très proche du front militaire.

Ukraine

Avant l’escalade du conflit armé dans l’est de l’Ukraine et l’annexion de la péninsule de Crimée par la Fédération de Russie, les principales préoccupations Défenseur·ses des droits humains (DDH) en Ukraine étaient principalement caractérisées par des obstacles systémiques contre le droit à la liberté de réunion, d’association et contre les libertés personnelles. Dans de nombreux cas, les DDH sont victimes d’intimidation, de harcèlement et d’agressions, tandis que la violence contre les journalistes est tolérée par les autorités. La situation était exacerbée par la corruption omniprésente dans toutes les branches du gouvernement et les restrictions du droit de grève des travailleurs.

Bien que toutes les organisations qui œuvrent pour la protection des droits des différentes minorités (telles que les LGBTI, les groupes ethniques, nationaux et raciaux) rencontrent toujours des obstacles (refus de donner des autorisations et refus de protection) pour pleinement jouir de leur droit à la liberté de réunion, et malgré les risques d’attaques par des groupes radicaux, le gouvernement au pouvoir depuis 2015 soutient de plus en plus leur travail en comparaison à ses prédécesseurs.

Depuis l’annexion de la Péninsule de Crimée, les DDH qui défendent les droits des Tatares de Crimée ou des Ukrainiens, ceux qui surveillent et documentent les violations des droits humains perpétrées dans la péninsule actuellement gouvernée de facto par la Fédération de Russie, et ceux qui travaillent à Luhansk et Donetsk et qui refusent la citoyenneté russe, sont devenus les principales cibles d’actes d’intimidation et de harcèlement systémiques et graves. Par conséquent, les DDH, les journalistes, les avocats et les blogueurs en Crimée et dans l’est de l’Ukraine sont régulièrement harcelés par les forces de sécurité et victimes d’enlèvement, d’agressions physiques, de perquisitions, de surveillance, d’interrogatoires, de détentions illégales, de poursuites pénales, d’accusations de terrorisme et de propager l’extrémisme, de privation de leur droit à un procès équitable, d’examens psychiatriques forcés et de menaces contre les membres de leurs familles. Plusieurs DDH n’ont pas été autorisés à accéder à la péninsule.